De la protohistoire au viie siècle apr. J.-C.

L'Égypte antique

Les premières traces d'histoire écrite en Afrique datent de l'Égypte antique, dont le calendrier est toujours employé pour dater les cultures de l'âge du bronze et de l'âge du fer de la région. À l'origine fondé par le pharaon de Haute-Égypte Narmer, le royaume va progressivement s'étendre et finir par englober l'ensemble de la vallée du Nil, des Cataractes du Nil jusqu'au Delta qui se jette dans la Méditerranée. Les débuts du royaume sont marqués par les guerres contre les Libyens (voir Libye antique) installés en Cyrénaïque, du fait de leurs incessants raids dans la vallée du Nil. Le royaume d'Égypte atteint son apogée sous le Nouvel Empire, entre -1567 et -1080, après que les envahisseurs Hyksôs ont été chassés. Traditionnellement, seuls six dirigeants de la XVe dynastie sont appelés « Hyksôs ». Les noms hyksôs sont très proches des noms cananéens, confirmant un lien avec le Levant antique. Les Hyksôs introduisirent de nouveaux armements en Égypte, notamment l'arc composite, le cheval et le char.

Cette période, connue notamment grâce aux tablettes découvertes à Amarna, est celle d'un développement considérable du royaume concomitamment à celui des Hittites, du Mittani (peuplé par les Hourrites), de l'Urartu au Moyen-Orient. Sous le règne de certains des plus grands pharaons égyptiens, comme Ramsès II ou Akhenaton, le royaume va s'étendre hors d'Afrique et prendre le contrôle d'un large territoire allant jusqu'au Liban. Cette période va être également celle de grandes innovations (telles que le Culte d'Aton, l'un des premiers monothéismes au monde) et est souvent considérée comme l'apogée de la civilisation égyptienne d'un point de vue culturel, comme en témoigne le faste du Tombeau de Toutânkhamon. Cette période va se terminer à la suite des invasions des Peuples de la mer, parfois assimilés à des envahisseurs achéens, au cours d'une période mal connue qui fut celle d'un effondrement généralisé des structures de pouvoir existantes à la fin du IIe millénaire av. J.-C.. Si des invasions du Delta semblent avoir été repoussées, l'Égypte décline très fortement au cours de cette période.

Au sortir de cette période de crise, l'Égypte passera tour à tour entre les mains de dynasties étrangères au cours du Ier millénaire av. J.-C., comme celle de l'Assyrie, de l'Empire néo-babylonien ou plus tard des Achéménides, et celles de dynasties locales souvent arrivées au pouvoir à la suite de révoltes contre ces occupants à l'instar de Nékao II qui lutta contre les Assyriens. Si cette période fut marquée par de perpétuels conflits, l'Égypte se rétablit progressivement et peut à nouveau se lancer dans de grands projets d'infrastructure, en témoignent la rénovation du Canal des pharaons par Nékao II après plusieurs siècles d'abandon. Au bout du compte, l'arrivée de l'Empire Achéménide amorça un début de stabilisation du pays, avant que la conquête d'Alexandre le Grand et l'arrivée au pouvoir des Lagides (ou Ptolémées) ne lance le début d'un dernier âge d'or de l'Égypte Antique et d'un développement économique considérable dans la région du Delta principalement. Au cours de cette période, l'Égypte est l'un des "greniers" de la Méditerranée, et fournit en grain la République romaine. L'Égypte profite également de la route des Indes, qu'elle a réorienté vers la Mer Rouge vers 100 av. J.-C. et qu'elle contrôle en partie grâce à son comptoir de Dioscoride.

L'histoire de l'Égypte antique en tant qu'entité indépendante se termine avec la fin de la Dernière Guerre civile de la République romaine, où la défaite de Marc Antoine et de son alliée Cléopâtre VII entraîne l'annexion du royaume par Octavien (qu'il détenait en totalité à titre personnel) et son intégration en tant que province de l'Empire Romain nouvellement formé. La période sous domination romaine (voir Période romaine de l'Égypte) voit globalement le déclin de la province, exploitée pour son grain et supplantée au niveau du commerce oriental et de la puissance militaire par le diocèse d'Orient centré autour d'Antioche et de la Syrie-Palestine. Ainsi, la conquête facile de l'Égypte (ainsi que du reste de l'Afrique romaine) par Zénobie de Palmyre lors de la Crise du troisième siècle est un bon exemple de l'affaiblissement de l'Égypte. Si la province demeure importante jusqu'à la fin de l'Antiquité, elle n'est donc plus la superpuissance qu'elle a pu être à l'époque lagide.

