Démographie
Population totale : 16,9 millions d’habitants
Densité : 60,03 hab/km²
Indice de fécondité : 5,7
Croissance démographique : 3,1 %
Espérance de vie : Femmes : 56,5 ans - Hommes : 55,3 ans
Société
Ethnies : Mossis, Gourmantché, Peuls, Lobis…
Langues : français (officiel), moré, dioula
Religions : musulmans (60 %), chrétiens (23 % dont 18 % de catholiques), animistes (17%)
Taux d’alphabétisation : 28,7 %
Développement humain : 181e/187 (PNUD 2014)
Economie
Monnaie :franc CFA
Croissance : 6,6 % (2013)
PIB par habitant : 634 $/hab.
Dette publique : 33,3 % du PIB
Chronologie
5 août 1960 : proclamation de l’indépendance. Maurice Yaméogo est le premier président de la Haute-Volta.
1966 : Yameogo est renversé par l’armée. Le colonel Sangoulé Lamizana devient chef de l’Etat.
1978 : Lamizana est élu président de la République.
1980 : coup d’Etat militaire du colonel Saye Zerbo.
1982 : nouveau coup d’Etat militaire. Jean-Baptiste Ouedraogo devient chef de l’Etat.
1983 : putsch de Thomas Sankara.
1984 : la Haute Volta devient le Burkina Faso (pays des hommes intègres).
1987 : coup d’Etat de Blaise Compaoré. Thomas Sankara est assassiné.
1991 : instauration du multipartisme. Blaise Compaoré est élu président de la République.
1998 : réélection de Blaise Compaoré à la tête de l’Etat.
2005 : Blaise Compaoré est réélu à la présidence de la République avec 80,35 % des voix.
2008 : nombreuses émeutes contre la vie chère.
2010 : Blaise Compaoré est réélu président (4ème mandat).
2011 : entre avril et juin, vague de contestations et de mutineries parmi les étudiants, les commerçants, les militaires et les policiers. Le président Blaise Compaoré dissout par décret son gouvernement et limoge les chefs de l'armée de terre, de l'air et de la gendarmerie à la suite d'une mutinerie au sein de sa propre garde présidentielle.
2013 : l'Assemblée nationale vote la création d'un Sénat.
2014
31 mai : l'opposition organise un "grand rassemblement populaire" pour marquer "le lancement d'une série de mesures et de dispositions" invitant à "une résistance citoyenne" contre l'organisation d'un référendum visant à modifier l'article 37 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels et empêche pour l'instant Blaise Compaoré d'être candidat en novembre 2015.
15 juillet : 5 morts et une vingtaine de blessés dans l'explosion d'un dépôt illégal d'explosifs à Ouagadougou. 21 maisons se sont effondrées ou ont été partiellement détruites dans un périmètre de 100 mètres autour du lieu de l'explosion.
21 octobre : le Conseil extraordinaire des ministres "adopte un projet de loi portant révision de la Constitution qui sera soumis à l'Assemblée nationale en vue de la convocation du référendum" qui doit rendre possible la candidature à l'élection présidentielle de novembre 2015 du chef de l'Etat Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans. Nombreuses manifestations de l'opposition dans les heures qui suivent cette décision.
27 octobre : plusieurs centaines de femmes soutenant l'opposition marchent à Ouagadougou, entamant une semaine de manifestations contre une révision de la Constitution qui favorise le maintien au pouvoir du président.
31 octobre : l'insurrection populaire pousse à la démission le président Blaise Compaoré, qui se réfugie en Côte d'Ivoire. Le lieutenant-colonel Isaac Zida, désigné par l'armée chef du régime intérimaire, s'est engagé à "remettre le pouvoir aux civils". La crise aurait fait au moins 10 morts et 200 blessés selon des sources médicales.
4 novembre : l'ancien Premier ministre togolais, Edem Kodjo, est nommé envoyé spécial de l'UA pour le Burkina Faso. Le lendemain, les parties prenantes de la crise conviennent d'une transition d'un an jusqu'à des élections d'ici novembre 2015, sans toutefois s'accorder sur le nom du chef de cette transition, à l'issue de tractations sous l'égide des présidents ghanéen, sénégalais et nigérian.
18 novembre : au terme d'une transition militaire de moins de trois semaines et sans violence, le nouveau chef de l'Etat intérimaire, Michel Kafando, prête serment. Le lendemain, le lieutenant-colonel Isaac Zida est nommé Premier ministre.
21 novembre : Michel Kafando est officiellement investi président de la transition. C'est le lieutenant-colonel Isaac Zida qui lui a symboliquement remis le pouvoir.
24 novembre : le président autorise l’expertise de la tombe attribuée à Thomas Sankara, ancien chef de l’Etat burkinabè, assassiné le 15 octobre 1987, juste avant le coup d’Etat de Blaise Compaoré.
2015
5 mars : le gouvernement autorise l'exhumation du corps du président Thomas Sankara, assassiné en 1987 lors d'un coup d'Etat, dans le but de l'identifier formellement.
13 mars : une Commission de réconciliation est officiellement mise en place pour enquêter sur des crimes du régime Compaoré.
10 avril : le président Michel Kafando promulgue un nouveau code électoral controversé, excluant de la présidentielle et des législatives d'octobre les partisans du président déchu Blaise Compaoré.
18 mai : plus de 27 ans après l'assassinat de l'ex-président Thomas Sankara lors d'un putsch ayant porté Blaise Compaoré au pouvoir, sa veuve Mariam est entendue par la justice. Le 26, les restes supposés de l'ancien président sont exhumés.
16 juillet : les députés du Parlement intérimaire votent la mise en accusation de l'ex-président Blaise Compaoré devant la Haute Cour de justice pour «haute trahison» et «attentat à la Constitution».
17 septembre : les militaires du Régiment de sécurité présidentiel (RSP) annoncent avoir dissout les autorités de la transition. Dirigé par le général Gilbert Diendéré, un proche de l'ancien président Blaise Compaoré, les putschistes séquestrent les membres de l’exécutif, dont le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida. Depuis l'annonce du coup d'Etat, les organisations de la société civile, le Balai citoyen en tête, appellent les citoyens burkinabè et l’armée à défendre leur démocratie. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit à huis clos pour faire un point sur la situation dans le pays et condamne ce coup de force du RSP.
18 septembre : l'Union africaine annonce la suspension du pays et des sanctions contre les putschistes : ils ont interdiction de voyager et leurs avoirs à l'étrangers sont gelés. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) entame une médiation. Les putschistes déclarent avoir libéré le président de transition et les ministres de son gouvernement. Le président sénégalais Macky Sall, également président de la Cédéao, rencontre à Ouagadougou le général Gilbert Diendéré. Le président béninois, Boni Yayi, médiateur de la Cédéao pour le Burkina Faso, est également dans la capitale. L'objectif de cette rencontre, a indiqué ce dernier, est de «parvenir à un retour à une vie constitutionnelle normale», à la «libération du président et des ministres». Un peu partout, les populations refusent le coup d’Etat.
20 septembre : les médiateurs de la Cédéao proposent un « projet d'accord politique de sortie de crise », prévoyant de restaurer le président Kafando et d'amnistier les putschistes, ce qui divise le pays, provoquant le lendemain de nombreuses manifestations. Le lendemain, le président Kafando est exfiltré et accueilli à l'Ambassade de France. Les Etats-Unis demandent à leurs ressortissants de partir.
22 septembre : l'armée loyaliste entre sans résistance dans la capitale. Le Premier ministre de la transition Isaac Zida, aux mains des putschistes depuis le coup d'Etat, est libéré. A 22 heures, les forces loyalistes et les hommes du RSP signent un accord d'apaisement devant le Mogho Naba, le roi des Mossis et autorité morale au Burkina Faso.
23 septembre : le président de transition Michel Kafando est officiellement réinvesti président de la transition lors d'une cérémonie en début d'après-midi. Le général Diendéré de son côté présente des excuses officielles aux Burkinabè. Selon des sources hospitalières, en une semaine au moins 10 manifestants ont été tués et des dizaines d'autres blessés.
26 septembre : le juge d’instruction chargé d’enquêter sur les auteurs du putsch ordonne le gel des avoirs des auteurs présumés ainsi que de leurs complices. En tête de liste, le général Diendéré, son épouse, et l’ex-ministre de la Sécurité Sidi Paré qui avait été limogé le 25, lors du Conseil des ministres.
29 septembre : l'Union africaine lève la suspension du Burkina Faso, suite au retour du président Kafando.
6 octobre : le chef des putschistes, le général Gilbert Diendéré, et l’ex-ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, le général de gendarmerie Djibrill Bassolé, sont inculpés d'« attentat à la sûreté de l’Etat ». Le 16, le général Gilbert Diendéré est inculpé de crime contre l'humanité, annonce la justice militaire qui retient 11 chefs d'accusation contre lui.
12 octobre : installation de la commission d'enquête sur la tentative de coup d'Etat, composée de huit magistrats et militaires, dont la mission est de faire la lumière sur le putsch manqué, et d'identifier les auteurs ou complices, qu'ils soient civils ou militaires. Un rapport sera rendu le 12 novembre, après audition de près de 211 personnes, ce qui a permis à la commission d’identifier les commanditaires et les auteurs présumés du putsch.
13 octobre : présentation du rapport d’autopsie du corps présumé de l'ancien président Thomas Sankara et du rapport balistique. Plusieurs soldats de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), à l'origine du coup d'État manqué du 17 septembre, sont inculpés pour leur implication présumée dans l'assassinat du président du Burkina Faso en 1987.
31 octobre : le pays rend hommage aux victimes de l'insurrection populaire et du coup d'Etat du 16 septembre dernier. La stèle est inaugurée et une journée nationale des Martyrs sera désormais célébrée chaque année le «31 octobre».
6 novembre : les députés de la transition révisent l'ancienne Constitution et limitent à deux le nombre du mandat du président du Faso.
29 novembre : le candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré, remporte l'élection présidentielle historique dès le 1er tour avec 53,49 % des voix, contre 29,65 % pour le candidat de l'Union pour le progrès et le changement (UPC), Zéphirin Diabré, selon des résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) diffusés le 1er décembre.
Documentation RFI, décembre 2015
Burkina: trois militaires inculpés dans l'affaire Norbert Zongo
© Yaya Boudani / RFI
Peut-être un nouvel espoir de justice pour le journaliste burkinabè Norbert Zongo assassiné il y a 17 ans avec trois autres personnes alors qu'il enquêtait sur la mort du chauffeur du frère du président Blaise Compaoré. En 2006, les autorités judiciaires avaient prononcé un non-lieu. Mais en mars dernier, la procédure judiciaire a été relancée. Parmi les avancées, l'inculpation de trois militaires pour leur rôle présumé dans la mort du journaliste.
La justice burkinabè a inculpé trois soldats de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle, aujourd'hui dissous, dans l'enquête sur l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, retrouvé calciné dans sa voiture avec trois de ses compagnons en 1998. Ces trois suspects présumés sont aussi inculpés dans l'affaire Sankara.
Le juge d'instruction a convoqué les parties mercredi pour faire un point sur l'enquête, dont Me Benewende Sankara, avocat de la famille de Norbert Zongo.
« Ces trois hommes étaient déjà impliqués dans l’assassinat de David Ouedraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère cadet de Blaise Compaoré, précise l'avocat. Ils sont également impliqués dans l’assassinat du président Thomas Sankara. Ce sont des éléments du Régiment de sécurité présidentielle. Il ressort également du point fait par les juges d’instruction que plus d’une dizaine d’auditions ont été faites et on a retrouvé l’épave du véhicule qui a été utilisé. Je ne saurai vous dire exactement où, mais nous avons vu les photos de l’épave (…) donc c’est un élément, c’est une pièce maîtresse du dossier. Mais ce qui est important, c’est surtout les inculpations puisque ça permet de continuer les interrogatoires. »
Savoir qui a donné l'ordre
Un nouveau pas vers la vérité, pour Me Sankara, qui appelle les Burkinabè à maintenir la mobilisation, tout en faisant preuve de patience car l'enquête pourrait prendre encore du temps avant d'aboutir.
« Avec ces inculpations, on a des pistes très sérieuses pour aboutir peut-être à d’autres inculpations. Mais ce qui nous intéresse, c’est surtout la manifestation de la vérité à terme, rappelle-t-il, puisque c’est un dossier dont nous fêtons déjà les 17 ans. J’ai personnellement confiance, maintenant la question c’est : à quand la justice ? Il faut maintenir la pression, il faut maintenir la mobilisation populaire, mais d’un autre côté, il faut aussi des garanties au niveau de l’instruction pour que le dossier avance sereinement. Maintenant c’est un dossier qui prend beaucoup d’ampleur parce qu’il y a beaucoup de ramifications, beaucoup d’implications et le problème ce n’est pas le menu fretin de ces soldats qui ont exécuté : il faut aller jusqu’aux complices, jusqu’aux commanditaires et savoir qui a donné l’ordre. »
Selon Me Sankara, le juge d'instruction a aussi annoncé que depuis mercredi dernier, l’Etat burkinabé avait procédé au règlement de l'indemnisation de 233 millions de francs CFA aux familles, en exécution de la décision de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, rendue en juin dernier.
Une fête nationale un peu spéciale pour le Burkina Faso
© YEMPABOU / AFP
Les Burkinabè ont célébré le 55e anniversaire de l'accession de leur pays à la souveraineté nationale. Cette année, les festivités officielles se sont déroulées à Ouagadougou. Malgré la réduction des activités entrant dans le cadre de la célébration, les populations ont vécu un anniversaire spécial.
Défilé civil et militaire, décoration des blessés de l'insurrection populaire d'octobre 2014 et du putsch de septembre 2015, les Burkinabè et leurs autorités ont célébré le 55e anniversaire de l'indépendance du pays, avec le sentiment d'une mission bien accomplie.
Mgr Paul Ouedraogo, président de la commission de la réconciliation nationale et des réformes. « Ce 55e anniversaire a été merveilleux, se réjouit-il. Je pense qu’on a pu voir des démonstrations et des manifestations à la taille de ce que mérite le Burkina. Après une année de transition qui n’a pas été simple. Mais je pense qu’on peut se réjouir tous parce que le navire est quand même arrivé à bon port. »
Une fête inédite
L'assistance a ovationné le président Michel Kafando et le Premier ministre Yacouba Isaac Zida au cours d'un bain de foule après la cérémonie. « C’est la première fois qu’on voit ça : des présidents marcher avec nous, explique une Burkinabè. Depuis que je suis née, j’ai 27 ans, je n’ai jamais vu un président qui marche avec nous. »
« C’est vraiment la première fois qu’on voit un 11 décembre organisé comme ça au Burkina Faso », s’étonne un autre Burkinabè.
Le président Michel Kafando a déjà les yeux tournés vers la prochaine célébration. « Ce fut une belle cérémonie, souligne le président de la transition. Je vous dis à tous : “Bonne fête”. Et vive le 56e anniversaire de notre fête nationale l’année prochaine. »
C'est par un grand concert et un gala de boxe qu'ont pris fin les activités de ce 55e anniversaire de l'indépendance du Burkina Faso.
Burkina: le nouveau président élu Kaboré a rencontré Michel Kafando
© REUTERS/Joe Penney/Files
Une première rencontre officielle a eu lieu ce mercredi entre le président de la transition et le nouveau président élu du Burkina Faso. Michel Kafando a échangé avec Roch Marc Christian Kaboré sur certains dossiers avant la passation de charges, après la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel. Le président Kafando a félicité Kaboré pour son élection à la tête du pays et a promis de lui apporter son soutien durant son mandat.
Après une quarantaine de minutes de huis clos, c'est Roch Marc Christian Kaboré, le vainqueur de la présidentielle burkinabè du 29 novembre 2015 qui s'est d'abord adressé aux journalistes. « J’ai eu l’honneur d’être invité par le président à venir échanger quelque peu sur la suite des opérations et ça a été l’occasion pour moi de saluer toute l’action qu’il a menée à la tête de l’Etat durant cette transition, toutes les difficultés traversées et la qualité avec laquelle également les élections ont été organisées et le fait qu’aujourd’hui le Burkina Faso revient à une vie constitutionnelle normale », a déclaré le président élu dès le premier tour des élections.
Cette première rencontre officielle entre le président de la transition et le nouveau président élu fut l'occasion pour les deux hommes d'échanger sur certains dossiers avant la passation de charge.
Une cérémonie d'investiture « digne de ce nom »
Et selon Michel Kafando, ces discussions informelles vont se poursuivre. « Il faut bien le faire parce que, comme c’est une passation de charge, on en parlera, mais ça restera informel tant qu’il n’y aura pas l’investiture, a-t-il expliqué. C’est mon devoir de le faire et je le ferai. L’investiture que nous allons préparer est un événement digne de ce nom : ce sera la première fois dans l’histoire du Burkina qu’un président civil va remettre le pouvoir à un président civil. »
Six des huit présidents de l’histoire du Burkina Faso sont des militaires et le pays a connu plusieurs coups d’Etat.
En attendant la proclamation officielle des résultats et l'investiture qui devraient avoir lieu en décembre, le président Michel Kafando a réitéré toutes ses félicitations au nouveau président Roch Marc Christian Kaboré.
Burkina Faso: après l'élection, des chantiers et des attentes
© REUTERS/Joe Penney
A peine deux jours après son élection dès le premier tour à la tête du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré prend les rênes d’un pays où de nombreux chantiers se présentent à lui. Le point sur ce qu'attendent les Burkinabè de leur nouveau président.
Le premier chantier du nouveau président burkinabè sera de doter le pays d’une nouvelle Constitution. Le passage à une cinquième République demeure le principal objectif du premier trimestre pour la nouvelle équipe. L’idée est d’éviter que le président du Faso ne règne sur toutes les institutions de la République.
L'autre chantier auquel devra se consacrer Roch Marc Christian Kaboré est la relance économique du pays. Avec son équipe, il devra travailler à assainir le climat des affaires et redonner confiance aux investisseurs quelque peu échaudés après les soubresauts de l'insurrection et de la tentative de coup d'Etat.
Vient ensuite la réconciliation nationale, qui devra forcément passer par l’apurement du passif judiciaire. De nombreux dossiers attendent encore dans les tiroirs, malgré les réformes initiées par le gouvernement de la transition. Il y a les dossiers Norbert Zongo, Thomas Sankara, ceux de l’insurrection populaire et du coup d’Etat de septembre dernier.
Bien entendu, les questions cruciales de la santé et de l’éducation sont des chantiers qui troubleront le sommeil du nouveau président. Que ce soit au niveau de l’enseignement général ou de la formation professionnelle, l’offre de formation doit être conforme à la demande du marché du travail.
Les attentes de la société civile
Sur le front social, Roch Marc Christian Kaboré n’aura pas de round d’observation. Le porte-parole de l'Unité d'action syndicale du Burkina, Bassolma Bazié a déjà prévenu :
« il n y aura pas de temps de répit pour le nouveau gouvernement. Tout le monde connait déjà les problèmes des travailleurs ».
La société civile burkinabè a joué un rôle majeur, non seulement dans la chute du président Blaise Compaoré en octobre 2014, mais aussi dans l'échec du coup d'Etat de septembre dernier. Guy-Hervé Kam est le porte-parole du Balai Citoyen, l'une des plus importantes organisations de la société civile. Les attentes de son association sont nombreuses.
« Le premier chantier pour nous ce sera la justice, dit-il au micro de RFI. La justice pour les martyrs de l'insurrection et du coup d'Etat, mais aussi dans le cadre des crimes économiques et des crimes de sang qui ont émaillé le gouvernement de M. Compaoré. Ce que nous souhaitons, c'est que dès son entrée en fonction, le président Kaboré mette en oeuvre les recommandations de la commission "justice, vérité et réconciliation". »
Pour le porte-parole du Balai citoyen, le deuxième défi pour le nouveau président élu est de poursuivre les réformes entamées par le gouvernement de transition. « L'attachement du peuple burkinabè à la démocratie doit se manifester par le renforcement des institutions », réclame-t-il.
De son côté, la Ligue des Jeunes du Burkina attend aussi avec vigilance les premiers actes du nouveau chef de l'Etat et de son gouvernement. Une équipe qui sera probablement constituée pour une bonne part d'anciens caciques du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de Blaise Compaoré.