Istanbul: le dialogue islamo-chrétien vu par le père Jeusset, franciscain français

descargaPendant son tout récent voyage en Turquie, le Pape François a sommé le monde musulman de condamner sans ambiguité le terrorisme, face à la montée de la violence religieuse. Et il l’a fait de manière particulièrement claire. Il a par ailleurs prié dans la Mosquée bleue aux côtés du Grand Imam, une manière d’exprimer son respect pour les croyants musulmans. Sur place, les religieux catholiques poursuivent leur dialogue avec l’islam mais ils ne cachent pas leur inquiétude face à la montée en puissance du fondamentalisme. Pour eux, il est plus que jamais essentiel de se parler.

Ecoutons le père Gwénolé Jeusset, franciscain français. Il est engagé depuis 45 ans dans le dialogue islamo-chrétien. Il vit à Istanbul depuis 2003, après avoir passé 19 ans en Cote d’Ivoire puis quelques années en France en tant que membre de la commission épiscopale pour le dialogue islamo-chrétien. Auteur d’un livre intitulé « François d’Assise et le Sultan », il explique comment il vit le dialogue en terre turque dans le contexte régional actuel. (Source : RV/02/12/2014)

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Pour l’évêque copte catholique de Guizèh, le colloque à al-Azhar contre le terrorisme islamiste constitue « un événement historique »

Mgr-Antonios-Aziz-Mina-Nous-sommes-disposes-a-conserver-l-identite-islamique-de-l-Etat_article_popin« La conférence organisée par l’Université d’al-Azhar pour condamner le terrorisme et l’extrémisme de matrice islamiste est un fait de grande portée historique. Et je ne sais pas si, en Occident, quelqu’un s’en est rendu compte ». C’est ainsi que S.Exc. Mgr Antonios Aziz Mina, Evêque copte catholique de Guizèh, décrit, dans un entretien accordé à l’Agence Fides, l’importance du colloque international organisé par l’université al-Azhar – considéré comme le plus important centre de recherche de l’islam sunnite – afin de réfléchir sur la question controversée du rapport entre monde musulman et extrémisme islamiste. Au colloque, qui s’achève aujourd’hui, ont participé 700 chercheurs et représentants d’institutions politiques, sociales et religieuses – y compris des responsables de communautés chrétiennes d’Orient – provenant de 120 pays (voir Fides 03/12/2014). « C’est la première fois – souligne l’Evêque – qu’une institution islamique aussi influente déclare clairement que les théories utilisées par les terroristes et par les extrémistes pour justifier leurs actions violentes à l’aide du Coran représentent une perversion de l’islam authentique. Jusqu’ici, les institutions et académies islamiques s’étaient montrées presque toujours timides dans leurs condamnations de telles dérives. Les condamnations arrivaient seulement face à des actes de terrorisme éclatants et se limitaient généralement aux actes en question. Maintenant, c’est toute l’idéologie malade se trouvant derrière les stratégies de l’extrémisme islamiste qui se trouve visée. Il s’agit d’un progrès important et nous espérons qu’il produira des fruits concrets ». L’Evêque copte catholique de Guizèh fait part à Fides du grand retentissement qu’a eu sur les congressistes l’intervention de S.Exc. Mgr Paul Youssef Matar, Archevêque de Beyrouth des Maronites. « L’Archevêque – indique Mgr Mina – a parlé sans notes, se concentrant sur quelques concepts d’importance vitale. Il a demandé à tous les musulmans d’avoir aujourd’hui vis-à-vis des chrétiens au moins le respect manifesté à leur égard par le prophète Mahomet lui-même. Il a rappelé que, pour tout musulman sincère, les chrétiens, tout comme les juifs, sont « gens du Livre » et ne peuvent être considérés comme appartenant à une minorité à soumettre ou à maltraiter et encore moins comme des ennemis. Il a invité en outre tous les musulmans à s’unir et à apporter ensemble leur contribution indispensable à la coexistence pacifique ». (GV) (Agence Fides 04/12/2014)

 

Algérie : trois femmes et un Coran

descarga trois femmesElles ont participé au Congrès international féminin organisé à Oran sous l’égide du cheikh soufi Khaled Bentounès. Leur ambition : promouvoir une lecture progressiste des textes sacrés. Mongia Nefzi Souahi, Iqbal Gharbi et Wassyla Tamzali promeuvent un islam progressiste.