Nubie

La première civilisation qui parvient à unifier ces régions autour d'elle fut celle du royaume de Kerma qui tient son nom de la cité capitale de Kerma. Ce royaume, qui exista à peu près de -2500 à 1500 avant notre ère, finit par chuter sous les coups de l'Égypte et resta sous son contrôle jusqu'au viiie siècle. Le royaume de Koush, centré autour de la ville de Napata, fut celui qui finit par libérer la Nubie du joug égyptien. Il reprit beaucoup de pratiques traditionnelles égyptiennes, notamment leur religion, et les pyramides, envahissant même l'Égypte et fondant la XXVe dynastie au viiie siècle avant notre ère. Défaite par l'Assyrie, la dynastie se recentra en Nubie et déplaça sa capitale à Méroé au ve siècle av. J.-C.. Des royaumes rivaux existèrent également par intermittence, comme ceux des Blemmyes, mais le royaume de Méroé fut le plus durable.

Un des faits les plus marquants de ce royaume est l'importance accordée aux femmes, qui jouèrent un grand rôle dans la survie du royaume. Ainsi, les candaces (étymologiquement "mère du roi") pourraient avoir été l'équivalent des pharaons égyptiens, même si elles semblent avoir partagé leur pouvoir avec un homme. Les plus célèbres sont Amanirenas et sa fille Amanishakhéto qui lui succéda. Elles luttèrent contre les armées romaines d'Auguste entre 28 et 21 avant notre ère, dans un conflit frontalier que les Nubiens avaient initié. Les armées nubiennes, fortes de 30 000 hommes, ravagèrent la Thébaïde et l'île de Philæ, en massacrant les cohortes romaines postées en garnison. Après l'accession au trône d'Amanishakéto, les pillages se poursuivent jusqu'à l'Île Éléphantine Ce ne fut que lorsque les Romains envoyèrent le préfet Gaius Petronius que la situation se stabilisa. Lorsque la paix fut signée en -21, à l'avantage des Nubiens, la frontière fut fixée à Maharraqa et le restera jusqu'à la chute du royaume. Le royaume de Méroé prospéra pendant deux siècles encore, profitant d'une paix durable avec les Romains pour se développer commercialement.

En 350 avant notre ère, le royaume de Méroé s'effondre, notamment du fait du conflit avec le Royaume d'Aksoum. Les principautés d'Alodie, de Makurie et de Nobatie lui succèdent, chacune contrôlant une portion du cours du Nil. Ainsi, la Nobatie contrôle la zone entre la 1re et la 3e cataracte, la Makurie s'établit à partir de la 3e cataracte et se partage la zone entre la 5e et la 6e cataracte avec l'Alodie. Avec la conversion des principautés à la fin du vie siècle, le christianisme monophysite, plus connu comme christianisme copte, trouve un relais dans la haute vallée du Nil alors qu'il est condamné comme hérétique ailleurs.

Aksoum

Aksoum a été le centre de l'empire aksoumite entre le ier et le vie siècle de notre ère. Le site archéologique où se trouvent les obélisques d'Aksoum a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1980. Dans les alentours de la ville se trouvent de nombreux autres sites datés de cette période antique. Cet empire a prospéré grâce au commerce avec le reste de la Mer Rouge, et réussit à s'affirmer comme l'un des États les plus puissants du monde à son époque. Dans Le Périple de la mer Érythrée, les principaux ports de l'empire aksumite sont Adulis et Avalites. Adulis est rapidement devenu le principal port pour l'exportation de marchandises venant d’Afrique telles que l’ivoire, l’encens, l’or et les animaux exotiques au cours du ier siècle. Le royaume se renforce progressivement grâce à ce commerce, tirant profit de sa position de poste intermédiaire entre l'Inde et l'Empire Romain, au point d'être en mesure de prendre le contrôle de la région de Tihama en Arabie et d'intervenir fréquemment au Yémen. Il compte ainsi parmi les grands de son temps. Ainsi, le prophète persan Mani, ayant vécu au iiie siècle, le décrit comme l'une des quatre grandes puissances de son temps avec Rome, la Chine et l'Inde.

Sous le règne d'Ezana (320-360), entre 325 et 328, Aksoum devient le premier grand empire à se convertir au christianisme, et le deuxième État après l'Arménie. Son règne est également marqué par ses interventions pour mettre à bas son rival commercial de toujours, le Royaume de Koush. Cela lui permet d'affermir son contrôle du commerce est-africain, du pays des Blemmyes à la Somalie. Sous le règne de ses successeurs, notamment d'Ella Asbeha, l'empire réussit à vaincre le Himyar de Dhu Nuwas dans les années 520 et à consacrer sa domination maritime sur l'entrée de la Mer Rouge. Cette domination persista jusqu'aux débuts de l'ère musulmane, le royaume réussissant à entretenir globalement de bonnes relations avec le califat émergent et à repousser une attaque d'Omar ibn al-Khattâb sur Adulis. Cependant, la ville est quasiment détruite, ce qui affecte les revenus de l'État, déstabilise l'autorité du royaume et aggrave les troubles internes. De plus, l'établissement du califat du Golfe Persique jusqu'au Maghreb fit perdre de leur importance aux routes commerciales de la Mer Rouge, auparavant avenue principale du commerce de l'Océan Indien vers Rome.

