RELAIS  P. B. MAG HREB                   N°25 –  Juin  2015

 

Partout où il nous demande de le suivre…

Un des privilèges que j'ai hérités de mon prédécesseur comme provincial des Pères Blancs au Maghreb est celui d'écrire quelques mots pour accompagner chaque numéro du Relais Maghreb. Cela me permet de rester en communion avec nos nombreux confrères et autres amis qui s'intéressent à la mission que le Seigneur nous confie ici en Afrique du Nord.

Tout d'abord j'aimerais exprimer ma profonde gratitude au P. José Maria Cantal qui, comme provincial, a lancé le Relais et qui l'a géré avec beaucoup de succès. Que Dieu nous donne la grâce de continuer ce qu'il a commencé. Je remercie également le P. Guy Sawadogo qui a pris la relève depuis mai 2013 comme rédacteur-en-chef. Ce numéro 25 montre comment la qualité reste 'top'.

Je viens juste de commencer ma responsabilité comme provincial (je n'ai même pas encore le visa pour aller en Algérie!), mais déjà les confrères ont élu les trois conseillers qui m'aideront dans notre  mission  d'être  les disciples   de   Jésus   sur   le chemin,  dans  le  désert,  dans les montagnes, dans les rues, dans les églises ..... partout où il nous demande de le suivre. Je vous invite à garder dans vos prières le nouveau Conseil Provincial de Léonce, Anselme, Krzysztof et Claude Venne notre économe. Bonne lecture et que Dieu vous bénisse.

John MacWilliam

Provincial

 

Tunis: Aux côtés des blessés de l'attentat du Bardo

 

Voici comment notre confrère Marc Léonard (infirmier de profession) en tant qu’aumônier des hôpitaux à Tunis a répondu aux besoins du moment.

 Jeudi  19  avril,  10h.

«Allo,   Père   Marc?   Vous devez aller voir les blessés à l'hôpital, et prenez des mouchoirs, ils ont besoin de pleurer!» Une brève conversation téléphonique, une injonction dite d'une voix marquée par l'épuisement et la détresse de la dame tunisienne qui n'avait plus dormi depuis l'attentat. Elle va passer à la bibliothèque en début d'après-midi pour me dresser un bilan général des victimes, réparties dans divers hôpitaux de Tunis. Entre-temps, j'ai rencontré Mgr Ilario qui faisait les démarches nécessaires pour pouvoir rencontrer les blessés. Il était prévu de nous retrouver après la fermeture de la bibliothèque pour y aller ensemble. A mon arrivée, il me demande de l'accompagner à son rendez-vous avec le ministre de la santé et le mufti. Une première visite formelle à l'hôpital Charles Nicolle, commencée par une rencontre sous l'oeil inquisiteur des media omniprésents. Monsieur le ministre (dans l’image ci-dessous a vec une victime) répond très favorablement  à  notre  demande  de  venir  revoir  les  blessés  jusqu'à  leur  départ.  Nous  visitons  très rapidement quelques patients, auxquels il n'y a pas eu trop besoin de se présenter, nos habits respectifs faisant l'évêque, le prêtre, le ministre et le mufti!

Le samedi après-midi, la sécurité me laisse effectivement passer sans problème et je commence par me rendre à la cellule de soutien pour me présenter comme prêtre catholique (en tenue  de  ville!)  aux bénévoles  de permanence et prendre des nouvelles. Une des psychiatres se propose pour me conduire auprès des blessés qui ne sont plus que six, de cinq nationalités différentes, dont une dame dans le service de soins intensifs, placée en coma artificiel et que je ne pourrai pas voir. Les vraies rencontres commencent alors, et dureront jusqu'au transfert, le samedi suivant, des deux dernières blessées vers un hôpital de leur pays. Catholiques, elles sont sensibles à une présence concrète de l'Église locale à leur côté. Les non-catholiques ont aussi apprécié qu'un prêtre puisse rester un peu plus longtemps avec eux que les autres visiteurs.  Dans  la  matinée  avait  eu lieu une célébration eucharistique à la cathédrale à l'intention de toutes les victimes et pour le pays, en présence d'autorités tunisiennes et de représentations étrangères. Une communion  dans  la  prière  pour  la paix  qui n'a pas  étonné  les  blessés auxquels je l'ai racontée.

Malgré l'accoutumance au milieu médical, à la rencontre quotidienne avec des personnes malades, le sens de toutes ces souffrances m'échappe, particulièrement lorsqu'elle est aussi absurde et inhumaine que dans ce cas-ci, des conséquences d'actes extrêmement violents causés par des hommes. La théologie n'aide pas. La liturgie n'a pas prévu ces situations: Il faut inventer, imaginer, essayer de se laisser conduire humblement par l'Esprit. Les personnes guéries par Jésus étaient vraiment guéries, les évangiles ne nous parlent jamais de séquelles. Etre «serviteur de l'espérance», être capable de «justifier l'espoir qui est en nous» nécessite la conviction ferme que la Vie ne s'arrête pas avec la mort. Durant ces rencontres, la seule représentation du Christ dont je peux honnêtement me faire le témoin est celle de l'Emmanuel, Dieu avec nous, dans nos joies mais surtout dans nos souffrances. En cette fin de carême, la liturgie était en accord avec cette réalité de la souffrance des innocents.

