Cardinal Tauran: pour une nouvelle culture faite de respect, compréhension, non-violence, solidarité et paix

Slide_Religions_for_Peace« Notre défi urgent aujourd’hui est de transformer la méfiance, la suspicion, l’intolérance en une nouvelle culture fondée sur le respect, la compréhension mutuelle, la non-violence, la solidarité et la résolution pacifique des conflits », déclare le cardinal Tauran à différents responsables religieux.

Le cardinal français Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a adressé un message en date du 29 octobre, aux participants à l’Assemblée européenne de Religions for Peace (« Religions pour la paix »), intitulée : « S’accueillir les uns les autres en Europe : de la peur à la confiance », qui se déroule à Castel Gandolfo, du 28 octobre au 1er novembre 2015.

« Comment pouvons-nous transformer la peur en confiance, la discrimination en respect, l’inimitié en amitié, la polarisation en solidarité, un style de vie égoïste en une vie altruiste, une culture du jetable en une culture bienveillante et la confrontation en rencontre et en dialogue ? », demande le cardinal Tauran.

Il indique ce défi pour les religions : « En tant que responsables religieux, notre défi urgent aujourd’hui est de transformer la méfiance, la suspicion, l’intolérance en une nouvelle culture fondée sur le respect, la compréhension mutuelle, la non-violence, la solidarité et la résolution pacifique des conflits. Puisque notre patrimoine spirituel est si grand, travaillons ensemble pour remédier à ces maux sociaux et culturels à travers le dialogue et la coopération. »

Pour le cardinal Tauran, en effet, « la véritable mission de la religion est la paix parce que la religion et la paix vont de pair. Aucun véritable chef religieux ne peut ignorer la culture de la déshumanisation et de la violence, ni la prêcher ou la soutenir. Nous convenons tous que la paix ou la violence, la confiance ou la peur viennent du cœur humain. La prière, les pratiques spirituelles et les actions pour la justice et la paix peuvent éveiller nos cœurs en dépassant la vision polarisée qui nous fait percevoir notre prochain comme une autre personne à part. » (Source: Zenit/30.10.15/Avec une traduction de Constance Roques)

 

Le prix Sakharov à Raïf Badaoui, blogueur saoudien condamné pour « insulte envers l’islam »

imagesLe blogueur saoudien Raïf Badaoui, emprisonné et condamné à la flagellation dans son pays pour « insulte envers l’islam », a obtenu jeudi 29 octobre le prix Sakharov pour la liberté d’expression, décerné par le Parlement européen.

Animateur du site Internet Liberal Saudi Network, Raïf Badaoui a été choisi par les chefs de file des groupes politiques du Parlement comme lauréat 2015 de cette prestigieuse récompense, considérée comme l’équivalent européen du prix Nobel de la paix.

Pour avoir usé d’une liberté de ton, mêlant satire et parfois irrévérence, dans la critique des autorités religieuses de son pays, ce blogueur saoudien a été condamné, en mai 2014, à dix ans de prison et mille coups de fouet pour cybercriminalité et « insulte envers l’islam ». Raïf Badaoui a reçu ses premiers cinquante coups de fouet en public en janvier. Les séances de flagellation ont été ensuite suspendues face au tollé international, mais son épouse Ensaf Haidar, a indiqué mardi qu’elles pourraient reprendre prochainement. (Source: Le Monde/29.10.15)

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Driss el Yazami : « le Maroc est prêt pour un débat sur l’égalité homme-femme en matière d’héritage »

Driss-El-Yazami-Dans son dernier rapport, publié mardi 20 octobre, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) dresse un bilan inquiétant de l’état de l’égalité homme-femme et en profite pour lancer des piques au gouvernement PJD qui rogne sur les acquis constitutionnels. Le président du CNDH, Driss El Yazami, a répondu aux questions de Jeune Afrique.

Pour la première fois, le Conseil national des droits de l’homme, placé sous la tutelle du roi, publie un rapport sur l’état de l’égalité et la parité. Le 20 octobre, il a demandé à ce que les femmes aient le mêmes droits que les hommes en matière d’héritage, qu’elles puissent transmettre leur nationalité marocaine à leurs maris étrangers et que les enfants nés hors-mariage puissent même bénéficier d’une pension alimentaire. Pour le président du CNDH, Driss El Yazami, il est temps de lancer ces débats.

Jeune Afrique : Dans ce rapport, vous décriez « une évaporation progressive des promesses constitutionnelles ». Qu’en est-il exactement ?

Cette évaporation se manifeste de deux manières. D’une part, à travers la lenteur dans l’adoption des lois organiques, malgré nos nombreuses demandes d’accélération. Autorité pour la parité, loi de lutte contre la violence à l’égard des femmes, conseil de famille, statut des travailleurs domestiques… Nous sommes à un an de la fin du mandat gouvernemental et ces lois n’ont toujours pas été adoptées….

Pour la première fois, un organe constitutionnel demande l’égalité entre les hommes et les femmes en matière d’héritage. Pourtant, cette question semble être tranchée dans le Coran ?

Je ne suis pas un théologien, mais un acteur des droits de l’homme. Notre objectif est de susciter un débat qui existe par ailleurs dans des sociétés similaires comme la Tunisie et le Liban. Il appartiendra au conseil des Oulémas de statuer au niveau religieux.(Source: Jeune Afrique/21 octobre 2015)

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