Sénégal: inauguration de «La case du tirailleur»
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Mercredi 22 janvier, le musée en mémoire des poilus africains de la guerre de 14-18 a été inauguré à Thiowor, région de Louga, à environ 200 kilomètres au nord de Dakar. C’est le village du dernier tirailleur sénégalais connu, Abdoulaye Ndiaye, décédé en 1998.
Avec notre envoyée spéciale à Thiowor, Charlotte Idrac
La case d’Abdoulaye Ndiaye, en paille et toit de tôle, a été conservée à l’intérieur du petit musée. Un lit, quelques effets personnels, des photos et des panneaux pour retracer l’histoire d’Abdoulaye Ndiaye, né et mort à Thiowor officiellement à l’âge de 104 ans.
« C’est ainsi qu’Abdoulaye Ndiaye s’engagea à la place de son demi-frère - empêché - pour défendre l’honneur de la famille. Combattant au front, il est deux fois blessé par balle et médailler militaire. À la fin de la guerre, le fils de Thiowor revient sans tambour ni trompette », raconte Sidiki Kaba, ministre sénégalais des Forces armées.
À travers Abdoulaye Ndiaye et ce musée, ce sont tous les tirailleurs de la Grande Guerre issus de dix-sept pays africains qui sont honorés, comme nous l’explique Agnès Humruzian, première conseillère de l’ambassade de France au Sénégal : « Ce musée inaugure pour nous un nouveau rapport à l’histoire, celui du recueillement, de la mémoire et du travail sur notre passé. C’est la voie que le Sénégal et la France ont choisi d’emprunter. »
Un devoir de mémoire et de transmission insiste l’ancien combattant Mamadou Sy, lui-même fils de tirailleur : « Nous sommes heureux, on est fiers. C’est des journées qu’on ne peut pas oublier… »
Avec la « case du tirailleur », Thiowor espère aussi que ce village symbolique devienne un lieu touristique.