Le maroc formera des imams en côte d´ivoire
Le Roi Mohamed VI a répondu favorablement à une requête du Conseil Supérieur des Imams en Côte d’Ivoire (COSIM) portant sur la formation au Maroc d’Imams et de prédicateurs ivoiriens, indique un communiqué du Cabinet Royal. « Le Royaume apportera son appui à la modernisation et à la réforme des Medersas en Côte d’Ivoire, notamment en ce qui concerne les programmes, la formation des formateurs et les manuels scolaires », stipule le communiqué repris par la presse ivoirienne et qui rappelle l’expertise du Maroc en matière d’enseignement religieux. « A cet effet, le Souverain a chargé le ministre des Habous et des Affaires Islamiques de veiller à la mise en œuvre des Hautes Orientations Royales en concertation avec les autorités ivoiriennes compétentes », ajoute la même source. Cette sollicitude royale traduit les liens spirituels historiques qui lient les peuples de l’Afrique subsaharienne au Roi, Amir Al Mouminine, ainsi que le rayonnement religieux du Royaume et son attachement aux préceptes de l’Islam modéré, ouvert et tolérant. La requête du COSIM fait suite à des demandes similaires introduites par le Mali, la Guinée, la Tunisie et la Libye et auxquelles le Souverain chérifien avait donné des instructions pour qu’elles soient satisfaites. Le Roi Mohammed VI du Maroc, en visite d’amitié et de travail en Côte d’Ivoire, depuis le 23 février, a accompli la prière de vendredi à la Grande mosquée de la Riviera, dans la commune de Cocody (quartier des ambassadeurs) où il a offert 10.000 exemplaires du Saint Coran, en présence de plusieurs membres du gouvernement ivoirien. (StarAfrica/02.03.14 )
Centrafrique: attention aux mots « génocide » et « pré-génocidaire »
Marielle Debos (Maître de conférences en sciences politiques, université Paris-Ouest, Nanterre a publié dans le journal Le Monde (20.02.14) un article sur le Centreafrique pour avertir de l´usage inadéquat de certains mots qui prêtent à confusion . Elle dit notamment que « les deux grilles de lecture fréquemment appliquées au conflit – celles du génocide et du vide sécuritaire – ne sont pas seulement erronées ou incomplètes : elles ont également des effets dangereux. Les expressions « génocide » et situation « pré-génocidaire » ont été avancées par les diplomaties française et américaine peu de temps avant l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité autorisant le déploiement de la mission « Sangaris » en décembre 2013. Plus récemment, le directeur des opérations humanitaires de l’ONU, John Ging, a affirmé que tous les « éléments » d’un« génocide » étaient réunis, en établissant une comparaison avec le Rwanda et la Bosnie, tandis que l’ambassadrice américaine à l’ONU, Samantha Power, a parlé de « risques de génocide »(…) « Malgré l’horreur suscitée par les récits qui nous parviennent de Centrafrique, il faut se garder des discours psychologisants sur la supposée haine entre chrétiens et musulmans. Les Centrafricains ne détestaient pas forcément leurs voisins avant que ceux-ci ne deviennent une menace. Surtout, ce discours alimente une idée reçue tenace : la violence trouverait son origine dans la haine. La politique n’est pas une affaire de bons ou de mauvais sentiments. La violence n’est pas le résultat mécanique de la haine ; elle est organisée par des entrepreneurs politiques qui peuvent jouer la carte de l’identité nationale, ethnique ou religieuse ».