 Que dire à celui dont les jambes ont été traversées par quatre balles, sans toucher les os, et en passant juste à côté de la prothèse du genou et de l'artère fémorale? Qu'il a eu de la chance? Alors que son épouse a été assassinée à ses côtés? Dieu vous aime? Si ce n'est pas faux, c'est incompréhensible dans cette situation! Le silence, l'écoute – la psychiatre m'avait demandé de les encourager à parler, à exprimer ce qu'ils avaient traversé. Mais je ne pouvais que leur offrir ma présence, aussi aimante que possible, facilitée par la grâce de Dieu (et peut-être l'un ou l'autre gène!), qui me permet d'être facilement accessible à l'autre et de me sentir rapidement proche de lui. Malgré les blessures et la souffrance, l'une des blessées qui ne pouvait toujours pas bouger une jambe, avait réussi à garder son humour. Elle répondait systématiquement à mes «à demain!» par «je vous attendrai, je ne bougerai pas d'ici!» Le lien créé, il est alors plus facile de prier, de formuler une demande personnalisée à Dieu qui résume aussi fidèlement que possible ce qui a été perceptible dans le coeur à coeur, puis de terminer par un Notre Père, cette belle prière que Jésus nous a demandé d'adresser au Père, qui élargit notre communion à celle de toute l'Église.

Une jeune dame blessée était déçue de ne pouvoir être transférée  dans  son  pays  que deux jours après son 25ème anniversaire. Sœur Ania m'a accompagné le jour de l'anniversaire, avec un gâteau typique polonais! La chambre avait  été  décorée,  le  ministre était déjà passé avec un gâteau lui aussi, et des photographes ... Nous avons célébré l'eucharistie à trois, dans sa langue, sauf les

sections «réservées au prêtre» que j'ai dites en anglais. A sa compatriote qui souffrait de la barrière linguistique, je lui portai la communion et restai avec elle le temps nécessaire pour que soeur Ania puisse lui faire sa première toilette complète depuis l'accident!

Si les blessés que j'ai vus étaient très satisfaits de la manière avec laquelle ils ont été pris en charge et soignés, il reste que certains aspects du nursing auraient pu être améliorés! Et si je ne leur ai pas apporté de mouchoirs, j'espère avoir été assez suffisamment malléable à l'Esprit pour leur manifester un peu de Sa consolation à travers le ministère particulier qui m'a été conféré!

Les survivants de l'attentat sont maintenant tous rentrés dans leur pays, dans un autre hôpital pour certains d'entre eux. Au moment où vous lirez ces lignes, plusieurs seront

encore hospitalisés, et tous souffriront – encore au plus profond d'eux- mêmes – et seront marqués à vie par cette expérience. Ils ne font plus la une des medias, mais continuez à prier de temps en temps pour eux!

Marc Léonard

Tunis

 

Tiré du Flash du diocèse de Tunis, Nº Mai-Juin 2015

 


NOUVELLE ADRESSE DU RELAIS PERES BLANCS MAGHREB :

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Aumôniers de prisons en Algérie

 

Présentez-vous :

Jacqueline Volle, Soeur  de Saint Joseph en Algérie depuis 2003. Aumônière de pri- sons depuis 4 ans, et depuis 3 ans coordinatrice nationale des aumôniers de prisons.

Claude Venne, Père Blanc, en Algérie de- puis avril 2008. Et depuis 2011 également aumônier de prisons rattaché à la prison de El  Harrach  (banlieue  d’Alger).  Je  partage cette responsabilité avec Jacqueline et nous y allons chaque lundi matin.

Pourquoi exercez-vous ce ministère ?

Jacqueline : en arrivant en Algérie je travaillais dans une association d’aide aux migrants. Certains, nous les voyions régulièrement et, soudainement, ils cessaient de venir. Nous apprenions par la suite qu’ils étaient en prison. Cela m’avait interrogé et j’avais interpellé l’évêque : « Pourquoi n’y a-t-il que 10 aumô- niers pour toutes les prisons du pays ? ».  Et puis, un jour, le vicaire général m’a dit : « Irais-tu visiter les prisonniers ? » et je n’ai pas pu dire non. Et mon dossier d’agrément a été introduit auprès du Ministère al- gérien de la Justice.

Claude : Avant de venir en Algérie j’ai passé 11 ans au Burkina-Faso et en Côté-d’Ivoire. Je suis donc atta- ché aux populations de l’ensemble du continent. Dans mon pays, le Canada, j’ai aussi visité des lieux de détention pour migrants. Comme Pères Blancs nous sommes sensibles aux questions de migration et de jus- tice. A Oran et à Alger nous étions intéressés à la présence des Sub-Sahariens en Algérie. Et comme il vient d’être dit, ils « disparaissaient » mais pas toujours parce qu’ils avaient continué leur migration, mais parce qu’ils avaient été arrêtés et mis en prison. Notre ministère est une manière de rejoindre des personnes en situation difficile.

 Actuellement, il y a combien d’aumôniers de prison ?

Jacqueline : Depuis 2014, il y a 43 aumôniers reconnus par les

autorités algériennes. Les demandes officielles, avec beaucoup de patience et de détermination, ont été satisfaites et nous sommes contents des bonnes relations que nous entretenons avec les autorités. Il y a un rapprochement certain et nous le sentons lors des réunions de la coordination nationale d’aumôniers de prisons.

