« Je sens que le Seigneur me demande de le faire de cette manière. » La phrase est du pape.
Dans un entretien accordé lundi 11 juillet à la télévision mexicaine, François évoquait ainsi son avenir, la convocation d’un consistoire fin août et ses problèmes de santé.
Et employait à plusieurs reprises cette expression pour justifier ces décisions.
Cette référence à ce que François « sent » ou non comme explication de ses prises de décision est caractéristique du pape, depuis le début de son pontificat.
Cette dimension religieuse fait pleinement partie du chemin emprunté par l’ancien archevêque de Buenos Aires pour aboutir à une décision. « Il écoute, il prie, puis il décide », dit-on souvent de François.
C’est ainsi qu’il a d’ailleurs justifié auprès de ses proches le fait de convoquer à Rome tous les cardinaux à la fin du mois d’août.
Une période totalement inhabituelle pour un tel événement, qui se déroule généralement plutôt en novembre ou en juin.
« Je l’ai senti ainsi, j’ai senti que cela devait être à ce moment-là », a dit François à son entourage, selon l’un de ses membres.
« Parfois, tu parles avec lui et soudain, il s’arrête, explique l’un de ceux qui connaissent très bien François. Il devient silencieux pendant dix minutes. En fait, il prie. Et au bout de dix minutes, il a les idées plus claires. »
Une méthode qui correspond aussi aux trois étapes observées par tous les supérieurs jésuites du monde : consulter, prier et décider.
Pour autant, l’étape spirituelle du discernement de François déroute, et ne manque pas d’entretenir ceux qui, au Vatican,
se plaignent de sa verticalité.
Mais surtout, elle déroute ceux qui veulent avoir une lecture trop politique des décisions de l’homme en blanc,
la réduisant à un équilibre entre des forces antagonistes, de calculs et d’intrigues.
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