Démanteler les stéréotypes, déconstruire le discours des fondamentalistes et les “fausses vérités” cumulées au fil des siècles au sujet de la femme pour lui permettre de se réapproprier son histoire, ses droits et sa dignité, et ce en privilégiant une lecture du Coran libérée des carcans et des visions étriquées. Tel est l’objectif que s’est assigné le Congrès international féminin pour une culture de paix, qui s’est tenu du 28 au 31 octobre, à Oran, en Algérie. Organisée, en association avec la fondation Djanatu al-Arif, par l’Association internationale soufie alawiya (AISA), créée par le cheikh Khaled Bentounès et qui oeuvre pour l’émergence d’une société du bien vivre ensemble, cette rencontre s’est voulue un espace de débats en vue “de promouvoir et d’encourager la réflexion autour de la création d’un mouvement féminin international, force vive qui porte l’islam de demain”.

Voici le point de vue de trois éminentes intervenantes sur les questions du voile, du droit des femmes à l’aune des traditions et de la modernité, et de leur avenir dans le monde musulman. (Source : Jeune Afrique/ 03/12/2014 / Par Arezki Saïd

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Un inquiétant précurseur de l’islam radical : Ibn Taymiyya

untitled ibn taimiyyaThéologien et jurisconsulte musulman, Ibn Taymiyya, né en 1263 à Harran en Turquie et mort en 1328 à Damas, est aujourd’hui autant cité que contesté. Son exégèse a repris de l’influence au XVIIIe siècle avec la montée du courant wahhabite et s’est renforcée au XIXe avec l’émergence de l’école salafiste. Aujourd’hui, il est source d’inspiration, tant pour les salafis quiétistes non politisés et opposés à la violence que pour les djihadistes qui cherchent des justifications idéologiques à la violence de leurs actions…s de la pureté, peintre irakien. Bibliothèque de

Développée au fil des siècles, l’exégèse a dépassé les questions proprement théologiques […], les théologiens ont étendu leurs interprétations aux domaines de la politique, de la guerre, et des groupes non musulmans. À cet égard, Ibn Taymiyya occupe une place spécifique dans la théologie politique et religieuse.

Aucun exégète n’a eu autant d’influence dans les domaines religieux et politico-religieux qu’Ibn Taymiyya. Il est né en 1263 après J.-C., alors que l’empire arabo-musulman se démantelait et que le monde islamique sombrait dans la décadence, une décadence qui a marqué sa pensée et ses fatwas, dont l’interprétation littérale serait le meilleur rempart contre les ennemis de l’islam et le meilleur remède susceptible de rendre aux musulmans leur pouvoir…

Huit siècles après sa mort, la pensée d’Ibn Taymiyya s’impose avec force, d’où l’importance de parler de lui aujourd’hui […].

(Source: ORIENT XXI/ 3 DÉCEMBRE 2014/ KHALED KHAZAl.)

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Journées européennes contre l’islamophobie à l’agenda

descarga islamophobiePour la deuxième année consécutive, une nouvelle journée internationale contre l’islamophobie est organisée, samedi 13 décembre. Cette fois, les tables-rondes et les ateliers auront lieu toute la journée à l’université Paris 8, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), avec la participation de plusieurs dizaines d’intervenants et d’une trentaine d’associations de divers horizons dont le Parti des indigènes de la République, Mamans Toutes Egales (MTE), Participation et Spiritualité musulmanes (PSM), l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), l’Union française juive pour la paix (UJFP), le Nouveau Parti Anticapitaliste ou Stop le contrôle au faciès.

Le même jour, une journée similaire organisée par la Commission islamique des droits de l’homme (IHRC) se tiendra au Birkbeck College, un établissement prestigieux de l’Université de Londres, avec le soutien de grandes organisations musulmanes britanniques.

Le lendemain, dimanche 14 décembre, ce sera à Bruxelles qu’un colloque contre l’islamophobie se tiendra avec la participation du Réseau européen contre le racisme (ENAR) ou de Muslims Rights Belgium. Les organisateurs du forum français ont également annoncé Amsterdam parmi les villes où une initiative contre l’islamophobie est préparée mais aucun programme n’a jusque là été aperçu.  Cette journée internationale, dont Saphirnews est partenaire (programme plus bas), interviendra au lendemain d’un colloque international à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) sur « l’influence complexe de l’orientalisme dans les discours scientifiques sur l’islam ». Organisé les 11 et 12 décembre par le CADIS et l’Université de Berkeley (Californie), il reviendra largement sur « l’islamophobie épistémique » avec près de 25 chercheurs avec l’ambition « d’explorer les multiples questions qui entourent la production des connaissances sur les musulmans et l’islam ». (Saphirnews/02.12.14/ Rédigé par Hanan Ben Rhouma)

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