Prise d'otages meurtrière à l'hôtel Radisson de Bamako

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Un otage fuyant l'hôtel Radisson à Bamako, le 20 novembre 2015.REUTERS/REUTERS TV

La prise d'otages survenue tôt dans la matinée dans ce grand hôtel huppé de la capitale malienne est ce soir terminée, selon une source militaire malienne. Un assaut a été donné par les forces d'intervention spéciales qui essaient toujours de déloger des assaillants retranchés dans les étages supérieurs de l'hôtel. Le seul bilan officiel disponible fait état de trois personnes décédées, dont un Belge. Mais, selon une source sous couvert de l'anonymat, les corps de 18 personnes ont été retrouvés. Le quartier est toujours bouclé par les nombreuses forces de l'ordre maliennes et étrangères.

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16h40 : « La prise d'otages est terminée », selon une source militaire malienne. La police, présente dans et autour de l'hôtel, a procédé à l'évacuation de civils, blessés pour certains, rapportent des témoins. Le colonel Salif Traoré, ministre de la Sécurité intérieure, a par ailleurs annoncé à la télévision que 76 personnes avaient été libérées.

16h00 : une source militaire malienne annonce que deux assaillants ont été tués durant l’assaut.

15:35 : les assaillants n'ont plus d'otages, selon le conseiller du ministère malien de la Sécurité.

15h30 : selon une source de sécurité étrangère, sous couvert d'anonymat, 18 corps ont été retrouvés.

15h25 : un Belge aurait été tué lors de la prise d'otages de l'hôtel, selon son employeur. Ce haut fonctionnaire au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles « était en mission à Bamako dans le cadre d'une convention de collaboration avec la francophonie parlementaire pour une durée de trois jours », a indiqué le porte-parole de l'assemblée, cité par l'agence Belga. Le ministère belge des Affaires étrangères avait auparavant fait état de quatre Belges enregistrés dans l'hôtel.

15h15 :  Le point sur la situation : les forces spéciales maliennes sont toujours à pied d'œuvre dans l'hôtel Radisson attaqué par un commando d'hommes armés. On ignore le nombre exact d'assaillants, mais la situation est tendue. Trois otages ont été tués selon les autorités maliennes. François Hollande a appelé les Français se trouvant « dans des pays sensibles » à prendre « leurs précautions » , le président de la république a fait part de sa solidarité avec le Mali auquel il a proposé l'aide de la France.  Une quarantaine de membres du GIGN se sont envolés pour Bamako où le président Ibrahim Boubakar Keita est rentré d'urgence. Il se trouvait à Njamena pour un sommet régional du G5.

14h46 : « au moins 6 Américains » mis en sécurité après l'attaque, indique l'armée américaine.

14h45 : les forces spéciales françaises sont présentes au Radisson Blu, selon le ministère de la Défense.

14h42 : les vingt Indiens qui séjournaient dans l'hôtel évacués.

14h15 : des forces spéciales américaines portent assistance aux Maliens, a fait savoir le Pentagone. Une intense fusillade se fait actuellement entendre dans l'hôtel Radisson Blu où beaucoup d'otages restent encore enfermés dans leur chambre.

14h08 : sept Algériens ont été exflitrés de l'hôtel, affirme le ministre de la Sécurité.

L'hôtel Radisson est sécurisé habituellement (...)
Témoignage d'une Malienne habitant proche de l'hôtel 20/11/2015 - par Aabla Jounaïdi Écouter

13h47 : l'artiste guinéen Sékouba Bambino, qui a été libéré ce matin, dans un témoignage sur Le Monde afrique, confirme que « deux [des assaillants] parlaient en anglais, avec un accent nigérian. Je les ai entendu dire : "Est ce que c'est bon ? Tu t'es ravitaillé ? Il faut partir de ce côté, moi, je vais de l'autre côté". En fait, ils se ravitaillaient en munitions dans la chambre à côté de la mienne. »

13h40 : le groupe Rezidor, propriétaire du Radisson, communique les chiffres dont il dispose : 138 personnes sont toujours retenues en otage, dont 125 clients et 13 membres du personnel.

13h05 : le colonel-major Salif Traoré, ministre de la Sécurité, a indiqué à la presse que les forces spéciales ont évacué une trentaine de personnes. D'autres ont pu s'échapper seules. Deux policiers ont été blessés a-t-il dit. Les forces spéciales fouillent l'hôtel chambre après chambre.

