L'Algérie commémore, pour la première fois, la «Journée de la Mémoire»
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C’est une première en Algérie. Le pays commémore, ce samedi 8 mai, la Journée nationale de la Mémoire. Cette journée du souvenir, décidée il y a un an par le président Abdelmadjid Tebboune, va désormais honorer tous les ans les victimes de la répression sanglante lancée le 8 mai 1945 par la France contre des manifestants indépendantistes.
Il s'agit d'une commémoration historique. Pour la première fois depuis 1945, l'Algérie honore officiellement les milliers de victimes de cette répression sanglante. Les festivités officielles ont eu lieu dans la ville de Sétif, située à 300 km à l'est d'Alger qui a alors été l'épicentre de ces violences.
Et 66 ans après les faits, l'Algérie ne lâche rien. Le pays a encore rappelé son exigence d'une « repentance » - c'est le mot utilisé - de la France pour les crimes commis durant les 132 ans de colonisation qu'il a subis et cela, malgré une série d'« actes symboliques » engagés depuis quelques mois par le président français, Emmanuel Macron, afin de tenter de « réconcilier les mémoires » entre les deux pays.
Le porte-parole du gouvernement algérien lui a concédé aujourd'hui « des acquis certes modestes » mais d'« une grande valeur morale ». Ammar Belhimer cite notamment la récupération des crânes de nationalistes tués, au début du colonialisme. Mais il a été on ne peut plus clair : « l'Algérie reste attachée au règlement global du dossier mémorial » qui doit reposer, selon lui, sur « la reconnaissance officielle, définitive et globale par la France de ses crimes, la repentance et par des indemnisations équitables ».
Autre dossier au cœur du contentieux entre les deux capitales, celui des essais nucléaires que la France a réalisés dans le Sahara algérien entre 1960 et 1966. Alger exige également la prise en charge des conséquences de ces explosions pour solder définitivement le dossier mémoriel.