Algérie: nouvelle manifestation nocturne, les interpellations se multiplient
A trois semaines de la présidentielle du 12 décembre, les manifestants continuent de rejeter le scrutin dans les conditions actuelles. En plus des marches qui ont lieu tous les mardis et tous les vendredis depuis plusieurs mois, une manifestation a eu lieu jeudi soir à Alger, comme la veille, malgré les dizaines d'interpellations menées par les forces de l'ordre intervenues pour les disperser.
Quelques centaines de personnes sont descendues jeudi soir 21 novembre dans les rues d'Alger contre la présidentielle et pour un changement du système à la tête de l'État algérien. Comme mercredi, plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées, selon le Comité national pour la libération des détenus.
Des arrestations ont lieu régulièrement, au niveau national, notamment depuis dimanche dernier, date du coup d'envoi de la campagne électorale. Jeudi, l'agence APS en a annoncé 25, pour des tentatives de perturber le meeting du candidat Ali Benflis à Tiaret, même si le CNLD affirme que toutes ont été relâchées depuis.
Plusieurs condamnations ont été prononcées cette semaine. Mercredi, une peine de deux ans de prison ferme, en comparution immédiate après une arrestation pour le même motif. En début de semaine, quatre personnes ont écopé de 18 mois de prison ferme pour les mêmes raisons, à Tlemcen.
Climat de « répression »
Amnesty International dénonce un climat de répression et d'atteinte aux libertés. Hassina Oussedik, la directrice d'Amnesty pour l'Algérie, remarque que les choses se passent différemment lors des quelques marches favorables aux élections.
« Ces manifestations se passent très normalement, les gens expriment librement leur opinion. Alors que lorsque ce sont des manifestations opposées à l’élection, là on constate des restrictions, des arrestations, des interventions des forces de police. »
Les organisations de défense des droits humains présentes en Algérie s'accordent à dire qu'il est difficile de chiffrer précisément le nombre de personnes détenues, en lien avec le mouvement de contestation. Mais selon plusieurs estimations, elles seraient plus d'une centaine, sur l'ensemble du territoire.