Le pape aux servants d’autel français : « Comment vois-tu ta place au sein de l’Église ? » 

Les faits 

Devant 2 500 servants d’autel français, le pape François a encouragé les jeunes réunis devant lui, vendredi 26 août, et les a invités à servir non seulement la messe, mais aussi les plus pauvres, les « déracinés » ou les « migrants ».

  • Loup Besmond de Senneville (à Rome), 
Le pape aux servants d’autel français : « Comment vois-tu ta place au sein de l’Église ? »
 
©Vatican Media/ZUMAPRESS.com/MAXPPP - August 26, 2022, VATICAN CITY: This handout picture provided by the Vatican Media shows Pope Francis receiving participants in the national pilgrimage of altar servers of the Church of France during an audience at the Vatican, 26 August 2022.ZUMA PRESS/MAXPPP

Servir la messe et le monde. C’est le programme qu’a esquissé le pape François, vendredi 26 août, devant 2 500 servants d’autel français, au dernier jour de leur pèlerinage à Rome, commencé le 22 août dans la Ville éternelle.

« Cher jeune, je sais que tu te retrouves peut-être le seul de ton âge à la messe, ce qui te semble triste. Ou que tu penses parfois que tu t’ennuies au milieu de personnes plus âgées », a souligné François. Avant d’interroger : « Mais moi je te demande, à toi personnellement : comment vois-tu ta place au sein de l’Église ? »

« Tu n’imagines pas à quel point tu peux être un modèle »

 

Le pape a adressé ses encouragements à ces enfants et adolescents venus de plus de 50 diocèses français. « Tu n’imagines pas à quel point tu peux être un modèle, un repère pour de nombreux jeunes de ton âge, a insisté FrançoisTon attitude durant les célébrations est déjà un apostolat pour ceux qui te regardent. »

Mais « servir la messe demande une suite, a encouragé François. Vous avez peut-être des amis qui vivent dans des quartiers difficiles ou qui connaissent de grandes souffrances, des dépendances. Vous connaissez des jeunes qui sont déracinés, migrants ou réfugiés. Je vous invite à les accueillir généreusement, à les sortir de leur solitude et en faire vos amis ».

Appelant à éviter de « tomber dans la tentation du repli sur soi, de l’égoïsme, de t’enfermer dans ton monde, dans tes petits cercles, dans tes réseaux sociaux », François a encouragé les jeunes à cultiver leurs « racines », notamment à travers les personnes âgées, pour « profiter de leurs conseils et leurs expériences ».

« On a vu le pape ! »

Dans la matinée, les adolescents, tous en aube blanche, avaient pris place dans la vaste salle Paul-VI, où ils avaient assisté à une messe célébrée par le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, en présence d’une douzaine d’autres évêques français.

Lunettes rectangulaires posées devant de grands yeux bleus, Augustin, 13 ans, écoute attentivement. Venu de Laon (Aisne), le jeune homme retrace les quelques jours passés à Rome, la visite des basiliques majeures et la « bonne ambiance » entre les jeunes pèlerins. Lui, qui entre en quatrième à la rentrée, a l’impression, à Rome, d’avoir « approfondi » sa foi, et ne cache pas son admiration pour le « descendant de Pierre » qu’est le pape François.

À quelques pas de là, dans le groupe de Châtillon (Hauts-de-Seine), Cyprien et Anne, 14 ans tous les deux, sont quant à eux « impressionnés » par « la taille des églises » qu’ils ont visitées à Rome. Au total, dix adolescents, sur les 35 qui servent la messe dans cette église de banlieue parisienne, se sont rendus à Rome pour rencontrer le pape. Que diront-ils à leurs camarades de classe, dans quelques jours, au collège ? « Qu’on a vu le pape ! », répond Cyprien.

« Une manière de voir la messe un peu autrement »

Servant d’autel depuis quatre ans, il considère le service qu’il rend chaque dimanche comme « une manière de voir la messe un peu autrement »« On participe mieux », ajoute Anne, qui rend ce service depuis l’âge de 9 ans, comme l’a fait son grand frère avant elle.

La famille, dont le pape a rappelé l’importance en mentionnant la figure des grands-parents, est d’ailleurs évoquée par plusieurs participants. À l’image d’Evan, 15 ans, venu de Pfetterhouse, dans le sud de l’Alsace. « Toute la semaine, j’ai prié pour mon grand-père, glisse-t-il. Si je pouvais parler au pape, je lui demanderais de prier pour lui. » Il n’aura pas l’occasion de s’adresser directement à François. « Ce n’est pas grave. Je ne m’attendais déjà pas à le voir. C’est une rencontre exceptionnelle. Et quelque part, cela nous rend aussi exceptionnels. »