Burkina Faso: descente, bastonnade et menaces
dans un camp de réfugiés par des FDS
Publié le :
Au Burkina Faso, le haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés condamne des violences commise contre les réfugiés maliens du camp de Mentao dans la province du Soum.
De notre correspondant à Ouagadougou
Samedi dernier, suite à de multiples attaques d'hommes armés contre des gendarmes et des transporteurs à une dizaine de kilomètres du camp de réfugiés de Mentao, les Forces de défense et sécurité burkinabè décident de fouiller le camp, à a recherche d'éventuels complices. « Les éléments du détachement militaire ont sécurisé le camp et les gendarmes ont procédé à la fouille », explique une source sur place. Durant l’opération, plusieurs réfugiés maliens sont bastonnés à coups de matraque, ceinturon et cordelettes selon des témoins. Plusieurs blessés sont évacués à l’hôpital de Djibo.
« De tels actes de la part des forces de sécurité sont totalement inacceptables », déclare Millicent Mutuli, directrice du bureau régional du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans un communiqué. Le HCR a demandé aux autorités d'ouvrir une enquête. Ioli Kimyaci, la représentante de l'institution au Burkina Faso rappelle que les FDS sont déjà entrées dans le camp par le passé.
Ioli Kimyaci: «pas la première fois, mais de cette ampleur, on n'a jamais vu»
Les soldats auraient intimé l’ordre aux réfugiés, accusés de complicité avec des assaillants non-identifiés, de quitter le camp dans les 72 heures, sous peine de mort.
Selon une source administrative sur place, aucun ultimatum n’aurait été donné dans ce sens, mais des réfugiés ont plutôt demandé à rejoindre la ville de Djibo après la descente des forces de défense. Pour le moment aucune réaction officielle de la part des autorités burkinabè.