Les saisies de faux médicaments se multiplient au Sénégal

Une saisie de faux médicaments (image d'illustration).
Une saisie de faux médicaments (image d'illustration). TANG CHHIN Sothy / AFP

La semaine dernière, les services des douanes ont annoncé avoir mis la main sur plusieurs tonnes de médicaments non homologués, d’une valeur de plus d’1,5 milliard de Francs CFA (près de 2,3 millions d’euros). Une saisie record, près de la frontière avec la Gambie. Plusieurs opérations du même type ont été menées ces derniers mois. Le syndicat des pharmaciens du Sénégal dénonce un « manque de volonté politique » pour lutter contre le trafic.

Avec notre correspondante à DakarCharlotte Idrac

La marchandise était cachée sous des caisses de poisson dans un camion frigorifique en provenance de la Gambie. Dans les cartons, entre autres, des antalgiques mais aussi 650 kilos de comprimés testés à la morphine pure.

« Cette saisie est inédite par le modus operandi d’abord mais également de par la quantité, explique le lieutenant-colonel Alpha Touré Diallo, chef du bureau Relations publiques et de la communication à la direction des Douanes. Les saisies de médicaments, c’est vraiment une chose récurrente au Sénégal, la sanction est relativement faible par rapport à la dangerosité du trafic. Et nous comptons également sur collaboration des populations. »

Un phénomène qui n’est pas nouveau, mais qui s’aggrave selon le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal. Docteur Assane Diop, son président, dénonce une situation « alarmante ».

« Le Sénégal est en train de devenir une plaque tournante de ce trafic. On retrouve les médicaments presque partout, au cœur de Dakar, nous avons un gros point de vente illicite qu’on appelle Keur Serigne Bi. Mais ce qui pose vraiment gros souci, c’est ce qui se passe à Touba pù nous avons dénombré plus de 400 boutiques qui vendent des médicaments et des faux médicaments en toute impunité. »

Touba, ville sainte de la confrérie des Mourides. Le syndicat appelle une nouvelle fois le gouvernement à réagir, et à criminaliser le trafic de faux médicaments.