Les minorités religieuses au Pakistan sont les cibles d’attentats atroces ces dernières années. Alors que lorsque les enfants de l’élite armée avaient été atteints, un deuil national avait été décrété, rien de tel ne semble se profiler à l’horizon pour les minorités religieuses au Pakistan. Dans un des plus grands pays musulman du monde, la majorité écrasante des sunnites fait office de véritable vague dans le paysage des minorités. Le mode opératoire est finalement toujours le même. Des personnes débarquent en moto, cagoulées, et tirent des coups de feu à bout pourtant contre des personnes dont ils savent pertinemment qu’ils font partis de telle ou telle minorité religieuse. Ce mode opératoire a été utilisé à Karachi contre plusieurs musulmans ahmadis mais également à plusieurs reprises contre les chrétiens ou contre les shiites. Seule légère exception était l’attentat contre les ismaéliens. En effet, les hommes à moto ont tiré à l’aveugle contre un bus rempli d’adeptes de l’Agha Khan. Ces actions aux effets coup de poing, souvent menées par le Tehrikh-e-Taliban Pakistan (TTP), visent à identifier ceux qui sont dans “le bien” et ceux qui sont dans le “mal”. Pour le TTP, les mouvements religieux comme le shiisme traduisent d’une hérésie et donc doivent être sévèrement réprimandés. D’autres mouvements doivent à leurs yeux être complètement exterminés à l’image des ahmadis, une minorité se revendiquant musulmane et portant un message se revendiquant de l’orthodoxie tout en ayant une dynamique revivifiante des enseignements islamiques.
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Inde: les réseaux sociaux dénoncent les discriminations religieuses
En Inde, une affaire de discrimination fait beaucoup de bruits dans les médias et sur la Toile : une jeune femme musulmane vient en effet d’être renvoyée de l’appartement dans lequel elle venait d’emménager, après que le propriétaire a appris qu’elle était musulmane. Un groupe Facebook de lutte contre ces discriminations vient de se créer et relate de nombreuses histoires similaires.
Un groupe Facebook de lutte contre les discriminations a été créé et il raconte de nombreuses histoires similaires en Inde. « Les Indiens contre la discrimination au logement » donne un aperçu du problème : plus de 1200 personnes se sont déjà abonnées à cette page. Un internaute raconte comment un propriétaire a refusé de signer le bail convenu au moment où la personne a donné son nom complet, nom qui révélait qu’il était musulman.
Dans le sud du pays, un autre abonné s’est vu refuser un appartement car il était chrétien et le quartier était majoritairement hindou. Cette dernière histoire de la jeune musulmane, médiatisée ces derniers jours, est discutée en longueur sur les réseaux sociaux. Elle avait signé le bail, emménagé, mais les propriétaires lui ont finalement dit que c’était contre les règles de l’immeuble d’accueillir des musulmans et l’ont menacé de la chasser violemment dehors, ce qui l’a poussé à partir. Cette affaire est d’autant plus choquante pour ces internautes que cela est arrivé à Bombay, une ville très cosmopolite mais où le communitarisme est devenu de plus en plus fort.
La loi indienne brouille les pistes
En Inde, la discrimination positive est acceptée et souvent promue pour aider des communautés ou castes défavorisées. La Cour suprême a ainsi reconnu le droit de créer des résidences exclusives pour certains groupes minoritaires comme les parsis, les chrétiens, ou les musulmans qui pourraient avoir du mal à trouver un logement ailleurs. Mais à l’inverse, empêcher l’accès d’un groupe religieux, comme c’est le cas dans les exemples cités, n’est pas légal. Cependant, ces actes ne peuvent être punis que par la loi qui interdit de porter atteinte aux sentiments religieux d’une communauté. Un mécanisme qui est très inadapté.(Source:RFI/04.06.15/Par Sébastien Farcis)
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