Ainsi, à partir du viie siècle, la puissance aksumite déclina rapidement. La concurrence des Arabes sur les routes maritimes vers l’Inde et la côte orientale de l’Afrique, le déclin des crues du Nil et plusieurs saisons de sécheresse extrême et prolongée sont probablement les causes de ce déclin ; la population a dû se réfugier à l’intérieur des terres sur les hauts plateaux, dont la surexploitation a conduit à une diminution du rendement des cultures et donc de l’approvisionnement. La période est globalement mal connue, les vestiges matériels diminuant avec l'appauvrissement et l'affaiblissement du royaume. Dans les récits, une invasion par une reine étrangère (appelée Yodit ou Gudit et de confession juive, ou Bani al-Hamwiyah d'origine Sidama et de confession païenne) aux ixe ou xe siècles aurait signé la fin du royaume, et la destruction de ses églises et écrits. Le début du Moyen Âge est une période sombre dans l'histoire de la région, où il est difficile de démêler la légende de la réalité historique.

Expansion bantoue

1 = 3000–1500 av. J.-C., origine 2 = env. 1500 av. J.-C., premières migrations2.a = Bantou oriental, 2.b = Bantou occidental 3 = 1000—500 av. J.-C.Urewe, noyau du Bantou oriental47 = avancée vers le sud 9 = 500 av. J.-C.—0, noyau Congo10 = 0—1000 ap. J.-C., dernière phase37,38,39

Tandis que prospéraient et se développaient les civilisations de l'aire nilotique, vers 2000 av. J.-C. ou 1500 av. J.-C.34, commença la première migrationn 4 bantouen 5 vers les forêts tropicales d’Afrique centrale, à partir d'une localisation située au sud-est du Nigeria et du Cameroun actuels41. Il s'agit probablement d'un effet de la pression démographique des populations du Sahara qui fuyaient l’avancée du désert. La seconde phase de migration, environ mille ans plus tard, vers , les amena jusqu’en Afrique australe et orientale42. Les bantous, éleveurs et semi-nomades, dans leur mouvement vers le sud, affrontèrent les populations locales de chasseurs-cueilleurs et se métissèrent avec elles, jusqu'à atteindre l'aire des locuteurs khoïsan, en Afrique australe. Ces évènements expliquent la carte ethno-linguistique de l'Afrique actuelle43.

Phéniciens, Grecs et Romains

Le nord de l’Afrique, dans l'aire d'influence méditerranéenne, est exploré depuis l’Antiquité par les Phéniciens et les Grecs qui y établissent de nombreux comptoirs. Sur la côte, la cité-état d'Utique (située dans l'actuelle Tunisie) est fondée par les Phéniciens en 1100 av. J.-C. ; Carthage, base d'une civilisation importante sur la côte nord, est fondée par des colons phéniciens de Tyr, en 814 av. J.-C44,45 ; Utique est, plus tard, absorbée par Carthage au fil du développement de cette dernière. Cyrène, en actuelle Libye, est fondée en 644 av. J.-C. par des Grecs venus de Théra. Elle devint le centre politique de la Cyrénaïque, qui fut englobée dans l'Égypte ptolémaïque (dynastie des Lagides) trois siècles et demi plus tard. En 332 av. J.-C.Alexandre le Grand est reçu comme un libérateur par l'Égypte, alors occupée par les Persesn 6, après une campagne victorieuse de Darius III. Il fonde Alexandrie, qui devient la prospère capitale du royaume ptolémaïque46. et qui demeura la capitale de la province d'Égypte sous l'Empire Romain.

La prospérité de la civilisation carthaginoise repose sur le commerce méditerranéen, mais aussi sur celui avec l'intérieur de l'Afrique, avec notamment les villes de Sabratha et de Leptis Magna (en actuelle Libye), situées au débouché des pistes transahariennes47. Du point de vue de l'organisation sociale et politique, Carthage est plus proche d'une confédération de cités-états unies avant tout par intérêt économique, avec comme noyau un territoire dominé par les grandes familles, comme l'a été l'Ibérie Barcide centrée autour de Carthagène et conquise sur ses fonds propres par Hamilcar Barca, le père d'Hannibal alors même que le sénat carthaginois avait décidé de se recentrer sur l'Afrique après la 1re guerre punique. Sa structure politique est donc bien moins centralisée et unifiée que celle des Romains, ce qui explique son recours massif aux mercenaires et aux royaumes vassaux, comme celui des Massæsyles en Numidie et en Libye, dans ses divers conflits. Cependant, cela la laisse vulnérable aux changements d'alliance, ce qui explique sa défaite face à des Romains bénéficiant quant à eux d'une armée bien plus loyale de citoyens-soldats, nombreuse et bien équipée, à même de maintenir par la force la loyauté des divers Socii, ou peuples alliés48,n 7.

