Paludisme: une toxine anti-moustique pour lutter contre la maladie

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Larves d'anophèles, ces moustiques qui sont les principaux vecteurs du paludisme. LUIS ROBAYO / AFP

C'est peut-être une belle avancée dans la lutte contre le paludisme. La malaide infectieuse tue encore environ 450 000 personnes par an. Une équipe de chercheurs d'une université américaine a réussi à isoler une arme contre les anophèles, ces insectes qui sont les principaux vecteurs du paludisme. Les chercheurs ont utilisé une bactérie qui sécrète naturellement un poison contre eux. Une découverte qui vaut à cette équipe une publication dans la prestigieuse revue Nature Communications.

 

Son nom - PMP 1 - n'est pas très évocateur, mais cette toxine est une tueuse de moustiques. Et pas n'importe lesquels : les anophèles, vecteurs du paludisme. C'est une bactérie qui produit cette toxine. Elle est connue depuis les années 1990, mais jusqu'à présent, elle n'avait jamais réussi à être isolée. C'est désormais chose faite, grâce au travail de dix ans d'un laboratoire de l'université californienne de Riverside.

« Cette bactérie produit une toxine qui vise les anophèles, explique Estefania Contreras, qui a mené ces recherches. Cela peut nous aider à mettre au point des stratégies pour contrôler ces moustiques. Le plus important à mes yeux, c'est que cette bactérie peut se développer très facilement dans les régions endémiques du paludisme. Maintenant qu'on sait isoler la toxine, on pourra la récolter et l'utiliser en spray ou en pommade dans les endroits où vivent les moustiques. »

La toxine pourra donc être administrée directement sur la peau humaine. C'est en effet le deuxième gros avantage de PMP 1 : elle est complétement inoffensive pour les autres êtres vivants. Elle ne frappe que les anophèles. Même les autres insectes sont épargnés.

Il s'agit donc d'une belle avancée obtenue en laboratoire. Mais comme souvent, il faudra encore attendre pour la voir appliquée sur le terrain. car si le mécanisme est connu, il faut encore développer l'insecticide qui l'utilisera.

 

►Lire en anglais l'article publié dans la revue Nature Communications

 
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