Le Premier ministre malien Modibo Keita à RFI 20/11/2015 - par Florence Morice Écouter

« La situation actuellement, c’est que nous avons bouclé tous les alentours de l’hôtel et que nos forces sont en train de progresser à l’intérieur de l’hôtel. Elles sont en train de procéder à la fouille chambre par chambre. La prise d’otages a commencé depuis 7 heures. Pour le moment, nous avons les éléments de penser qu’il y a deux à trois tireurs. Et nous avons, au cours de notre progression, récupéré trois victimes.

Concernant les étrangers et d'éventuelles victimes européennes, l'officier confirme qu'« il y a des étrangers, mais nous préférons analyser les corps et identifier formellement avant de nous prononcer. C’est ce qui sera fait lors du prochain point de presse. Nous avons également deux policiers blessés au moment où je vous parle, c’est-à-dire parmi les forces spéciales qui sont intervenues et ont donné l’assaut. Vous savez que l’hôtel est assez grand, donc il faut s’attendre à ce que ça prenne un peu de temps. Nous avons identifié l’étage où certains se sont retranchés et nous sommes en train de progresser vers cette position-là. Et le souci étant que ces éléments ne puissent pas faire d’autres victimes. Mais nous sommes confiants d’ores et déjà qu’ils ne pourront pas sortir de l’hôtel comme ça.

Des jihadistes sont-ils derrière cette attaque ? « La méthode est terroriste. Mais l’identité des preneurs d’otages, on ne peut pas le savoir maintenant parce qu’il faudra pour cela les mettre hors d’état de nuire ou les récupérer vivants, pour savoir qui ils sont et quelles sont leurs motivations. Donc c’est trop tôt pour le moment pour le dire. »

Les troupes maliennes se déploient autour de l'hôtel Radisson Blu de Bamako. AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE

Combien d’otages sont libérés actuellement ? « Pour le moment, nous en avons une trentaine qui ont été libérées par nos forces. Mais nous savons également qu’il y a un certain nombre qui ont pu s’échapper d’eux-mêmes. Ils sont arrivés vers 7 heures et ont fait des tirs en l’air, des rafales, et beaucoup ont pu s’échapper à ce moment-là. D’après la direction de l’hôtel, nous savons qu’il y avait à peu près 140 personnes hier soir. Mais au moment où les assaillants arrivés, un certain nombre était déjà sorti pour vaquer à leurs affaires. Donc les 140 n’étaient pas à l’hôtel. Un certain nombre ont pu s’échapper. Nous sommes en train de les recenser par méthode de juxtaposition, mais ceux que nos forces ont pu faire sortir, il y en a une trentaine. Et nous sommes en train de les regrouper dans un gymnase non loin de l’hôtel Radisson pour les débriefer et pour prendre en charge les gens qui sont un peu choqués. »

13h : en visite à New Delhi, Laurent Fabius a indiqué être « informé en temps réel »de la situation. L'Institut français et l'école française sont fermés.

12h40 : d'après une source sécuritaire interrogée par RFI, les assaillants s'exprimeraient en anglais.

12h30-13h00 : édition spéciale sur les antennes de RFI (13h30 à 14h00 en heure de Paris).

12h23 : le président malien Ibrahim Boubakar Keita, qui se trouvait à Ndjamena pour une réunion régionale consacrée au terrorisme dans le Sahel a quitté la capitale tchadienne : « Je déplore ce qui se passe au Mali. Les forces maliennes se sont déployées pour libérer les otages. Déjà quelques otages ont été libérés. Je lance un appel au calme et à la sérénité au peuple malien ».

12h11: la société Air France annonce que ses douze membres d'équipages présents ce vendredi à Bamako ont été exfiltrés et sont en sécurité.

12h : François Hollande a pris la parole pour affirmer que la France était « disponible » au près de l'« ami malien » auquel il renouvelle « toute notre solidarité et tout notre soutien ». « Nous devons encore une fois tenir bon » face à « cette présence barbare ». « Il y a des touristes et des responsables d'entreprises de nombreuses nationalités », a déclaré le chef de l'Etat sans donner plus de précisions. Aux ressortissants français au Mali, il leur recommande de contacter « l'ambassade de France pour être protégés » et de « prendre toutes les précautions ».
Un numéro d'urgence est disponible auprès du ministère des Affaires étrangères à Paris : +33 (0)1 45 50 34 60

11h50 : le porte-parole de la gendarmerie nationale française confirme l'envoi sur place d'environ 50 gendarmes du GIGN français.
Selon la télévision publique malienne, environ 80 otages ont retrouvé la liberté.