L'Afrique romaine et l'introduction du christianisme

Les Romains vinrent cependant à bout des quatre pouvoirs partagés de la Cyrénaïque, de l'Égypte, de la Numidie et de Carthage. Progressivement, à partir de 146 av. J.-C., après la victoire de Rome sur Carthage à l'issue des Guerres puniques49, toute la côte nord du continent est incorporée dans l'Empire romain, à des degrés variables d'autonomie et sans s'aventurer très loin à l'intérieur des terres pour éviter les conflits inutiles avec les tribus maures, ou berbères établies dans les hauteurs. Rome incorpora formellement ce qui est aujourd'hui la côte nord de l'Algérie et la Tunisie après avoir défait le roi Juba Ier des Massæsyles en -26, avant de la relâcher en état client et de l'annexer formellement en 40, ce qui ne se fit pas sans heurts (voir Révolte d'Aedemon).

L'Empire romain compta jusqu'à huit provinces en Afrique, qui est appelée à l'époque Éthiopie: la Tripolitaine, autour de Leptis Magna et de Tripoli, la Byzacène autour d'Hadrumetum, l'Afrique Proconsulaire autour de Carthage, la Numidie cirtéenne autour de Cirta, la Numidie militaire entre ce qui est aujourd'hui Biskra et le Chott el-Jérid, la Maurétanie césarienne autour de Césarée de Maurétanie, la Maurétanie sétifienne autour de Sitifis et la Maurétanie tingitane autour de Tingis. Si la région est riche, et globalement plus stable que les autres frontières de l'Empire, la pénétration romaine est largement circonscrite aux côtes et aux rives du Nil, bien plus faciles à contrôler, en dépit d'expéditions comme celle de Septime Sévère contre les Garamantes. L'Afrique Romaine est donc une province riche du commerce et de l'agriculture grâce à ses grandes métropoles commerciales côtières comme Leptis MagnaTingis et Carthage et grâce aux plaines fertiles de Numidie. Cette situation en a fait un enjeu important dans la plupart des guerres civiles romaines en dépit de ses garnisons comparativement plus faibles et moins aguerries que celles de Gaule, de Pannonie ou de Syrie. Les écrits de synthèse de Ptolémée, qui permettent de déduire l'étendue du monde connu (directement ou par des témoignages) des Romains, mentionnent les Grands Lacs réservoirs du Nil, des comptoirs commerciaux le long des côtes de l'océan Indien jusqu'à Rhapta en Tanzanie actuelle ainsi que le fleuve Niger.

Le christianisme est arrivé en Afrique dès le ier siècle apr. J.-C. dans les grandes villes. Selon la légende, il aurait été apporté par Saint Marc lui-même; c'est plus probablement l'Église de Jérusalem qui envoya des missionnaires. L'Église d'Alexandrie fut une des plus anciennes Églises chrétiennes. Vers 200, Alexandrie était le siège d'une Église officiant en grec ; en 325, l'Égypte comptait 51 évêchés et la Bible circulait en copte. Le Didascalée y fut une des grandes écoles théologiques des premiers siècles du christianisme.

Dans les provinces berbères, les communautés chrétiennes étaient également très nombreuses et dynamiques dès le milieu du iie siècle. Les débuts du christianisme dans cette région sont étroitement liés à la personne de Tertullien ; celui-ci adopta un caractère spécifique, se faisant remarquer par son intransigeance, refusant de participer à la vie politique de la citén 8 et de servir au sein de l’armée de l’Empiren 9. Ce choix politico-religieux a été à l’origine de conflits parfois violents. Cette tendance intransigeante perdurait au début du ive siècle et après la persécution de Dioclétien en 303, les donatistes refusèrent la réintégration dans la communauté chrétienne des lapsi qui avaient failli.

Au ive siècle, l'Afrique vit la naissance d'Augustin d'Hippone, père de l'Église dont la pensée devait avoir une influence déterminante sur l'Occident chrétien au Moyen Âge et à l'époque moderne50. Devenu évêque d'Hippone (actuelle Annaba), il s'opposa dans ses écrits au donatisme et au manichéisme ; il est le principal penseur qui permit au christianisme occidental d'intégrer une partie de l'héritage grec et romain, en généralisant une lecture allégorique des Écritures liée au néoplatonisme.

Au ive siècle le christianisme s'étend vers l'Afrique de l'Est (notamment en Nubie et en Éthiopie)51. L'Église copte orthodoxe ainsi que l'Église éthiopienne orthodoxe font partie des plus anciennes Églises au monde.