Fin octobre 2018, 160 défenseurs du monde entier, réunis lors d’un sommet mondial des défenseurs des droits humains à Paris, lançaient un appel aux Etats pour qu’ils adoptent des plans d’action nationaux qui garantissent, reconnaissent et protègent le droit de défendre les droits humains.
A la tête du pays hôte du Sommet, les autorités françaises n’ont pas manqué de proclamer à maintes reprises leurs engagements pour la défense des droits partout dans le monde. Dans la pratique pourtant, l’universalité des droits et leur défense ne résistent pas aux intérêts économiques ou stratégiques de la France. Même en France, défendre les droits est devenu, en quelques années seulement, une activité à risque.
Il est temps de rappeler à M. Macron ses engagements. Signez notre pétition pour lui demander de joindre les actes à la parole. Nous lui remettrons en décembre cette demande, vous avez un mois pour agir ! Vous pouvez également partager cette pétition sur vos réseaux sociaux !
En octobre 2017, Emmanuel Macron affirmait devant le Conseil de l’Europe « […] le respect des droits de l’Homme est battu en brèche. Ils sont considérés comme un affaiblissement par celles et ceux qui cherchent à les combattre ou les réduire alors qu’ils sont une force, une spécificité, alors qu’ils sont universels. Ils sont présentés comme une option alors qu’ils sont une obligation ». Pourtant en octobre 2019, la France refusait de s’associer à une déclaration sur la situation des droits humains en Arabie Saoudite, présentée au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies et pourtant portée par vingt-quatre pays dont quinze européens. La France est également loin d’être exemplaire sur son territoire. On ne compte plus les bénévoles associatifs défendant les droits des personnes réfugiées et migrantes, les observateurs des pratiques policières lors des manifestations, les journalistes indépendants, les militants écologistes, soumis à des intimidations policières et à des poursuites judiciaires.
La parole de la France perd de sa crédibilité quand, dans sa diplomatie comme sur le territoire national, la défense des droits varie selon les intérêts économiques, stratégiques ou encore les enjeux sécuritaires. L’incohérence entre les discours et les actes en France participe à l’affaiblissement des droits et la mise en danger de celles et ceux qui les défendent.
Merci de votre engagement pour celles et ceux qui se battent pour nos droits,
Nicolas Krameyer Responsable programme "Libertés" pour Amnesty International France