Association Taab Yînga
04 BP 8333
Ouagadougou 04
Juste deux mots pour commencer, mais importants : on s'efforce de ne plus employer le terme "enfants de la rue", surtout depuis que l'association "ATD Quart Monde" a employé la formule "La rue n'a pas d'enfants", sous entendant que tous ces enfants dans la rue, et non de la rue, ont une famille, et que le rôle d'associations comme Taab Yînga est de les remettre en contact avec les membres de cette famille dans laquelle ils ont vu le jour.
En ce qui concerne notre association, un nouvel organigramme de fonctionnement a été mis au point, qui permet au directeur de jouer pleinement son rôle de direction et d’administration, en laissant le côté « terrain » (il suivait particulièrement les jeunes dans la rue et ceux retournés en famille) à une nouvelle animatrice, qui avait fait son stage à Taab Yinga, Natacha Kambou.
Nous avons présentement dans l’équipe d’animation, en plus du directeur lui-même, trois éducateurs spécialisés burkinabè, dont une religieuse de Saint Joseph de Lyon, qui a fait une formation de trois années au Canada pour l’accompagnement des personnes en difficulté, et qui s’est elle-même proposée à Taab Yinga pour y travailler dans le domaine de l’accompagnement des jeunes vivant dans des conditions particulièrement difficiles.
Voici donc le personnel de Taab Yinga :
Le directeur, Lucien Sow supervise deux services :
Le service éducatif et pédagogique qui comprend trois domaines :
- Le foyer, avec Safiatou Congo comme animatrice responsable, qui accueille jusqu’à 24 enfants et jeunes.
- Les ateliers de pré-formation, avec la sœur Edith (voir ci-dessous) comme responsable des ateliers et des moniteurs de ces ateliers (mécanique moto – cartes batiks – couture – et soudure) On pense à la création d’un atelier de menuiserie, mais nous n'avons pas encore de date pour cela.
- Le suivi des jeunes hors du centre, qu’il s’agisse des premiers contacts dans la rue, du suivi dans les familles et chez les patrons formateurs, ou dans l’atelier du jeune lorsqu’il est finalement installé à son compte (c’est Natacha Kambou qui est chargée de ce domaine)
Le service administratif et financier, avec à sa tête une gestionnaire (l’ancienne présidente de ATY Madame Marie Madeleine Ky) qui supervise :
- Un économe qui fait les courses et achats divers de l’Association, ainsi qu’un chauffeur.
- Un comptable.
Jean Dzene, togolais, qui travaillait déjà à Taab Yinga, est devenu le responsable du service éducatif et pédagogique pendant l’année 2010-2011, et a présentement demandé à passer une année au Mali, précisément à Ségou, afin de mieux connaître le milieu des jeunes talibés, ces jeunes élèves des écoles coraniques, qui passent la journée à mendier dans la ville. (Ces jeunes sont aussi à Ouagadougou, mais le Mali étant a plus forte dominance musulmane, le phénomène y est plus fort)
Le départ de Jean a été l’occasion de la venue de deux éducateurs français, en coopération pour un an (peut-être plus…) pour jouer son rôle d’animateur du service éducatif et pédagogique. Ces deux éducateurs français connaissent déjà Taab Yinga depuis trois ans, puisqu’ils sont membres de la Fondation des Apprentis d’Auteuil, et qu’ils ont déjà participé à trois colonies de vacances organisées avec l’aide de cet organisme. Il s’agit de Joseph Lafont et de Marion Pélissier. Cette dernière prend à coeur de chercher de nouveaux partenaires pour l'association.
Par ailleurs, Pascaline Koudougou, qui a fait ses premiers pas d'éducatrice lors de la dernière colonie de vacances, travaille à mi-temps à l'association. Et une stagiaire à plein temps, qui vient de l'école de formation d'éducateurs spécialisés de Gaoua, est présente au centre pour trois mois.
Un effort est fait pour la formation générale des jeunes, avec l’alphabétisation au Centre pour ceux qui ne sont pas scolarisés, et une insistance sur la scolarisation pour tous ceux dont l’âge le permet.
