Le pape met en garde contre le renvoi
des migrants en Libye (La Croix Africa)

Le Pape François en audience générale, place Saint-Pierre à la Cité du Vatican, / Pierpaolo Scavuzzo / Photoshot / Maxppp

Soulignant que « l’Italie et la Grèce ont été très généreuses dans l’accueil », le pape, sans renoncer à l’accueil d’urgence des réfugiés, appelle à une solution européenne et insiste sur le développement de l’Afrique.

Au cours de la conférence de presse, dans l’avion qui le ramenait de Genève, jeudi soir 21 juin, le pape François a notamment évoqué la question des réfugiés, rappelant le devoir d’accueil des pays, mais soulignant aussi la nécessité du développement, notamment en Afrique.

« J’ai déjà beaucoup parlé des réfugiés », a-t-il souligné, rappelant ses critères « accueillir, accompagner, promouvoir, intégrer », déjà maintes fois évoqués et soulignant la vertu de « prudence » propre aux gouvernements : « Un pays doit accueillir autant de réfugiés qu’il le peut, et qu’il peut intégrer, c’est-à-dire éduquer et donner du travail », a-t-il expliqué.

À lire Migrants : le pape François critique Donald Trump

Soulignant que « nous sommes face à une vague de réfugiés qui fuient les guerres et la faim en Afrique, les guerres et la persécution au Moyen-Orient », le pape a notamment « l’Italie et la Grèce », qui « ont été très généreuses dans l’accueil ». Il a aussi insisté sur les nombreux réfugiés syriens accueillis par la Turquie, le Liban et la Jordanie.

« J’ai vu les photos des prisons des trafiquants »

« Des pays comme l’Espagne en ont beaucoup reçu », a-t-il également relevé, complétant un tour des pays méditerranéens d’où la France était absente – il devait plus tard refuser la question des journalistes français évoquant sa prochaine rencontre avec Emmanuel Macron et la question des migrants.

Soulignant le problème du trafic de migrants, il a notamment pointé du doigt le sort des migrants forcés de retourner en Libye. « J’ai vu les photos des prisons des trafiquants. Ils séparent immédiatement les hommes des femmes. Femmes et enfants vont Dieu sait où… », a-t-il raconté, rappelant que de telles choses n’avaient pas été vues « la Seconde guerre mondiale ».

À lire : Au Nigeria, des évêques se prononcent sur l’esclavage en Libye

Le pape François a reconnu que « les gouvernements se préoccupent que les migrants ne retournent pas dans les mains de ces gens » et qu’ils cherchaient notamment à « trouver un accord qui modifie l’accord de Dublin ». [… Lire la suite: Le pape met en garde contre le renvoi des migrants en Libye, Nicolas Senèze, La Croix-Africa, 22/06/18]