Le supérieur du monastère Mar Elian, en Syrie, enlevé par daech
Le P. Jacques Mourad, prêtre syrien-catholique et membre de la communauté Al Khalil – fondée par le P. Paolo Dall’Oglio – a été enlevé jeudi 21 mai 2015 par les islamistes à Qaryatayn en Syrie, petite ville située à 40 km au sud-est de Homs, sur la route de Palmyre qui vient d’être investie par les troupes de Daech.
Selon le P. Zyad Hilal, jésuite de Homs qui rapporte l’information sur Twitter, un autre chrétien de Qaryatayn aurait été enlevé avec lui, prénommé Boutros. Le P. Jacques est le supérieur du monastère Mar Elian (saint Elie), lié à celui de Mar Moussa.
L’association des Amis de Mar Moussa indique sur son site Internet avoir reçu, quelques heures, avant, un courriel alarmiste du P. Jacques. « Nous vivons en ce moment un temps difficile beaucoup de tension car les extremistes qui s’appellent ‘Daech’approchent de notre ville de Quaryatayn après leur domination de Palmyre ou ils ont tué beaucoup de gens en coupant les têtes… C’est terrible ce que nous vivons… Aujourd’hui nous sommes la, demain on ne sait pas… La vie devient compliquée. Priez pour nous S.V.P. Jacques. » (Source : la Croix/ 22/5/15)
Enlèvement du Père Mourad : l'Oeuvre d’Orient appelle la France a réévaluer son action en Syrie
Dans un communiqué, l’Œuvre d’Orient exprime sa colère suite à l’enlèvement du père Jacques Mourad, prêtre de l’Église syriaque catholique, et en demande au gouvernement français de prendre ses responsabilités en Syrie.
Suite à l’enlèvement du père Mourad, l’Œuvre d’Orient constate avec colère le déploiement du Daesh dans différentes zones de l’Irak et de la Syrie : frontière irako-syrienne, ville de Ramadi en Irak et de Palmyre en Syrie. La prise de cette dernière cité est une catastrophe culturelle d’ampleur mondiale mais aussi une catastrophe stratégique et morale. L’Œuvre d’Orient souligne aussi que, dans les zones de la plaine de Ninive où se trouvaient les chrétiens, le Daesh n’a pas reculé d’un seul centimètre et estime qu’il est plus que jamais urgent de prendre les moyens de les neutraliser. Ses responsables espèrent que la réunion internationale qui doit avoir lieu le 2 juin prochain à Paris permettra la mise en œuvre des moyens nécessaires afin de mener des actions efficaces. L’Œuvre d’Orient souhaite ainsi que l’action de la France en Syrie soit réévaluée.
Syrie : Palmyre, une «bataille pour l’humanité», affirme Al-Azhar
Sauver la cité antique de Palmyre en Syrie de la destruction par les jihadistes de l’Etat islamique (EI) devrait constituer une «bataille pour l’Humanité toute entière», a estimé dimanche la mosquée-université d’Al-Azhar, l’une des institutions les plus influentes de l’islam sunnite. L’EI, qui a conquis jeudi ce joyau archéologique inscrite par l’Unesco au patrimoine mondial de l’Humanité, pourrait lui faire subir le même sort que plusieurs autres trésors de l’Antiquité pré-islamique qu’elle a pillés et détruits à Mossoul, Nimroud et Hatra en Irak, redoutent les experts et l’ONU.
«Protéger les zones archéologiques des destructions et des pillages (…) constitue une bataille pour l’Humanité toute entière», affirme Al-Azhar, la mosquée-université basée au Caire, dans un communiqué. «Nous devons unifier nos efforts pour protéger l’un des plus importants sites archéologiques du Moyen-Orient des destructions menées par l’EI», ajoute Al-Azhar, appelant la «communauté internationale à prendre des mesures d’urgence pour empêcher cette organisation terroriste de détruire et raser les monuments culturels et archéologiques» de Palmyre. «La destruction du patrimoine de l’Humanité et de l’héritage culturel est interdite par notre Charia (la loi islamique, ndlr), tout comme le vol d’antiquités», rappelle Al-Azhar. (Source: Libération/24.05.15)
Le génocide méconnu des Assyro-Chaldéens sous l’empire Ottoman
Le 24 avril dernier a donné lieu à de nombreuses commémorations pour les 100 ans du génocide arménien. Si la Turquie n’a toujours pas reconnu ces faits historiques, elle n’a pas non plus reconnu le génocide d’une autre communauté chrétienne par l’Empire ottoman, à la même époque. Plus de 250 000 Assyro-chaldéens sont morts entre 1915 et 1918. Joseph Yacoub, professeur de sciences politiques à l’Université catholique de Lyon, nous éclaire sur ce drame encore méconnu.
Entre 250 000 et 350 000 Assyro-chaldéens, soit plus de la moitié de la communauté, ont péri entre 1915 et 1918. Ceux qui n’ont pas été tués sont morts de faim, de maladie, d’épuisement sur les routes…. Ces massacres ont eu lieu sur un périmètre très large : en Anatolie orientale, au Hakkari, au nord de l’Iran et dans la province de Mossoul. Entre 1915 et 1925, le génocide assyro-chaldéen était un problème international ; après 1925, une chape de plomb a recouvert cette tragédie. Grâce à la diaspora, la question a rejailli à partir de 1980. La France y a joué un rôle important. Dimanche 26 avril, 5 000 Assyro-chaldéens ont participé au ravivage de la flamme du Soldat inconnu, à l’initiative du député-maire de Sarcelles, François Pupponi. La question reprend aujourd’hui toute sa place sur la scène internationale. Une autre lueur d’espoir vient du pape François. Dans son discours sur le génocide arménien, le 12 avril dernier, le souverain pontife a aussi reconnu le génocide syriaque, assyrien et chaldéen. Source :Le Monde des Religions/21.05.15/ENTRETIEN/Propos recueillis par Matthieu Stricot)