Il nous semble également très important que des efforts d’autofinancement soient faits, en particulier pour que la production des ateliers soit un moyen de revenus pour l’association. L’association reçoit à ce propos l’aide d’une personne très intéressée par notre projet et qui donne volontiers de son temps pour cet objectif : rentabiliser nos activités, en particulier nos ateliers.
Cette personne s’investit également pour une plus grande sensibilisation des moniteurs d’atelier à la formation des jeunes, pas seulement dans la partie technique, mais aussi dans l’attention à la personnalité de chacun, pour mieux répondre aux besoins réels, et faire progresser chaque personne à son rythme.
Toujours du côté de l’autofinancement, un terrain a été acquis, avec le projet d’y faire peut-être de l’élevage, et d’y planter des arbres… mais ce projet est encore embryonnaire.
Enfin, la collaboration avec d’autres associations travaillant dans le même domaine de l’attention aux enfants vivant dans des conditions difficiles a pris de l’ampleur. La Coordination des Intervenants pour les Jeunes et Enfants vivant dans la Rue (CIJER) est maintenant bien rôdée, et de nombreuses réunions sont tenues pour en arriver à avoir les mêmes attitudes et méthodes, à travailler ensemble dans certains domaines, et si possible, pouvoir présenter des projets communs. Ce dernier point n’a pas encore trouvé de solution, et chaque association continue à travailler avec ses partenaires habituels, tout en cherchant à en trouver d’autres, puisque l’augmentation du personnel, et de nouvelles perspectives s’accompagnent de frais supplémentaires.
Une assemblée générale s’est tenue en 2011, le 28 mai. Le Conseil d’Administration a pu également se réunir le 12 décembre dernier. Ce conseil coïncidait avec la récente acquisition d’un minibus Toyota qui servira entre autres choses au transport des jeunes du foyer dans leurs familles ou familles d’accueil les week-ends.
Pour les affaires courantes, le secrétaire exécutif, Mr Edgar Bafo, est très présent sur le terrain, ainsi d’ailleurs que la nouvelle présidente de l’Association, Madame Michelle Linko.
Merci à tous les membres pour leur disponibilité.
Nous tenons à remercier ici également tous ceux qui nous aident matériellement dans notre tâche depuis le lancement des activités de Taab Yinga en 2002.
C’est grâce à ces personnes et à ces organismes que nous avons pu jusqu’ici faire rentrer dans leur famille un bon nombre de jeunes, estimés à 400, car nombre d’entre eux, surtout les plus jeunes, sont prêts à rentrer en famille quand ils constatent que vivre à Ouaga ce n’est pas le paradis… et si on les raccompagne chez eux, ils sont partants, d’autant plus que la présence d’un éducateur permet de faciliter la « négociation » avec la famille.
Nous avons pu par ailleurs installer depuis les débuts de l'association, c'est à dire il y a dix ans, 73 jeunes, qui aujourd’hui gagnent leur vie grâce au métier qu’ils exercent. C’est peu sur le grand nombre (pratiquement 2000 jeunes dans la rue aujourd’hui à Ouagadougou), mais cela fait malgré tout è à 8 jeunes installés chaque année.
Les conditions de vie autour de la capitale, dans les zones « non loties », le fait que ce sont maintenant souvent les parents qui se déplacent vers Ouagadougou pour y chercher du travail (la plupart du temps sans succès), et non pas seulement les jeunes, invite les associations à s’adapter à cette nouvelle donne.
Tout un travail de sensibilisation serait à faire dans l’ensemble du pays…mais il faudrait surtout que de meilleures conditions de vie pour les paysans les poussent à rester dans leur village.
Que font les autorités burkinabè dans ce domaine ?
Les deux articles qui viennent de paraître sur le site du SEDELAN (et pour lesquels des liens se trouvent sur le site mafrwestafrica.net) nous posent de sérieuses questions à ce propos.
Pour plus de détails, vous pouvez écrire à :
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Pierre Béné