Un million d'espèces menacées d'extinction
sur la planète

 
media Un jeune gorille photographié au zoo de Beauval à Saint-Aignan-sur-Cher le 23 juin 2017. GUILLAUME SOUVANT / AFP

Après une semaine de travail à l’Unesco, à Paris, les experts et diplomates de 132 pays ont rendu publique leur nouvelle évaluation sur l’état de la biodiversité, soit l’ensemble des espèces animales et végétales qui peuplent notre planète.

Le constat est alarmant. Le rapport montre que la nature décline à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine. Le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant des effets graves sur les populations du monde entier.

À lire aussi : WWF pointe la chute de 60% du nombre d'animaux sauvages en 44 ans

La population humaine justement a doublé en cinquante ans, nous en sommes à 7,6 milliards. Et nous consommons de plus en plus de produits animaux, viande, poisson et produits dérivés. Il en résulte que les activités humaines touchent et modifient aujourd’hui les trois quarts des terres et les deux tiers des milieux marins.

Jusqu’à un million d’espèces sont donc menacées d’extinction. Pour les espèces terrestres, c’est la pression de l’agriculture et de l’urbanisation : 13 millions d’hectares brut de forêts disparaissent encore chaque année dans le monde. Pour les espèces marines, c’est la pression de la surpêche : neuf espèces de poissons sur dix sont au maximum de leur exploitation possible.

Il faut prendre le taureau par les cornes, « c'est urgent et s'attaquer à plusieurs fronts en même temps, nous explique la biologiste Yunne Shine, spécialiste des écosystèmes marins, des opportunités il y en a ; la lutte contre le changement climatique et la lutte contre l'effondrement de la biodiversité ont les mêmes leviers principaux, c'est à dire la croissance de la population humaine et l'augmentation de la consommation par tête de pipe. »

Rendez-vous en Chine en 2020

La semaine a été laborieuse chaque virgule du texte a été pesée. Finalement, ce rapport est historique car, en le validant, les 132 pays partagent un constat précis et reconnaissent les responsabilités. Ils vont maintenant tenter de mettre en œuvre une réponse mondiale.

Les 132 pays signataires ont maintenant l'occasion de montrer leur détermination, ils ont rendez-vous en Chine en 2020 pour des engagements précis.

L'Afrique est un réservoir bien connu de nombreuses espèces de la faune et de la flore et se retrouve en première ligne dans ce phénomène d'érosion. Quelle était la participation des représentants africains à cette réunion ? Réponse de Jean-François Silvain, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité.

« Il faut savoir que l’Afrique à la fois héberge aujourd’hui une part non négligeable de la biodiversité terrestre, la grande faune mais pas seulement, les forêts du bassin du Congo, etc. Puis en même temps, c’est un continent en émergence, si j’ose dire, au plan économique il y a beaucoup d’indicateurs qui sont au vert ; et un continent qui va connaître une croissance démographique considérable. Donc quelque part, des pressions sur la biodiversité extrêmement fortes, et je pense que nos collègues africains en sont conscients. »