Mali : où et dans quelles conditions IBK est-il détenu ?
Arrêté le 18 août, Ibrahim Boubacar Keïta est depuis détenu à l’intérieur du camp militaire de Kati, à quinze kilomètres de Bamako.
Contrairement aux rumeurs qui ont inquiété sa famille proche, Ibrahim Boubacar Keïta est toujours détenu au camp militaire de Kati. Un peu plus tôt, des fausses informations avaient fait état d’un transfert de l’ancien président malien vers une villa de Bamako.
Mais, selon une source de Jeune Afrique, qui a pu lui parler dans la soirée du 20 août, IBK se trouve toujours à Kati, « se porte bien » et n’a pas été maltraité.
Les putschistes se refusent à parler de « détention ». Officiellement, c’est « pour sa propre sécurité » que les militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) détiennent l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, qui a été contraint à la démission dans la soirée du 18 août.
IBK est donc toujours détenu sous bonne garde au sein du camp militaire de Kati, dans une chambre qu’une source contactée par Jeune Afrique décrit comme « acceptable ». L’ancien chef de l’État, dont la santé nécessite un suivi quotidien, est entouré de son médecin personnel et de son aide de camp.
La détention d’IBK surveillée par l’ONU
Il a par ailleurs pu entrer en contact avec sa famille et son majordome s’occupe de lui apporter ses repas, mais aucune autre visite ne lui a été autorisée.
Les conditions de détention de l’ex-chef d’État sont surveillées de près par des membres de la Minusma présents à Bamako, qui rendent compte au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lequel s’est tenu informé de la situation au Mali dès le déclenchement du coup d’État.
La Minusma est en contact régulier avec les putschistes, notamment avec le colonel Sadio Camara, l’un des visages du CNSP aux côtés du colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole des putschistes, du lieutenant-colonel Assimi Goïta, qui s’affiche comme le président du comité, et des colonels Modibo Koné et Malick Diaw.
Enfin, selon nos sources, le domicile personnel d’IBK a été placé sous la surveillance des putschistes, afin d’éviter un pillage.