Le 12 mai, 7 personnes ont été tuées au cours de ces manifestations, ce qui n’a pas empêché, le 13 mai à des manifestants encore plus nombreux de rouvrir « de force mais sans violence » des mosquées. Des lieux de culte musulmans ont ainsi été ouverts près Boké (nord-ouest) mais aussi à Dubréka, aux portes de Conakry, la capitale.
L’État d’urgence depuis plus d’un mois
Le 26 mars, le gouvernement guinéen avait annoncé l’État d’urgence assorti d’un certain nombre restrictions pour endiguer la propagation du Covid-19. Parmi elles, la fermeture des lieux de culte et l’interdiction de la circulation entre Conakry et les autres régions du pays. Malgré ces restrictions les cas de coronavirus ont beaucoup augmenté ces derniers jours. Le pays en compte désormais 2 372 dont 14 décès en milieu hospitalier et 9 hors des hôpitaux.
Mardi 12 mai, à Coyah à 50 km de la capitale Conakry de violents affrontements ont opposé forces de l’ordre et manifestants qui protestaient contre la mise en place d’un nouveau barrage censé renforcer l’isolement de Conakry.
« On préfère mourir en priant que vivre sans prier »
Selon l’AFP, à Kamsar, près de la ville minière de Boké (nord-ouest), des dizaines de jeunes, de femmes et d’enfants ont scandé « Allah Akbar » (Dieu est grand), nettoyé de fond en comble une mosquée avant d’assister à la prière. « On préfère mourir en priant que vivre sans prier », a confié un des manifestants. « On a gagné maintenant, on a prié dans la mosquée. On ne porte plus de masque, c’est fini », a renchéri un autre tandis que le responsable d’une mosquée rouverte exprimait son soulagement : « Je remercie Dieu car nous étions très inquiets de ne pas pouvoir prier avec la fin du Ramadan qui approche. »
Ces manifestations ont poussé le gouvernement à réagir par la voix de Jamal Bangour, secrétaire d’État aux affaires religieuses, qui a appelé au calme et à la retenue, mercredi 12 mai, tout en rappelant que la fermeture des lieux de culte fait partie des mesures prises pour limiter la propagation du coronavirus.