Les forces de police prennent position devant l'hôtel Radisson Blu de Bamako, ce 20 novembre 2015. AFP PHOTO / SEBASTIEN RIEUSSEC

11h16 : une vingtaine de personnes ont été libérées, ont confirmé des sources sécuritaires à RFI. Selon un témoin, les vigiles auraient tiré à la vue des assaillants, mais ces derniers n'ont pas été dissuadés.

Un autre témoin avec lequel RFI a pu s'entretenir sur place et qui était retranché dans l'une des chambres de l'hôtel explique avoir entendu des tirs vers 7h ce matin. Il a ensuite aperçu un assaillant par la fenêtre, « en jean, avec une petite barbe, vêtu sans signe distinctif ». Le porte-parole de la Sécurité malienne parle de « deux ou trois assaillants » quand d'autres sources évoquaient plus tôt une dizaine d'hommes.
Pour le moment, aucune revendication n'a été communiquée.
La secrétaire d’Etat française en charge de la francophonie, Annick Girardin, a témoigné son soutien aux Maliens.

11h : « Notre objectif est de neutraliser » les terroristes sans faire de victimes, selon le ministère malien de la Sécurité qui dirige les opérations. Les trois morts n'étaient pas des otages, ils ont été tués à l'arrivée des assaillants. Tout se passe encore à l'intérieur de l'hôtel. Ibrahim Boubacar Keïta, en visite au Tchad, a décidé d'écourter sa visite.

10h55 : davantage d'otages sont en train d'être libérés, les chiffres sont en évolution.

10h40 : le GIGN malien, force d'élite de la gendarmerie, est sur place, selon une source diplomatique française à l'AFP.

10h30 : de nombreux ressortissants étrangers, français, turcs et chinois, parmi les otages. Une dizaine de personnes a été évacuée. Les autorités maliennes viennent de confirmer la mort de trois personnes dans l'hôtel. L'assaut a été donné.

10h10 : deux femmes évacuées par les forces de sécurité.

10h : des riverains et habitants de Bamako témoignent sur RFI du calme qui règne habituellement dans ce quartier qui abrite plusieurs sièges de grandes entreprises.

 

9h53 : outre des policiers et militaires maliens, des forces spéciales de la gendarmerie sont sur place, où étaient également visibles des membres de la force de l'ONU au Mali, la Minusma, et des forces françaises Barkhane, selon un photographe de l'AFP présent sur les lieux.
L'ambassade américaine a rapidement recommandé à  ses ressortissants de rester à l'abri et à rester informés.

9h32 : incertitudes sur le nombre de preneurs d'otages qui pourraient être une dizaine, selon un haut responsable des services de sécurité à l'agence Reuters. Le groupe d'hommes est arrivé en criant « Allah Akhbar », témoignent la même source.

9h30 : « Nos équipes de sécurité sont en contact constant avec les autorités locales afin d'apporter toute l'aide possible pour rétablir la sécurité dans l'hôtel. A ce stade, nous n'avons pas d'autres informations et continuons de suivre la situation de près », fait savoir le groupe Rezidor dans son communiqué.

9h : il y aurait environ 170 otages retenus dans les étages : « 140 clients et 30 employés », précise le groupe hôtelier Rezidor dans un communiqué, qui ajoute que les assaillants seraient au nombre de deux. Les coups de feu ne sont plus entendus de l'extérieur.

8h30 : une fusillade est actuellement en cours à l'hôtel Radisson Blu de Bamako, grand hôtel cossu du quartier ACI 2000 (un peu à l'ouest du centre ville) qui compte 190 chambres. Les faits se déroulent à l'intérieur du bâtiment.

Selon les informations de RFI sur place, un groupe d'hommes est arrivé à bord d'un véhicule munie d'une plaque diplomatique avant de pénétrer dans l'hôtel et monter dans les étages, jusqu'au 7e étage où ils se sont mis à tirer. Il s'agirait d'une tentative de prise d'otages.

L'hôtel Radisson, bien connu dans la capitale malienne, accueille une clientèle étrangère, comme par exemple les équipages des compagnies aériennes. Le quartier est totalement bouclé par une forte présence policière et militaire.

Chronologie et chiffres clés ci dessus en commençant par la bas de la page.