Les autres Eglises ont-elles un service similaire ?

Jacqueline : Nous travaillons ensemble. Notre ministère est œcuménique et quelques pasteurs sont présents dans la liste des 43 aumôniers agréés. C’est l’Eglise catholique qui fait toutes les démarches.

Comment se passe une « visite type »?

Claude : Notre autorisation de visite est pour les prisonniers chrétiens uniquement. Nous allons à El Harrach chaque semaine. Il y a un quartier pour les femmes et un autre pour les hommes. Nous visitons les deux quartiers à tour de rôle. Les gardiens avertissent que le prêtre et la sœur sont arrivés et demandent qui veut venir nous rencontrer. Cela peut prendre un certain temps. Une fois ensemble on se salue et on se donne des nouvelles les uns les autres (car souvent les prisonniers viennent de salles différentes et ne se voient pas entre eux !), parfois l’un ou l’autre a des questions précises sur tel point de la foi chrétienne. Puisque nous venons les voir pour un soutien spirituel nous partageons un extrait de la Parole de Dieu et on prend le temps de se l’approprier par un commentaire, une prière, un temps de silence ou un chant… dans la langue de leur choix. Habituellement nous choisissons le texte de l’Evangile du dimanche.

Vous ne célébrez pas la messe ?

Claude : Non ! Cela serait très difficile ! D’abord tous ne sont pas catholiques ; en- suite il y a une question de temps car nous ne sommes pas maîtres de la durée de nos rencontres (en partie à cause du temps que l’on a mis pour réunir les prisonniers). L’important c’est de prier ensemble, que la parole leur soit donnée à eux. C’est à eux de s’approprier la Parole de Dieu et de la rendre selon leurs possibilités : ce sont eux les destinataires de la Bonne Nouvelle. Il ne serait pas convenable de venir, de l’extérieur, comme prêtre, pour (im-)poser un geste.

Cette activité ne risque-elle pas de mettre les forces vives de l’Eglise au service des seuls chrétiens, alors que nous disons être une Eglise de la rencontre avec les musulmans ?

Jacqueline : Mais la rencontre avec les musulmans se fait aussi à travers ces visites ! J’ai rencontré l’imam de la prison sur place : c’était une chance. Le contact avec le personnel pénitencier, entièrement musulman, a également de l’importance. En plus, si on regarde de plus près, lors de nos visites nous avons jusqu’à 30 personnes : en Algérie certaines « paroisses » ne réunissent pas autant de monde à la messe hebdomadaire !

Et si 30 prisonniers sont venus il y a en encore bien plus dans le reste de la prison et qui n’ont pas pu venir.

Quelle utilité, quels fruits ont vos visites ?

Claude : Les gens nous attendent. S’il nous arrive de rater un rendez-vous, les prisonniers disent que notre visite leur a manqué. Pour beaucoup nous sommes la seule visite (régulière) qu’ils auront tout au long de leur (longue) détention ! Nous sommes des « parents proches ». A leur sortie de prison, lorsque nous les rencontrons, ils nous disent leur reconnaissance pour notre service. Une « autorité de l’Eglise » (le prêtre, la religieuse) a fait le déplacement pour aller les voir, eux qui vivent à la périphérie !

Jacqueline : Nous ne faisons pas partie du système judiciaire, il ne nous intéresse pas de savoir pour quelle raison ils sont en prison : alors nous leurs donnons la possibilité d’avoir une autre image d’eux-mêmes. Nous allons à leur rencontre car ils sont des êtres humains avec une dignité. Ils nous disent aussi : « parce que vous venez nous voir nous sommes mieux considérés par l’administration ».

Vous ne faites pas de service social ?

Claude : Dans d’autres prisons les aumôniers le font parfois et ceux qui sont transférés à El Harrach, au début, nous demandent pour quelle rai- son nous n’apportons pas un couffin avec des vivres ou des habits pour eux. Jacqueline et moi nous avons opté pour ne rien emmener de maté- riel, pour éviter les ambiguïtés. Nous allons vers eux les mains ouvertes avec la seule Parole de Dieu. Nous allons avec nos personnes vers ceux qui sont exclus et souvent oubliés.

Jacqueline : Qui plus est ils sont très nombreux en prison. Nous allons créer des injustices en apportant un panier à certains et pas à d’autres (note 1). Nous savons que le matériel fait, comme le spirituel, partie intégrante de la  personne,  mais  notre  rôle  d’aumôniers  est  assez  circonscrit.  Par contre, on doit travailler et renforcer le partenariat avec les instances telles que le Croissant Rouge ou le Haut Commissariat pour les Réfugiés pour veiller sur les prisonniers : un jour il faudra se poser la question de leur sortie deprison.

 

 

Rapport officiel
de la Commission Nationale Consultative
de Protection et Promotion de Droits de l’Homme.

Disponible sur : www.cncppdh-algerie.org

 

 

 

 

Lors de la préparation à l’Assemblée Inter-Diocésaine d’Algérie (note 2) (AIDA), l’Eglise a eu le souci de demander aux prisonniers, membres de notre communauté de baptisés, leur contribution. Voici quelques extraits de leurs témoignages.

