La liberté de religion en jeu dans le cadre de la lutte contre le COVID-19|COMECE
« La réouverture des églises doit être mise en œuvre par les autorités civiles en dialogue avec les institutions ecclésiales », a déclaré le Père Barrios Prieto, secrétaire général de la COMECE, exprimant ainsi un sentiment largement répandu au sein de l’Église dans de nombreux États membres de l’UE.
« La liberté de religion, y compris la liberté de culte, est un droit fondamental et une réelle nécessité pour de nombreuses personnes » a ajouté le Père Barrios Prieto. « La réouverture des églises, dans le respect des règles de prudence sanitaire, doit être mise en œuvre par les autorités civiles de manière claire et non arbitraire, dans le plein respect des institutions ecclésiales et en dialogue avec elles », poursuit le Secrétaire général de la COMECE.
La COMECE souligne que dans l’urgence actuelle, le dialogue entre les Églises et les institutions européennes et nationales est plus crucial que jamais. Dans le contexte de l’attention croissante de l’UE pour la défense des droits fondamentaux et de l’État de droit dans les États membres, le contrôle du respect du droit fondamental à la liberté de religion dans les politiques publiques de lutte contre le COVID19 devrait faire partie du processus.
La « feuille de route européenne commune pour la levée des mesures de confinement liées à la pandémie de COVID-19 » récemment publiée par la Commission européenne ne mentionne pas explicitement les services religieux. « C’est décevant – déclare le Père Barrios Prieto – car cela néglige le rôle clé de la religion dans les sociétés européennes ».
La COMECE rappelle que la religion n’est pas seulement une question privée, elle a également une dimension publique et collective, comme l’expriment clairement tous les principaux textes relatifs aux Droits de l’Homme, y compris la Charte de l’UE. L’approche agressive de certains acteurs laïques contre le rôle de la religion sur la place publique peut avoir contribué à sa marginalisation dans le contexte de la crise actuelle.
Dans son document « Respecter la démocratie, l’état de droit et les droits de l’homme dans le cadre de la crise sanitaire du COVID-19 – Une boîte à outils pour les États membres », le Conseil de l’Europe souligne très justement que la jouissance effective du droit fondamental à la liberté de religion est « l’un des repères marquants de nos sociétés démocratiques modernes » et appelle les autorités à garantir que les restrictions « soient clairement prévues par la loi, conformément aux garanties constitutionnelles applicables et proportionnées aux buts pour lesquelles elles ont été imposées ».
La COMECE saisit cette occasion pour réaffirmer que toute érosion des droits fondamentaux dans le contexte d’urgence actuel, y compris celui de la liberté de religion, ne doit pas devenir la nouvelle norme et que ces droits doivent être pleinement rétablis le plus tôt possible.