La Grande Mosquée de Paris et trois fédérations lancent leur Conseil national des imams 

La Grande mosquée de Paris et trois fédérations installent, dimanche 21 novembre à Paris, un Conseil national destiné à certifier les imams, une instance contestée par le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui n’exclut pas de la contester en justice.

Invité dimanche, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin ne viendra pas, a précisé son entourage.

  • Céline Hoyeau (avec l’AFP), 

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La Grande Mosquée de Paris et trois fédérations lancent leur Conseil national des imams
 
Des fidèles musulmans devant la Grande mosquée de Paris.THOMAS COEX/AFP

Il y a un an, en novembre 2020, dans le cadre de la lutte contre l’islam radical et les « séparatismes », l’Élysée avait poussé les diverses fédérations composant le Conseil français du culte musulman (CFCM), principal interlocuteur des pouvoirs publics, à mettre en place un Conseil national des imams. Cette instance serait chargée de « labelliser » les imams exerçant en France. Le projet est toutefois resté lettre morte pendant plusieurs mois, en raison des divisions internes au CFCM.

C’est dans ce contexte, et alors qu’elles ont quitté le bureau exécutif du CFCM en mars, que quatre fédérations musulmanes organisent, dimanche 21 novembre, une « assemblée constitutive » du Conseil national des imams : la Grande Mosquée de Paris (liée à l’Algérie), le Rassemblement des Musulmans de France, Musulmans de France (ex-UOIF proche des Frères musulmans) ainsi que la Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles.

Cette assemblée permettra, entre autres, de valider les statuts du nouveau CNI, tandis que, l’après-midi, sera présentée cette instance d’une petite trentaine de personnes qui « pourra notamment agréer les imams et mourchidates (femmes ayant une responsabilité religieuse comme les aumônières par exemple, NDLR) », précise un communiqué. Ce CNI aura aussi pour mission d’élaborer « un statut de l’imam et de la mourchida » et d’établir « leur plan de carrière ».

Selon les quatre fédérations, l’installation de ce CNI œuvre « pour une reconnaissance de leurs efforts en faveur de l’émergence d’un islam républicain, porteur des valeurs de paix, de solidarité et d’ouverture ».

« Un détournement du travail fait sous l’égide du CFCM »

C’est loin d’être l’avis du président du CFCM. Le « Marocain » Mohammed Moussaoui a qualifié cette initiative unilatérale de « détournement du travail fait sous l’égide du CFCM », accusant les quatre fédérations rivales de prendre « en otage l’organisation du culte musulman ».

Pour que le Conseil national des imams soit représentatif de l’ensemble des musulmans de France, il faut, affirme-t-il, qu’il émane des différentes structures régionales et départementales en place. Celles-ci se réuniront le 12 décembre en « congrès » pour mettre en place un CNI.

Dans son communiqué publié le 18 novembre, Mohammed Moussaoui met en outre en garde la Grande Mosquée et ses alliés : le CFCM « se réserve le droit d’agir par tous les moyens légaux pour faire cesser cette attitude irresponsable qui ne fait qu’aggraver une situation de division préjudiciable à tous ».

Invité dimanche par la Grande Mosquée, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin ne viendra pas, a précisé son entourage.