Journée nationale de jeûne et de prières : A Dédougou, on a prié pour que les armes se taisent à jamais

Accueil > Actualités > Société • LEFASO.NET • lundi 22 mai 2023 à 22h20min 
 
Journée nationale de jeûne et de prières : A Dédougou, on a prié pour que les armes se taisent à jamais

 

Les coutumiers et les religieux de la ville de Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun, ont répondu à l’appel des plus hautes autorités, invitant à des actions de prières et de jeûne pour le retour de la paix au Burkina Faso, ce samedi 20 mai 2023.

Ils se sont retrouvés au gouvernorat de Dédougou pour rompre le jeûne et supplier le créateur suprême de tendre sa main pacificatrice sur le Burkina Faso, menacé de toutes parts par le péril terroriste. La rupture du jeûne s’est déroulée en présence des autorités administratives, avec le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun en tête. Les communautés coutumières et religieuses se sont, à cette occasion, succédé à la tribune qui pour invoquer les ancêtres, qui pour implorer Dieu. Les notabilités ont rivalisé d’actions spirituelles pour demander à Dieu de répandre la paix, la stabilité et la quiétude sur toute l’étendue du territoire burkinabè.


Les catholiques ont prié pour que les armes se taisent à jamais.

Action militaire et spiritualité comme solutions

Bien avant ces retrouvailles inhabituelles, la journée du samedi 20 mai 2023 a été rythmée de prières, d’incantations et d’invocations en faveur de la paix au Burkina Faso, partout dans les chapelles, les mosquées et autres lieux de culte et d’adoration de la ville de Dédougou, selon Mgr Prosper Bonaventure Ky.
Porte-parole des coutumiers et des religieux, l’évêque du diocèse de Dédougou a affirmé que la solution au terrorisme n’est pas que militaire ; elle est aussi spirituelle. « Il faut bien sûr la défense militaire, mais il faut également la prière en se remettant entre les mains de Dieu, en demandant à Dieu que sa volonté soit faite », a-t-il soutenu, avant de préciser que la kalachnikov du croyant, c’est la prière.


Pour la paix, le pardon, la justice et l’amour, la communauté protestante a prié.


Cette journée, ajoute-t-il, est une interpellation à l’endroit de chaque Burkinabè à être artisan de cette paix tant recherchée. « Par le jeûne, chacun a essayé de se remettre en cause, chacun s’est interrogé sur l’avenir de cette nation », a laissé entente l’évêque. Par son agir quotidien, chaque citoyen doit se constituer en acteur de la défense du pays, en se comportant en homme honnête, pour le bien commun. Ainsi, chacun fera sa part de reconquête de la paix dans ce pays, foi de Mgr Prosper Bonaventure Ky.


Les musulmans ont récité des sourates et des versets coraniques pour implorer la clémence divine.

La foi et la croyance au cœur de la journée

Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga, a relevé d’emblée que « nous avons un Dieu qui peut derechef mettre fin à cette série de fléaux auxquels nous sommes confrontés depuis des années et qui nous endeuillent ». L’esprit de la foi et de la croyance est donc au cœur de cette journée de jeûne et de prière, a insisté le gouverneur. « Nous avons observé cette journée pour demander à Dieu d’avoir pitié de nous, de faire sécher nos larmes et de restaurer tout ce que nous avons perdu durant ces années. Il s’est agi surtout de croire que Dieu va agir dans les jours à venir et le terrorisme sera une parenthèse pour le Burkina Faso », a-t-il imploré.

 


Babo Pierre Bassinga, gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun.

Faisant un rappel historique de l’avènement du phénomène terroriste dans la région de la Boucle du Mouhoun, le gouverneur a fait savoir que la région a enregistré sa première attaque en 2017. Depuis lors, les incidents sécuritaires se sont métastasés, provoquant à ce jour la mort de plus de 200 civils et environ 80 éléments des forces de défense et de sécurité. A ce lot macabre, il faut adjoindre la destruction de biens matériels et le déplacement de plusieurs milliers de personnes.

Autorités coutumières, religieuses, administratives et populations de Dédougou ont participé
à la cérémonie de rupture de jeûne et de prières.

Yacouba SAMA