Charles de Foucauld, «un saint de notre temps» – Vatican News

Ce lundi 3 mai, le Pape François a présidé la célébration de l’office de Tierces et un consistoire ordinaire public pour la canonisation de sept bienheureux, parmi lesquels Charles de Foucauld, béatifié en 2005. Retour sur cette figure singulière avec Vincent Feroldi, directeur du Service National pour les Relations avec les Musulmans au sein de la Conférence des évêques de France.
 

Entretien réalisé par Olivier Bonnel – Cité du Vatican 

Le père Vincent Feroldi, directeur du Service National pour les Relations avec les Musulmans au sein de la Conférence des évêques de France, revient sur la figure de Charles de Foucauld et sur son importance pour l’Église de France et la communauté musulmane. Entretien.

Source : Charles de Foucauld, «un saint de notre temps» – Vatican News

Charles de Foucauld et sa relation à l’islam expliquée

On peut affirmer que Charles de Foucauld a construit sa réponse de foi à l’amour de Dieu pour lui, sous le regard et dans la confrontation constante à d’autres croyants et à une autre religion irréductible aux simplifications qu’il pouvait en avoir. Le mot de dialogue serait probablement anachronique. Charles de Foucauld n’est pas dans une démarche de dialogue interreligieux au sens où nous l’entendons aujourd’hui avec ce qu’il suppose de gratuité – il doit être « sans calculs » disait Paul VI –, de parité et de réciprocité, et avec une dimension théologique que traduit l’expression de « dialogue de salut ». Mais comment ne pas reconnaître en Charles de Foucauld que la rencontre des croyants d’une autre religion est un facteur décisif de conversion, lorsqu’en fidélité à sa propre foi, on ne se dérobe pas aux appels reçus de ces autres. Ce fut le cas aussi bien pour l’aménokal Moussa que pour Charles de Foucauld.
 
Charles de Foucauld et sa relation à l’islam expliquée

Et l’islam ?

Charles de Foucauld n’a pas une grande connaissance de l’islam. Sa bibliothèque au moment de sa mort en témoigne : quatre livres sur près de 400 recensés. L’étude objective de cette religion ne fut pas l’objet de sa recherche. A quoi bon ? Il a l’idée naïve, partagée par beaucoup que, moyennant une bonne tactique missionnaire, par le détour des berbères mal arabisés, on peut convertir les musulmans à la foi chrétienne. Il n’a pas de considération positive de la religion musulmane : « Il me semble qu’avec les musulmans, la voie soit de les civiliser d’abord, de les instruire d’abord, d’en faire des gens semblables à nous. Ceci fait, leur conversion sera chose presque faite elle aussi, car l’islamisme ne tient pas devant l’instruction… Il tombe comme le jour devant la nuit. » Cet orgueil colonial et théologique, très répandu à l’époque, a souvent obstrué la compréhension de l’islam et faussé la mission.

Source : Christian Salenson, Charles de Foucauld et sa relation à l’islam expliquée, Saphir News, 03.05.21.