À la pagode de Vincennes, un festival bouddhique pour la paix dans le monde 

Analyse 

La pagode du bois de Vincennes (Paris 12e) accueille, samedi 24 et dimanche 25 juin, la 15e édition annuelle de son « Festival pour la Paix », en proposant divers concerts, méditations et projections. Les fonds récoltés doivent contribuer à la construction d’« un temple universel pour la paix » en Normandie.

  • Malo Tresca, 
À la pagode de Vincennes, un festival bouddhique pour la paix dans le monde
 
Prières à la pagode de Vincennes. FRED DE NOYELLE/GODONG/MAXPPP

Hausse des cas de contaminations de Covid-19, guerre sanglante aux portes de l’Europe, peurs inhérentes au réchauffement climatique… Après deux ans d’interruption liée aux restrictions sanitaires, l’événement, organisé jusque-là à un rythme annuel, n’aura « jamais été autant d’actualité », à en croire ses organisateurs. Sous l’égide de Lama Gyourmé, responsable spirituel du temple tibétain Kagyu-Dzong, la 15e édition du « Festival pour la Paix » revient, ce samedi 24 et dimanche 25 juin, à la pagode du bois de Vincennes (Paris 12e).

Pendant deux jours, les bouddhistes et autres visiteurs pourront assister, dans l’enceinte du site surplombant le lac Daumesnil, à une riche programmation (1) : concert de « chants pour la paix » de Lama Gyourmé et du compositeur Jean-Philippe Rykiel, projection du documentaire « Écocide, changer ou disparaître ? », méditations pour la « paix intérieure » ou le dialogue interreligieux, écoute de contes tibétains ancestraux, pratique de yoga thérapeutique, visite guidée du temple – abritant le plus grand Bouddha d’Europe (9 mètres) –…

Un ambitieux chantier

« Il y aura des artistes et intervenants d’horizons très divers », se réjouit Bernadette Ota, secrétaire générale de Kagyu-Dzong et vice-présidente de l’association Convergences pour la paix, aux manettes de l’organisation. Fait notable, les recettes des billets (à prendre pour deux concerts notamment, le reste étant en accès libre) et les dons récoltés à cette occasion serviront à relancer le chantier de construction d’un « temple universel pour la paix » à Aubry-le-Panthou (Orne).

Également initié par Lama Gyourmé, le projet n’est pas nouveau, mais l’ambition reste de taille près de vingt ans après la pose, en 2003, de la première pierre de cet édifice dont l’architecture s’inspire d’un célèbre monastère tibétain du VIIIe siècle. Entamés en 2010, les travaux, évalués à plusieurs millions d’euros, qui doivent être financés par des dons de particuliers, de sociétés, des fondations et par du mécénat, « ont dû s’arrêter complètement à cause du Covid. Les fondations sont achevées depuis des années, mais il faut vraiment que nous puissions relancer les choses », explique encore Bernadette Ota.

Fondations achevées

En août 2008, le projet avait reçu un soutien de poids, avec la consécration de son emplacement par l’actuel dalaï-lama, qui y avait alors prononcé un « discours sur la paix ». « Nous sentons combien les gens ont vraiment envie que cela se fasse, combien nous avons besoin de lieux comme celui-ci pour pouvoir réfléchir à la paix dans des contextes si compliqués », poursuit-elle.

Une fois terminé, ce temple hébergera des rencontres multiconfessionnelles, mais aussi des conférences, colloques, expositions, spectacles et autres manifestations artistiques liées à la paix. « Il se veut vraiment un lieu d’enseignement, de transmission sur les valeurs véhiculées par le bouddhisme, et notamment la non-violence, précise Bernadette Ota. Nous comptons sur le Festival pour la Paix pour réveiller le projet. »

Une semaine plus tard, les 1er, 2 et 3 juillet, la grande pagode de Vincennes sera à nouveau le théâtre d’un grand moment de prières dédié à la paix dans le monde, avec une coloration particulière pour les victimes de la guerre en Ukraine. « Nous y organiserons trois jours d’accumulation du mantra [de la compassion, NDLR] de Tchenrézig », expliquait fin mai à La Croix le moine Tenzin Marc Penpa, président d’honneur de l’association Terres du cœur œuvrant auprès de la population tibétaine, à l’origine de cette seconde initiative. Cela représente un million de mantras. Ceux qui ne peuvent venir pourront le réciter là où ils sont, et nous donner le décompte du nombre auquel ils seront arrivés. »

(1) De 10 heures à 19 heures, rens. : www.kagyu-dzong.fr/agenda