Droits de l’Homme et religions:
variété d’interprétations…
« Le système international des droits de l’homme a été mis en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec la proclamation à Paris de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le 10 décembre 1948, dont nous fêterons le 70e anniversaire cette année. Il a vocation à s’appliquer universellement à tous les êtres humains, dans toutes les sociétés, et quel que puisse être le système politique choisi par les États. […]
Toutes les déclarations historiques des droits de l’homme (de la déclaration d’indépendance américaine à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen française de 1789) reflétaient pourtant, aux yeux de leurs rédacteurs, une loi naturelle préexistante à toutes lois humaines. Pour les Églises chrétiennes, l’existence d’un droit naturel immanent est aussi une évidence théologique. Cependant, les différentes déclarations des droits, issues de la sphère politique, ont toujours questionné les chrétiens qui ne les ont pas acceptées au même rythme […]
Reste toujours cette interrogation régulièrement posée depuis l’apparition des premiers textes déclaratifs sur les droits de l’homme jusqu’à aujourd’hui : l’idéologie séculière des droits de l’homme telle qu’elle s’est développée dans l’Histoire contemporaine est-elle l’héritière ou bien l’ennemie déclarée des propositions anthropologiques fournies par les diverses religions ? Les confessions chrétiennes, tout en maintenant certaines de leurs critiques, appuient et défendent cependant largement les principes libéraux des droits de l’homme de par le monde. En revanche, lorsque l’on lit les sévères réserves islamiques à propos de la liberté de religion et de conviction des musulmans dans les différentes déclarations des droits de l’homme en islam – Déclaration de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) de Dacca de 1983 et du Caire de 1990 –, l’adhésion à la philosophie libérale des droits de l’homme internationaux d’une certaine théologie musulmane reste un sujet toujours actuel de questionnement. » [Lire l’article de Valentine Zuber: « Les religions face aux droits de l’homme, une adhésion sans réserves ?« , Saphir News, 22/01/18]