Quelle politique migratoire pour la France
après les annonces de Macron?

Tentes de migrants installées en 2015 devant l'Institut français de la mode (IFM), sur le quai d'Austerlitz (Paris).
© REUTERS/Charles Platiau
 

Lundi, le président français, Emmanuel Macron, a annoncé l’intention des autorités d’envoyer des missions d’identifications de demandeurs d’asile au Tchad et au Niger pour permettre d’ici deux ans à 3 000 réfugiés de rejoindre la France. Une nouvelle politique de relocalisation dont les contreparties pour les pays tiers ne sont pas encore connues.

La France s’est engagée lundi à offrir 3 000 places aux réfugiés du Niger et du Tchad. Une nouvelle politique de réinstallation qui est amenée à se développer en Europe, selon le chercheur Yves Pascouau : « La logique qui aujourd’hui est en train de se développer est celle de considérer qu’il importe désormais que les pays tiers prennent une part beaucoup plus importante dans la gestion des phénomènes migratoires ».

Contreparties financières

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Des contreparties financières seraient alors envisagées, l’idée de conditionner l’aide au développement à l’obtention de résultats est aussi avancée, mais les pays africains concernés ont-ils réellement envie de prendre à leur charge la gestion de ces flux migratoires ?

Yves Pascouau est sceptique : « Les pays africains n’y voient peut-être pas non plus un véritable intérêt, ces pays tiers bénéficient aussi beaucoup dans l’immigration, puisque ce que l’on appelle les envois de fonds, donc des familles vers leurs pays d’origine sont bien plus important en termes de valeur monétaire que l’aide publique au développement ».

« Externaliser » la politique d’asile ?

Et pour le chercheur, à terme, l’objectif des Européens semble être de forcer les candidats africains à l’asile à faire exclusivement leur demande depuis le continent : « Je suis quasiment convaincu qu’un certain nombre de dirigeants européens ont cette idée-là en tête. On peut avoir pour volonté politique "d’externaliser" la politique d’asile et c’est un sens qui est en train d’être pris par un certain nombre d’Etats membres de l’UE. Mais cette externalisation ne pourra pas se faire au détriment du respect des droits fondamentaux ».

Cette question migratoire sera à l’ordre du jour du sommet Union européenne-Afrique, prévu fin novembre à Abidjan.