Notes :

1 D’après la loi, seuls les détenus avec une condamnation ferme ont le droit aux visites. Ceux qui sont en attente de jugements seraient alors systématiquement exclus des éventuelles aides des aumôniers. Ndlr.

2 Cf. www.eglise-catholique-algerie.org et cherchez AIDA.

Témoignages de prisonniers :

 Sans famille oui, sans Dieu non

Ici en prison, j’ai réalisé combien Dieu est proche, bien que je ne puisse ni le voir ni entendre sa voix. J’ai aussi observé que, pour un chrétien, vivre au milieu de personnes de religion différente peut être une grosse épreuve, avec beaucoup de discrimination. Tu ne peux demeurer dans ta foi que par la grâce de Dieu. Vous ne pouvez être sûr de votre foi que quand vous avez vécu et traversé ce qu’on vit ici. Depuis 2008 que je suis en prison, je n’ai reçu ni lettre ni message de ma famille. Aussi je puis attester qu’un homme peut vivre sans sa famille, mais qu’il ne peut pas vivre sans Dieu.

 

 "…nous portons une attention particulière à la situation des prisonniers. La visite d’aumôniers et d’aumônières dans les prisons est une grâce pour les prisonniers le plus souvent isolés, sans famille et sans autres visites, pour l’administration pénitentiaire qui en voit les fruits de paix, et pour les aumôniers  et  les  paroisses  qui sont touchés par les témoignages entendus.(Lettre pastorale des évêques du Maghreb, décembre 2014, p. 8

Le déclenchement d'une vie nouvelle

Quand j'étais dehors, en liberté, mon niveau de foi était très bas. De- puis que je suis entré en prison en 2010, et particulièrement suite aux visites du père … et aux autres frères rencontrés ici, j'ai partagé la Parole de Dieu avec eux, je sens que mon niveau de foi a augmenté et par la grâce de Dieu même ma connaissance biblique a évolué. « Dieu châtie tous ceux qu'il aime afin qu'ils puissent changer leur vie

» (Ap 3,19). Pour moi, la prison, c'est le déclenchement d'une vie nouvelle. « La foi est une ferme assurance de choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas » (Heb 11,1) ce qui fait que j'ai maintenant l'assurance et l'espoir d'une nouvelle vie, cela grâce à cette détention.

La paix malgré les blasphèmes

 Quand je suis entré en prison en 2010, j’étais étonné de voir des gens qui blasphèment quand ils se fâ- chent. A chaque fois, ça me blesse le cœur. C’est là que j’ai ressenti le besoin d’avoir une Bible. J’ai écrit au prêtre (de …) pour lui dire que je voulais absolument qu’un prêtre plus proche vienne nous voir. Mais notre  courrier  ne  sortait  pas. 

Alors  avec  les  autres blacks,  on  a  demandé  ensemble  à  voir  le  directeur . Deux mois plus tard, des réponses ont commencé pour la première fois à nous parvenir, et un père a commencé à venir, envoyé par le père (d…) Il m’a apporté une Bible, et depuis je dors bien, je peux méditer et trouver la paix même quand j’entends ces blasphèmes. Je vois que Dieu ne nous a pas oubliés. Le père... vient, on reçoit des lettres, on n’est plus perdus.

 

Vive la rencontre ! Fils de Lavigerie en Tunisie !

Merci pour ce passé qui est notre présent

 

 


 

Les confrères de Tunisie en compagnie du Supérieur Général

Pour beaucoup de nos frères, la simple évocation des mots comme Carthage, IBLA, Thi- bar, etc…   ont une forte résonnance affective et profonde. Venir ici, au Maghreb, c’est pour moi, faire un pèlerinage aux sources de notre fondation. Cette terre a été importante pour la matura- tion de nos premières vocations et certains y sont restés.

C’est ici au Maghreb que s’est forgée notre approche au dialogue avec les musulmans. Notre dialogue n’est pas une stratégie pour autre chose.

Par le dialogue, nous restons ouverts à l’Esprit qui agit dans les cœurs et vies des personnes d’autres religions. C’est dans l’hospitalité réciproque du dialogue de vie que les choses se passent.

L’Eglise de Tunisie a une grande estime vis-à-vis des Pères Blancs à cause de notre passé et notre présent, car une nouvelle génération de missionnaires continue cette mission de dialogue avec les musulmans. Il est important aujourd’hui plus que jamais, de promouvoir une culture de dialogue respectueux et sans préjugés.

Nous sommes très heureux que l’IBLA ait ré-ouvert ses portes en octobre dernier suite au drame terrible, mais aussi qui a été suivi d’un élan de sympathie et de générosité des Tunisiens et amis. La question que nous posons (et que vous le faîtes certainement) est comment donner à l’IBLA toute sa place dans la Tunisie d’aujourd’hui ? Quel est l'avenir pour l’IBLA à l’heure du numérique pour son grand rayonnement ?

L’amitié avec les Tunisiens a joué un rôle important dans notre présence ici. Que faisons-nous pour élargir aussi ce cercle d’amitié aujourd’hui ? La dernière lettre de la CERNA, "Serviteurs de l’espérance. L’Eglise Catholique au Maghreb aujourd’hui (2014)" montre les mutations en cours dans la région et dans l’Eglise et la Mission de l’Eglise dans tout cela. La Tunisie change ! La société tunisienne change. Vue de l’extérieur la Tunisie est comme un prototype promoteur de l’Etat arabe en transition démocratique suite aux « printemps arabes » (1.1, pp. 4- 5).

