Mali-France : ce qu’Emmanuel Macron et Bah N’Daw se sont dit
Bah N'Daw et Emmanuel Macron, à l'Elysée le 27 janvier 2021. © Jacques Witt/SIPA
Le président malien de la transition a été reçu à déjeuner à l’Élysée par le chef de l’Etat français le 27 janvier. Sommet de N’Djamena, élections au Mali, Assimi Goïta… Voici ce qu’il faut retenir de leurs discussions.
Emmanuel Macron et Bah N’Daw ont longuement échangé sur la préparation du sommet des chefs d’État du G5 Sahel qui se tiendra le 15 février à N’Djamena et auquel participera également leur homologue français.
À son hôte, qui continue de réclamer des gages politiques et militaires de la part de ses partenaires sahéliens avant de trancher sur un « ajustement » de l’opération Barkhane, le président de la transition malienne a répété son souhait de voir la France maintenir son engagement militaire au Sahel.
Assimi Goïta sous pression
Bah N’Daw a par ailleurs indiqué qu’il comptait relancer l’application de l’Accord de paix d’Alger, notamment en réactivant le Comité de suivi de cet accord, au point mort depuis quelques mois. Il souhaite également intensifier les opérations des Forces armées maliennes (Famas), en particulier dans le Centre.
Les deux hommes ont aussi évoqué le déroulement de la transition à Bamako. Le président malien s’est montré déterminé sur la bonne tenue du délai de 18 mois fixé par la Cedeao pour organiser des élections. Outre le respect de ce calendrier, Emmanuel Macron a, de son côté, insisté sur les conditions d’organisation du scrutin afin de garantir un minimum de transparence aux opérations de vote.
Il a aussi rappelé l’engagement des autorités de transition à se retirer à l’issue de ce processus électoral. Une façon, en creux, de mettre la pression sur le vice-président Assimi Goïta et ses proches. Depuis plusieurs semaines, plusieurs chefs d’État voisins du Mali s’inquiètent en effet du fait que l’homme fort de la junte pourrait être tenté de rester au pouvoir au-delà de la transition.
Lors de ce séour à Paris, Bah N’Daw était accompagné de ses ministres des Affaires étrangères, Zeini Moulaye, de la Défense, le colonel Sadio Camara, et de l’Administration territoriale, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga.