Festival d’Angoulême: la bande dessinée pour dénoncer des injustices en Afrique
Alors que le 44ème festival d'Angoulême a récompensé samedi 28 janvier les Belges Éric Lambé et Philippe de Pierpont, le public peut encore profiter des expositions et des auteurs en dédicace. Dans l'espace dédié aux grosses maisons d'édition, un petit éditeur dynamique a réussi à imposer son stand : « Des bulles dans l'océan », basée à la Réunion, découvre et promeut le travail d'auteurs de l'océan Indien et du continent africain.
En à peine six ans d'existence, la maison d'édition des « Bulles dans l'océan » a déjà édité 32 albums. Parmi les derniers en date, Kinshasa rugby club. La bande dessinée retrace l'histoire d'un ancien rugbyman évoluant en Europe qui, la retraite sportive sonnée, rentre à Kinshasa pour tenter de monter une équipe professionnelle.
Le dessinateur Albert Tshisuaka n'a jamais touché un ballon ovale. Le sport lui permet surtout de traiter des problèmes de son pays d'origine. « C’est un créneau qu’on a exploité pour pouvoir atteindre certaines choses qui se passe à Kinshasa. Par exemple, la mentalité qui a dévalué un petit peu comme la situation politique. Nous sommes passés par le rugby pour donner cette image », explique le créateur.
Dénoncer les injustices
Autre bande dessinée à découvrir au festival : Malagasy way of life. Le dessinateur malgache Farahaingo imagine un personnage de lémurien, Philou, une espèce protégée et donc libre de dénoncer les injustices. « C’est un personnage puissant, il est intouchable, on ne peut pas lui faire de mal. Filou ose crier haut ce que les Malgaches n’osent pas penser tout bas », explique-t-il.
Malagasy way of life n'est le premier tome des aventures du lémurien Philou et de son acolyte Mimimaki. « Des bulles dans l'océan » prévoit par ailleurs de publier sept autres nouveaux albums cette année.
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