Que faisons-nous comme Pères Blancs en Tunisie pour accompagner ce changement ? Cette soif de liberté et de mieux être, la reconnaissance de la digni- té humaine et des droits… La présence des étudiants Africains et des migrants, etc. Où sont les périphéries existentielles vers lesquelles nous devons tendre ?

 

 

Richard K. Baawobr,

Supérieur Général des Pères Blancs

 

 

 

La joie d’être ensemble

La réunion des Pères Blancs d’Algérie a eu lieu autour de la fête de Notre Dame d’Afrique (30 avril), moment de retrouvailles pour les confrères, temps de réflexion et de partage sur ce que nous vivons au quotidien dans nos différentes insertions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         La célébration de la fête à la Basilique Notre Dame d’Afrique

Ah ! Qu’il est bon, qu’il est agréable pour des frères d’être en- semble …le seigneur envoie la bé- nédiction, la vie pour toujours !  (Ps 133, 1-3)…Telles sont les paroles de l’avant dernier   recueil de psaumes de David, appelés « psaumes des montées », c’est- à- dire psaumes des pèlerinages. Cette littérature sapientielle célèbre le bonheur, la joie des pèlerins venus à Jérusalem (v 2), d'avoir vécu et prié ensemble pendant la semaine de pèlerinage. Ces paroles des écritures saintes résument en quelque sorte ce que nous les confrères Pères Blancs d’Algérie avons vécu en- semble pendant quatre jours complets. Arrivés à la maison provinciale à Alger lundi 27 Avril 2015, ces 19 témoins du Christ en Algérie venant de cinq communautés ont vécu une expérience inoubliable ! Après avoir rencontré le Christ encore une fois à la fraction du pain ce soir-là rompu par Claude notre économe provincial, nos cœurs brûlants nous ont emmenés à un partage libre et fraternel (le lendemain) de ce que nous vivons au quotidien dans notre mission de rencontre et dialogue inter- religieux. A tour de rôle nous avons pu  échanger  fraternellement  en  tant que communauté et individuellement. De   O u a r gla   à   Ghardaïa ;   de   la ‘Source’ à la colline de Notre Dame d’Afrique ; de Tizi-Ouzou à la maison provinciale, nous nous sommes tous retrouvés en ce dernier lieux d’accueil, pas loin de Maison Carrée (notre ancienne Maison Mère ) pour nous recueillir et vivre ensemble comme des pèlerins à ‘‘Jérusalem’’.

 

Deux Pères Blancs François (gauche) et Vincent (droite) dans la cour de l’ancien noviciat de Maison Carrée (commentaire photo)

Nos échanges fructueux se résument ainsi dans les activités que nous faisons :

* Bibliothèques : Centre Culturel et de Documentation Saharienne   ( C C D S ) ,

* Centre de Documentation  et de rencontre “Le  Figuier”  pour  la  rencontre et le dialogue avec les musulmans, cours de langues, photothèque.

* Migrants, apostolat auprès d’enfants handicapés, apostolat auprès  des prisonniers  et algériens en détresse.

* Apostolat paroissial, formation continue de chrétiens, aumônerie des étudiants étrangers, relations œcuméniques avec les chrétiens évangéliques : Connaissance et relation entre religions qui nous aident à approfondir notre foi.

 

 

 

Visite au musée de la radio nationale avec Mr le directeur

(en cravate)

 

Toutes ces activités se passent malgré des défis tels que :

*Comment vraiment se rencontrer dans la différence et réellement dialoguer avec l’autre qui ne partage pas les mêmes convictions que moi ?

*Apprentissage des langues locales dans le contexte actuel

*Comment garder un équilibre entre ce qui est culturel et cultuel ?

*Comment être en contact avec les élèves et leurs parents dans un contexte conflictuel ?

*L’esplanade de la basilique qui devient ‘‘des gradins de stade’’, l’espace d’un match de football quand c’est à huis clos.

*Restauration de la chapelle saint Joseph (où les premiers Pères Blancs ont prononcé leur serment avant d’être envoyé dans les pays au sud du Sahara).

*Question de drogue et même des armes dans le cadre du travail avec des migrants

Tout cela est réalisable grâce à nos projets apostoliques communautaires qui nous aident à avoir une cohésion communautaire et ainsi  œuvrer  ensemble  pour  le  Royaume  de Dieu.

 

 

 Les confrères de l’Algérie à la fin de leur réunion de secteur

Oui, Dieu nous a accordé une possibilité de vivre ensemble comme des frères témoins de son  amour  au  Maghreb.  Durant  ces  4  jours nous   avons,   parlé  de :   notre  charisme, les projets et leurs gestions, protection de l’enfance et personnes vulnérables, les finances et la liberté religieuse. Nous avons aussi visité le musée de la Radio Algérienne et célébré joyeusement la fête de Notre Dame d’Afrique avec les Sœurs Blanches et l’ensemble du diocèse.

 Si nous avons pu vivre ces bons et beaux temps en- semble, c’est grâce à la recommandation de notre cher fondateur  le  Cardinal  Lavigerie.  Il n’a pas cessé de nous conseiller : « ma dernière recommandation, mes chers fils, la plus importante des trois, celle sans laquelle toutes les autres se- raient inutiles, c'est la recommandation du vieil apôtre d’Ephèse : aimez-vous les uns les autres. Restez unis, unis de cœur, unis de pensées. Formez véritablement une seule famille, ayez fortement dans le sens chrétien et apostolique de ce mot, l’esprit de corps. » ( Novembre 1874).

Faisant le pont entre le temps du Cardinal et l’avenir, en tant qu’Eglise Catholique aujourd’hui nous raffermissons que « serviteurs de l’Esperance, nous le sommes au service  du Royaume, déjà là et encore à venir, au Maghreb ou l’Esprit a conduit nos pas. Sur les traces des témoins qui nous ont précédés depuis près de deux millénaires, solidaires avec nos frères et sœurs en humanité dont nous partageons les joies et les peines, les succès et les échecs, les espoirs et les interrogations, nous marchons dans la même certitude que l’Esperance ne déçoit pas » (Rom 5, 5) (note 1).

Finalement, j’affirme davantage que : ‘oui, il est bon, il est agréable pour des frères d’être en- semble’ tel que nous l’avons été pendant notre réunion du secteur Algérie.  Prions pour que la Vierge Ma- rie, Notre Dame d’Afrique, Mère de l’Esperance, soit avec nous sur la route pour que, joyeusement et hum- blement, nous puissions servir et rayonner chaque jour un peu plus CELUI en qui nous avons mis toute notre confiance et pour qui nous rendons témoignage.

 

Vincent Kyererezi,

Tizi Ouzou, Algérie

 

(1) CERNA, Serviteurs de l’Espérance, Lettre Pastorale de la Conférence Episcopale de la Région Nord de l’Afrique, 1er Décembre 2014

 

 

Caritas Agrigento-Tunisie : une réelle collaboration

 

 

 

 

 

 

 

Les 20 et 21 Mars derniers, s’est tenu à Agrigento en Sicile un forum, dénommé Forum MeET (Méditerranée/Europe/Transnationalismes) regroupant des jeunes italiens, tunisiens et grecs engagés dans la promotion sociale de leurs territoires. Outre ces jeunes, Caritas-Tunisie, représentée par Imen Marie et moi même David Gnadouwa, a aussi répondu présent à ce forum dont  le but est de discuter sur le rôle des associations de jeunes dans le bassin méditerranéen, d'approfondir leur connaissance des opportunités offertes par les fonds européens, planifier ensemble des actions communes à développer dans un avenir proche.

Dès l’ouverture du Forum, tous les intervenants, sans exception, à commencer par le Cardinal Francesco MONTENEGRO, Archevêque d’Agrigento, ont condamné avec fermeté l’attentat terroriste du Musée du Bardo qui a coûté la vie à une vingtaine de personnes en Tunisie et ont exprimé le vif désir de l’Union Européenne en général et de l’Italie en particulier de renforcer sa coopération avec la Tunisie.

Ensuite parlant du rôle des associations dans le bassin méditerranéen, il a été demandé aux associations grecques et tunisiennes de faire un exposé sur leurs différentes activités.

L’exposé de Caritas-Tunisie s’est structuré autour de cinq grands points à savoir : les malades, la scolarité, les migrants, les prisonniers et les perspectives d’avenir. Mais la question des migrants et des prisonniers était au cœur des questions que nous avons eues pendant la pause : d’où viennent-ils ? Que font-ils en Tunisie ?  Tous les  migrants  rêvent-ils  de rejoindre l’Europe ? A partir d’où prennent-ils le bateau ? Par où entrent-ils en Europe ? Chacun de nous a tenté d’apporter des éléments de réponse à ces questions en fonction de son expérience sur le terrain.

 

 

David Gnadouwa,

Sfax, Tunisie

(en pleine présentation pendant le Forum)

 

 

 

 

 

Vivre ensemble, c’est dialoguer

Dans notre monde moderne où les gens sont de plus en plus liés entre eux par toutes sortes de ré- seaux, le dialogue devient un concept clé et une réalité incontournable. Qu’on soit chez soi ou qu’on soit à l’étranger, vivre ensemble, c’est dialoguer. Ce qui m’a toujours plu chez nous, les Pères Blancs, c’est l’attention à la culture de l’autre, et le désir de chaque confrère de s’identifier le plus possible aux gens du mi- lieu où il se trouve. Souvent, dans ce processus d’inculturation ou de l’approche de l’autre dans ce qu’il est, les sentiments sont mélangés. On y ressent tour à tour : admiration, attraction, crainte et même répulsion. Cette expérience que vivent tous les missionnaires, je la vis aussi dans ma mission quotidienne auprès des musulmans. Souvent je les aime, mais parfois je ne les comprends pas, et il m’arrive même de les haïr, mais d’une haine pleine d’amour et qui ne désire que le bien de l’autre.

 Oui, je suis capable de “haine” et de colère, même si je les aime. La dernière en date a eu lieu après les massacres de Charlie Hebdo et les réactions qui ont suivi après la publication d’une autre caricature de leur prophète. Dans cette réaction, des lieux de cultes chrétiens au Niger et ailleurs dans le monde ont été saccagés. Des chrétiens ont dû chercher refuge pour sauver leurs vies. Heureusement, ici en Algérie, rien n’a changé dans la bonne relation qui existe entre chrétiens et musulmans. Mais on a beau dire que cette violence n’est pas de l’islam, elle est quand même commise par des musulmans, au nom de l’islam et s’appuyant sur des textes sacrés de l’islam ! Ce refus de regarder la réalité en face et d’oser porter sur soi un regard autocritique m’énerve dans le dialogue avec mes amis et parents musulmans.

