France: l'Assemblée nationale approuve la restitution d'œuvres d'art
au Bénin et au Sénégal
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Les députés français ont adopté mardi soir le projet de loi sur les restitutions d’œuvres d’art au Bénin et au Sénégal. Paris entend rendre 26 pièces à Cotonou et le sabre d’El Hadj Omar Tall à Dakar. Le projet de restitution a été voté à l’unanimité par les députés, même les élus de droite l’ont soutenu.
Il est quasiment minuit dans l’hémicycle lorsque plusieurs députés laissent éclater leur joie à l’annonce des résultats. 49 voix pour, 0 contre. C'est donc à l'unanimité que les députés ont approuvé le projet de loi sur la restitution d'œuvres d'art au Bénin et au Sénégal.
« Un grand merci pour ce vote unanime. Sachez aujourd’hui que l’Assemblée nationale a envoyé un signal exceptionnel vis-à-vis de nos amis africains », se réjouit Franck Riester, l’ancien ministre de la Culture qui a dû remplacer au pied levée Roselyne Bachelot, pour défendre le texte.
Tout au long des deux heures de débat, tous les orateurs, ou presque, ont salué ce projet de restitutions. L’occasion pour le député M’Jid El Guerrab de raconter le moment marquant de la remise sous forme de prêt, l’an passé, du sabre dit d’El Hadj Omar Tall, aux autorités sénégalaises : « Dans la salle, il y avait toutes les confréries soufies sénégalaises qui regardaient le sabre comme un objet d’une puissance qu’aujourd’hui dans l’hémicycle, on n’imagine pas. Mes chers collègues, il faut que chacun en ait conscience, aujourd’hui nous faisons un acte symbolique très fort. »
Quelque peu tiraillée sur cette question des restitutions, la droite soutient finalement le texte et ce malgré le rejet d’un amendement d’une députée Les Républicains sur les conditions d’accueil et de conservation des œuvres à restituer au Bénin. « C’est avec beaucoup de responsabilité que nous avons souhaité apporter notre soutien à ce projet de loi dans la mesure qu’il organise par une dérogation limitée et ciblée un processus de restitution d’un certains nombres d’œuvres », explique Constance Le Grip, députée LR.
La prochaine étape sera l’examen du texte par les sénateurs avant, espère-t-on au sein du gouvernement, une adoption définitive d’ici la fin de l’année.