Migrants: l'ONG Mediterranea défie à son tour Matteo Salvini

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Alessandro Metz, de l'ONG Mediterranea, lors d'une conférence de presse à

Rome, le 3 juillet 2019.
Tiziana FABI / AFP

Une semaine après le Sea-Watch 3, un bateau de sauvetage de migrants a mis ce jeudi 4 juillet le cap vers l'île de Lampedusa pour y débarquer les rescapés, bravant l'interdiction du ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Va-t-on assister à un nouveau bras fer entre Matteo Salvini et une ONG de sauvetage de migrants ? De retour en mer depuis plusieurs jours avec un voilier de 18 mètres de long, l’ONG italienne Mediterranea a secouru ce jeudi 54 personnes, dont trois femmes enceintes et quatre bébés, au large de la Libye.

« Les 54 survivants ont tous été sauvés et sont maintenant à bord. Parmi eux, 11 femmes (trois enceintes) et 4 enfants... », a écrit dans un tweet l'ONG.

L’équipage a contacté le siège des gardes-côtes italiens pour l’informer de son opération de sauvetage. Mais le capitaine a refusé de laisser les migrants entre les mains des gardes-côtes libyens comme il lui était demandé. Au lieu de cela, l'Alex a décidé de mettre le cap sur l’île sicilienne de Lampedusa.

Déjà passablement irrité par la décision de la juge qui a rendu sa liberté à la commandante du Sea-Watch 3, Carola Rackete, le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini a déclaré que les migrants devaient être débarqués « dans un port tunisien », « la Tunisie étant plus proche que Lampedusa », et que si l’ONG s’entêtait, il mettrait en oeuvre « toutes les procédures pour empêcher l’arrivée du bateau dans un port italien ». Mais Salvini n’est pas à l’abri d’un nouveau camouflet.

Selon la télévision publique Rai, 55 autres migrants en péril au large de Lampedusa ont été récupérés ce jeudi en fin de soirée par des vedettes de la police de la douane et des garde-côtes italiens, puis débarqués dans le port de la petite île sicilienne