Par exemple : juste après les faits de Charlie Hebdo, j’ai reçu trois jeunes à la basilique qui m’ont abordé en me disant : “Vous, les chrétiens, vous ne respectez pas notre prophète ! Vous n’êtes pas bien !” Je leur réponds  :  “Qu’est-ce  qu’on  a fait de mal ?” Un de me dire : “Vous avez dessiné notre prophète et vous vous moquez de lui !” Je lui dis : “Tu fais une erreur de jugement.  La carica- ture est faite par des journalistes

qui ne sont pas chrétiens. Ils le font au nom de leur liberté d’expression, et ils en ont fait des pires avec Jésus et avec le pape. Ce n’est pas pour autant qu’il faut les tuer. Dieu ne nous demande pas de tuer mais d’ai- mer et de faire le bien”. Après quoi mes visiteurs semblaient être convaincus et tranquillisés de savoir que Charlie Hebdo ne représente pas du tout les chrétiens dans le monde. Mais en moi bouillonnait encore quelque chose. Je ne supportais pas de voir mes visiteurs repartir comme ça, tout paisiblement.

Je voulais leur faire savoir ce qui me faisait mal à ce moment et aussi ce que je pensais d’eux en ce moment. Alors je précipite mes pas, je les rejoins vers la sortie et je leur pose quelques questions : “Les chrétiens au Niger, qu’ont-ils à voir avec Charlie hebdo ou même avec la France ? Pourquoi brûlez-vous nos églises et pourchassez-vous les chrétiens ?” Un peu embarrassé que ce soit moi qui soit maintenant à l’offensive, l’un d’eux me répond : “Ceux qui ont fait ça ne sont pas des musulmans !” Je dis : “Ah bon, tu veux dire que quelqu’un qui va prier à la mosquée chaque vendredi n’est pas un bon musulman ?… Les saccages, ils les ont pourtant faits après la prière du vendredi…” Un autre de revenir à la charge : “Camarade, ce n’est pas l’islam”. Un autre : “Tu sais, il y’a des bons et des mauvais partout”. Je dis : “Ok, vous dites que ce n’est pas l’islam ! Peut-être est-ce vrai. Alors dites-leur vous-mêmes ce qu’est l’islam et invitez-les à le pratiquer. Car moi, je ne vois pas l’islam, mais je vois des musulmans. Donc, montrez-nous en actes que l’islam est synonyme de paix. Nous, de notre côté, nous essayons d’en faire autant. C’est en cela vraiment que nous pourrons honorer nos religions”.

Oui, il y a des choses que souvent je ne comprends pas chez les musulmans et qui me répugnent. Ce que je viens de partager ci-dessus en est un exemple. Mais je les aime comme frères et amis. Avec eux, j’ai appris et reçu beaucoup de choses, déjà à commencer par mon père dans ma propre famille, en passant par mes amis du quartier où j’ai grandi et avec qui j’ai tout partagé, les bêtises comme les bonnes choses.

Sur cette terre d’Algérie, je continue d’être frappé par la bonté et la beauté de la foi de beaucoup de musulmans que j’ai rencontrés soit dans mon apostolat soit dans le courant de la vie ordinaire. Devant cer- tains, j’ai presque crié : “Nulle part en Israël, je n’ai vu une telle foi” ou une telle bonté. Les moments forts de ces relations surviennent lorsque nous nous regardons mutuellement comme des croyants, des chercheurs de Dieu en quête de sa volonté dans notre vie. Croyants devant Dieu, nous ressentons ce qu’il ressent pour le monde : l’amour et la compassion. C’est pourquoi, tant de fois, j’ai vécu des moments de forte communion avec des musulmans devant un cas de souffrance ou de misère humaine. Nous avons l’impression d’être habités par une force divine qui transcende nos barrières et nous invite à une réponse commune : une réponse qui dit tout de ce Dieu de compassion et de miséricorde qui nous tient aux tripes !

Pour finir, je crois de tout cœur que le dialogue islamo-chrétien n’est pas que de l’humanisme, dans le sens de faire de l’humanitaire. Il contient certainement cet aspect. Mais il est un acte de foi, une marche à la suite du Christ qui s’est abaissé pour prendre notre nature, et qui, le long de sa vie terrestre, est allé à la rencontre de chaque personne, sans tenir compte des barrières religieuses et culturelles de son époque. C’est dans cette démarche authentique de foi que se fonde le dialogue interreligieux. C’est dans cet esprit-là également que ceux qui sont impliqués dans le dialogue doivent apprendre à résister aux fanatiques de tout bord, aussi bien chrétiens que musulmans.

