Tchad: inquiétude au sujet de la détention d'un militant des droits de l'homme
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Amnesty International a publié un communiqué, le 11 février, pour dénoncer la détention « au secret » de Baradine Berdeï Targuio par les services de renseignements. Le président de l'Organisation tchadienne des droits humains (OTDH) serait « en danger », selon Amnesty International qui rappelle que « plusieurs personnes auraient déjà été soumises à des actes de torture et autres mauvais traitements pendant leur détention » au Tchad. À Ndjamena, les autorités démentent ces accusations. Les défenseurs des droits de l'homme demandent sa libération immédiate.
Avec notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara-Kibangula
Cela fait trois semaines que les proches de Baradine Berdeï Targuio sont sans nouvelles de lui. Le 24 janvier 2020, il est arrêté à son domicile à Ndjamena par des hommes armés. Une arrestation illégale pour Mahamat Nour Ibedou, président de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l'homme (CTDDH) : « Non seulement, son arrestation est arbitraire et illégale, parce qu’il n’y avait pas de mandat, et sa détention l’est tout autant. Nous avons demandé sa libération immédiate, parce qu’il n’y avait pas de raison valable qui nécessite une arrestation. Il avait seulement sur sa page Facebook fait allusion à la maladie du chef de l’État, qui, en fait regarde tous les Tchadiens. »
Pas illégale
Pour les autorités, la détention du militant n'est pas illégale. Le ministre de la Justice, Djimet Arabi, affirme que les procédures d'enquête et de détention sont respectées : « C’est une arrestation en bonne et due forme qui est supervisée par le procureur de la République. C’est une personne qui fait des activités subversives par l’intermédiaire des réseaux sociaux et il est du devoir de l’État de mettre fin à ses pratiques. C’est pour ça que cette personne a été arrêtée, pour une enquête sur la cybercriminalité. »
Déféré au parquet
Baradine Berdeï Targuio pourrait être déféré au parquet d'ici mardi, selon le procureur de la République. Le militant des droits humains pourrait être poursuivi pour cybercriminalité et détention illégale d'armes à feu.
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