Pour l’Algérie, «la France doit reconnaître les crimes coloniaux»
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À Alger, le porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimmer, a fait cette déclaration dans le journal arabophone El-Massa. C'est la première fois qu'un membre du gouvernement algérien s'exprime sur la période coloniale depuis fin janvier et la remise au président français, Emmanuel Macron, du rapport de l'historien français Benjamin Stora pour la réconciliation des mémoires.
Ammar Belhimmer ne cite pas nommément le rapport Stora, mais sa réaction indirecte est critique envers l'ancienne puissance coloniale. Si la France ne reconnaît pas ses crimes, c'est parce que, selon lui, certains « ont la nostalgie du passé colonial et l'illusion de l'Algérie française », « mais cette politique de fuite en avant ne peut pas durer », poursuit-il.
Certes le porte-parole du gouvernement algérien salue la remise par Paris, en juillet dernier, des restes de 24 résistants tués au début de la colonisation. Mais pour lui, « l'accomplissement moral le plus important, reste la reconnaissance des crimes coloniaux de la France ».
En 2017, Emmanuel Macron, alors encore candidat à la présidence, avait qualifié la colonisation de crimes contre l'humanité et avait même estimé qu'il fallait présenter des excuses pour cela. Depuis, devenu chef de l'État, il a changé de discours.
Après la remise du rapport Stora, le 20 janvier dernier, qui préconise la mise en place d'une commission Mémoire et Vérité et propose des pistes pour apaiser les mémoires entre les deux pays, Emmanuel Macron s'est engagé à prendre des « actes symboliques », mais a exclu de présenter les « excuses » demandées par Alger.