Le plaidoyer du pape François pour l’unité des chrétiens

Les faits

Présidant les vêpres à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, à Rome, le pape a appelé mardi 25 janvier les chrétiens à combattre la « peur de la nouveauté » qui paralyse « le long chemin vers l’unité » des chrétiens.

  • Loup Besmond de Senneville (à Rome), 

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Le plaidoyer du pape François pour l’unité des chrétiens
 
Le pape François le 23 janvier 2022.FILIPPO MONTEFORTE/AFP

Entouré de plusieurs responsables chrétiens, le pape François a lancé, mardi 25 janvier à la basilique romaine Saint-Paul-hors-les-Murs, un appel pour que les chrétiens aient « le courage de l’humilité » afin de pouvoir atteindre l’unité. Des propos tenus le dernier jour de la semaine pour l’unité des chrétiens, qui se tient chaque année, et qui a commencé le 18 janvier 2022.

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« Combien de fois l’orgueil a été le véritable obstacle à la communion ! », s’est ainsi exclamé le pape, prononçant l’homélie des vêpres qu’il présidait, en présence du métropolite Polykarpos, représentant le patriarche de Constantinople, et de Ian Ernest, présent au nom de l’archevêque de Cantorbéry.

Le « long chemin vers l’unité »

« Les Mages, a poursuivi le pape, ont eu le courage de laisser leur prestige et leur réputation chez eux, pour s’abaisser dans la pauvre petite maison de Bethléem. » S’appuyant sur la figure des rois mages, célébrés bien au-delà de l’Église catholique au mois de janvier, il a poursuivi : « S’abaisser, quitter, simplifier : demandons ce soir à Dieu ce courage, le courage de l’humilité, seul moyen de venir adorer Dieu dans la même maison, autour du même autel. »

Le « long chemin vers l’unité », peut parfois être paralysé par la peur, a aussi admis François. « C’est la peur de la nouveauté qui ébranle les habitudes et les certitudes acquises ; c’est la peur que l’autre ne dérange mes traditions et mes schémas consolidés », a développé le pape.

Mais dans la vaste basilique de Saint Paul hors les murs, le pape a repris un argumentaire qu’il avait déjà développé, presque un an plus tôt, dans le désert d’Ur, en Irak, encourageant les croyants et leurs responsables à dépasser leurs différends en « regardant vers le ciel ».

Prier les uns pour les autres

Dans la figure des mages, a ainsi développé François, « nous pouvons voir le reflet de nos diversités, de nos traditions et expériences chrétiennes diverses, mais aussi notre unité naissant d’un même désir : regarder le Ciel et marcher ensemble sur la terre. » C’est précisément de ce regard vers le ciel que peut venir « l’unité parfaite ».

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Comme il en a l’habitude, le pape a appelé à une forme d’unité spirituelle, par-delà les discussions et les querelles théologiques. « Ne nous lassons pas de prier les uns pour les autres et les uns avec les autres », a-t-il martelé.

Œcuménisme de la charité

Comme souvent en ces circonstances, le pape François a évoqué, sans le nommer ainsi, « l’œcuménisme du sang », qui réunit les martyrs, sans distinctions de confession. « Dans le Ciel, brillent ensemble de nombreux martyrs, sans distinction de confession : ils nous indiquent, à nous sur terre, une voie précise, celle de l’unité ! », a-t-il ainsi martelé.

Prolongement logique de l’engagement spirituel, la réelle recherche de l’unité doit aussi passer pour François par le service rendu aux plus pauvres. « Servons les nécessiteux, servons ensemble Jésus qui souffre ! », a-t-il exhorté. Un « œcuménisme de la charité » qu’il avait déjà développé en Grèce, début décembre, dans ce pays où la petite minorité catholique cohabite, parfois avec difficulté, avec la puissante Église orthodoxe.