 

Anselme Tarpaga

Notre Dame d’Afrique, Alger

 

Tiré du Petit Echo N° 1060 2015/04

 

 

Arabe parlé algérien

 


Visite du premier groupe d’étudiants au tombeau de Charles de Foucauld (El Golea)

Il y a deux ans j’ai pris la responsabilité de l’enseignement de l’arabe algérien  dans  le sud  de l’Algérie.  La  tâche n’est pas facile, mais elle est très importante pour notre Église et pour le travail que nous faisons. La connaissance de la langue locale,  aussi  minime que soit  le niveau, n’est pas seulement un exercice intellectuel. C’est surtout un moyen d’entrer dans la réalité locale, de connaître le peuple, sa culture et  son  histoire,  d’apprendre  et  explorer  la  richesse  cachée dans  l’héritage  culturel  et  spirituel  des gens avec qui nous vivons. Comme disait

Johan Wolfgang Goethe : « L'âme d'un peuple vit dans sa langue. » Cela doit être pour nous une raison de plus pour connaître l’arabe algérien ou une des langues berbères présentes dans ce beau pays. Parler à quelqu’un dans sa propre langue peut changer complètement nos relations avec lui. Cette capacité touche toujours le cœur de nos interlocuteurs.

En apprenant l’arabe algérien, il nous faut penser que nos talents linguistiques pourraient être utili- sés pour son développement. Et de cette façon, nous pourrions aussi contribuer à sa protection et à son évolution.

Comment apprendre l’arabe algérien ?

Il existe quelques méthodes pour l’apprentissage de l’arabe dialectal algérien (el arabia derja). Certaines sont un peu anciennes, comme les méthodes Kamal et Tapiro, et les autres plus nouvelles, comme Assimil et la méthode de Mostaghanem.

 Nous suivons ici, à Ouargla, la méthode Kam al qui est une méthode audiovisuelle structuro-globale, inventée dans les années 1970. La bibliothèque des Glycines, à Alger, a fait l’an passé un très grand travail pour renouveler l’enregistrement des dialogues de cette méthode et les supports vi- suels qui servent pour les leçons. Notre cours est intensif et contient 30 leçons divisées en deux parties. Chacune des parties, constituées de 15 leçons, s’étend sur une durée de 2 mois. Nous travaillons ensemble tous les matins pendant 3 heures, et les après-midis sont consacrés aux travaux personnels.

 

 

 

 

Krzysztof (premier à partir de la gauche)
et ses étudiants du deuxième groupe

Qui y participe ?

À la session 2013 – 2014, Kamal I et II, il y avait deux participants : Soeur Isabelle (Ain Sefra ) et Alex (Ghardaïa) - qui ont bien travaillé pour terminer les 30 leçons de la méthode. Après les cours ils sont repartis avec la base linguistique nécessaire pour la communication avec les gens, ce qui permet d’avancer encore plus loin dans cette aventure de l’apprentissage de la langue arabe dialectale. Pour la première partie de la session 2014 – 2015, KamaI I, le groupe était plus important : Soeur Annammal et Père Alberto (Hassi Messaoud), Père Mariusz (Tiaret), Hans (Ghardaïa) et François (Ouargla).

La deuxième partie de la session, Kamal II, avec Sœur Annammal, Hans, François et Soeur Thuy Linh (Touggourt) a pris fin au mois de mars.

Nous tous, qui travaillons ici, en Algérie, nous devons faire un effort pour nous approcher des gens que nous côtoyons chaque jour. Et un des moyens incontestables pour réaliser cela est la connaissance de la langue locale. Que la pensée de Nelson Mandela soit, pour nous tous, un en- couragement sur ce chemin de rapprochement : « Si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, cela va à sa tête. Si vous lui parlez dans sa langue, cela lui va droit au cœur. »

Krzysztof Stolarski,

Ouargla, Algérie

          Étudiants avec les attestations de réussite

 

 

 

Noir sur blanc

 

 

Le Centre National de Traduction de Tunis

vient de publier la version arabe de

« Nomades d’hier et d’aujourd´hui dans le sud tunisien »

d’André Louis, père blanc.

 

 

Information :  www.cenatra.nat.tn

 

  Le livre de notre confrère,  Mgr Claude Rault, évêque de Laghouat-Ghardaïa,

« Désert, ma cathédrale »

vient d’être publié en italien et en allemand.

 

Renseignements :

 sec.evgh ard Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lettre pastorale de la Conférence Episcopale de la Région Nord de l’Afrique (CERNA). Publiée en français, espagnol, anglais et bientôt en arabe, elle donne les grandes lignes du visage actuel de l’Eglise dans cette partie du monde (Algérie, Tunisie, Lybie, Maroc). Elle est disponible dans les évêchés et sur le site de l’Eglise catholique d’Algérie    (www.eglise-catholique-algerie.org/ rubrique « publications et documentations »)

 

Nomination

Au début du mois de mai dernier, nous recevions avec enthousiasme le nom du Provincial du Maghreb. Voici les quelques mots qui nous sont parvenus à propos de sa nomination: « Après avoir consulté les confrères du MAGHREB, après vote délibératif du Conseil général, et après avoir obtenu son accord, le Supérieur général, P. Richard Kuuia Baawobr, a nommé Supérieur provincial du MAGHREB le P. John MACWILLIAM pour un premier mandat allant du 04 mai 2015 au 30 juin 2018. »

 

Père John MacWilliam

 

 

Pour soutenir financièrement les Pères Blancs au Maghreb 

contactez le P. Claude Venne, responsable financier :  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 

ou bien Relais Pères Blancs Maghreb:  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

20, rue des fusillés, 16015 El Annasser –Alger, Algérie