Desmond Tutu et l’embargo contre le régime de l’apartheid (5&6)

L'archevêque Desmond Tutu.
L'archevêque Desmond Tutu. © Elke Wetzig

« Quelle liberté m’offre-t-on si l’organisation du peuple reste interdite ? Quelle liberté m’offre-t-on si je peux être arrêté pour violation à la loi sur le pass ? Quelle liberté m’offre-t-on si l’on ne respecte pas mes concitoyens sud-africains ? Seul un homme libre peut négocier. Les prisonniers ne peuvent établir de contrats. Je ne peux m’engager en rien tant que vous le peuple, et moi, ne sommes libres. Votre liberté et la mienne ne peuvent être séparées. »

Par ces mots, Nelson Mandela refuse la tentative de négociation du président Pieter Botha. Un discours perçu par la jeunesse comme un appel à la résistance. En cette seconde moitié de la décennie 80, c’est quasiment la guerre civile et les autorités sud-africaines sont dans l’impasse. Les quartiers réservés aux Blancs sont désormais touchés et les centres commerciaux pris pour cible. L’état d’urgence est décrété. L’armée, la police et les renseignements ont des pouvoirs illimités. La Communauté internationale réclame des sanctions, et pour la première fois, au sein même de la population afrikaner, des voix s’élèvent contre cette politique de l’apartheid.