L’amour et la poésie sur les chemins de transhumance |Les cahiers de l’Islam
Leurs migrations entre mondes musulman et chrétien au Moyen Âge
Voici les liens des 3 parties et les titres des différentes sections de ce long et intéressant article, ainsi qu’un extrait concernant la rencontre de François d’Assise et du sultan.(NDLR)
1ère partie
— Questions de migrations
— L’héritage arabo-andalou de la littérature occidentale
2ème partie
— Emergence d’une image nouvelle de la femme et de l’amour
— L’amour et ses divagations
3ème partie
— Amour et poésie dans leurs exodes vers le Divin
— Mouvances spirituelles de l’amour et de la poésie en Occident chrétien
Trop faible pour guerroyer, et en ayant sans doute perdu le goût, François d’Assise accompagne cependant en 1219 la cinquième croisade dans le but de ‘convertir les infidèles’, et en particulier le sultan Al-Kâmil assiégé dans Damiette. Il se fait prendre volontairement lors du siège de la ville et demande à voir le Sultan qui, à sa grande surprise, le reçoit généreusement, l’écoute attentivement, s’excuse de ne pas accepter la conversion requise, lui propose des cadeaux qu’il refuse, et le renvoie libre et protégé par ses soldats… loin du martyre auquel il s’attendait.
On dira ensuite que Malik Al-Kâmil rendra Jérusalem aux Chrétiens quelques temps plus tard grâce à l’intervention du Saint. En fait l’événement avait été préparé par la diplomatie de Frédéric II de Sicile, ami des Arabes, qui obtint gain de cause et devint roi de Jérusalem avant d’être excommunié une seconde fois par le Pape . Un musulman soutiendrait que Dieu seul est Maître des circonstances et des actes des hommes.
François d’Assise a-t-il été marqué par cette rencontre ? Il restera, pendant ces siècles de guerres de religions, de massacres et de persécutions, le témoin de ceux qui auront compris – à l’instar des gens du tasawwuf – que toute créature relève de Dieu seul et qu’il n’y a pas lieu d’opposer les dogmes, encore moins les hommes.
« L’amour est ma religion et ma foi »
Auteur: Thérèse Benjelloun Touimi dans Les Cahiers de l’Islam