Au Burkina, la production de coton n’arrive pas à remonter la pente

| Par - à Ouagadougou
Une usine de coton, à Bobo Dioulasso.

Attendue à 600 000 tonnes, la production cotonnière du pays n’atteindra que 500 000 tonnes environ au terme de la campagne 2019-2020. Une performance qui reste en hausse par rapport à la campagne précédente.

Alors que les cours mondiaux du coton s’effondrent dans le sillage de la crise sanitaire du Covid-19, les cotonculteurs burkinabè annoncent qu’ils ne pourront pas atteindre l’objectif de production de 600 000 tonnes initialement prévu.

« Les estimations de la production sont en cours au niveau des sociétés cotonnières. Les derniers chiffres disponibles font état d’une production autour de 500 000 t. de coton graine. Mais, je crains que nous n’atteignons pas ce cap », a déclaré à Jeune Afrique, Yacouba Koura, vice-président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB).

L’Association interprofessionnelle du coton au Burkina, l’organe paritaire de gestion devrait annoncer courant avril les chiffres consolidés de la production cotonnière.

Mais, les données provisoires révèlent toutefois une hausse par rapport aux 436 000 t. engrangées lors de la campagne écoulée, et bien plus que la moyenne annuelle de 384 400 tonnes.

La prochaine campagne pour remonter ?

Principales victimes des baisses de production, les producteurs estiment que la totalité du montant des impayés, soit plus de 11 milliards de F CFA (16,8 millions d’euros) n’a pas été soldée à la Société des fibres et textiles (Sofitex).

Cette dernière a vu son bilan chuter notablement de 247 milliards de F CFA en 2018 à près de 203 milliards de F CFA l’an dernier.

Contactée, la société dirigée par Wilfrid Yaméogo n’a pas souhaité communiquer sur le sujet.

Avec plus de 85 % de parts de marché, Sofitex est la plus importante des trois sociétés burkinabè (devant Socoma et Faso Coton) en charge de l’achat, du transport et de l’égrenage du coton, et de la commercialisation de la fibre. L’entreprise a d’ores et déjà annoncé mettre les bouchées doubles pour préparer la prochaine campagne cotonnière.

Multiples facteurs de crise

Les inquiétudes des producteurs burkinabè sur cette baisse reposent sur la météo qui a d’abord fait défaut, engendrant des semis tardifs dans les régions cotonnières de l’ouest.

Les producteurs ont par ailleurs été affectés par la crise au sein de l’UNPCB, et beaucoup de groupements ont dû jeter l’éponge. D’autres encore, confrontés aux contraintes de la pénibilité qui requiert sept traitement en moyenne, se sont résolus à abandonner purement et simplement la culture du coton, souligne Yacouba Koura.

Égrenant un chapelet de griefs comme la qualité médiocre des intrants ou encore l’insécurité à l’est du pays, notre interlocuteur se dit sceptique quant à la reprise que devrait impulser le plan de relance de la filière.

 
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