Côte d’Ivoire : Yves de Mbella, l’animateur par qui le scandale est arrivé

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Mis à jour le 02 septembre 2021 à 14h06
L’animateur Yves de Mbella s’est déjà rendu coupable de propos sexistes sur la radio Nostalgie.
L’animateur Yves de Mbella s’est déjà rendu coupable de propos sexistes sur la radio Nostalgie. © Capture d'écran TV3MONDE/Youtube

Mercredi 1er septembre, ce Camerounais a été condamné à douze mois de prison avec sursis pour apologie du viol. Présentateur vedette volontiers provocateur, il est dans la tourmente depuis qu’il a organisé la reconstitution d’une agression sexuelle à la télévision.

Sa condamnation va-t-elle atténuer le scandale dans lequel Yves de Mbella est plongé ? Mercredi 1er septembre, l’animateur vedette a écopé de douze mois de prison avec sursis « pour apologie du viol », assortis d’une amende de deux millions de francs CFA (environ 3 000 euros) et d’une interdiction de quitter Abidjan… Une peine exceptionnelle, miroir de l’ampleur de l’indignation qu’a suscitée  la diffusion, lundi 30 août, de l’émission La télé d’ici vacances. Le « violeur repenti », qui mimait une agression sexuelle lors de cette émission de la Nouvelle chaîne ivoirienne (NCI), a quant a lui été condamné à deux ans de prison ferme.

La chute est brutale pour ce Camerounais qui s’est fait une place de choix dans le domaine du show-business ivoirien depuis une trentaine d’années. Présentateur télé, animateur radio, maître de cérémonie, producteur, promoteur de spectacles… Arrivé dans le monde des médias dans les années 1990, il n’est jamais passé inaperçu depuis. Extravagant, provocateur parfois, Yves de Mbella a souvent été au cœur de polémiques, mais jamais comme celle qui secoue la Côte d’Ivoire depuis  le début de la semaine.

Un homme ambitieux

De notoriété, cet homme a toujours rêvé. Mais c’est sur un terrain de football que le gamin né en janvier 1970 dans l’ouest du Cameroun s’imaginait briller. Grand fan de l’ancien international camerounais Thomas Nkono, il voulait être gardien de but. Yves de Mbella apprend finalement le droit à l’université de Yaoundé, puis suit une formation en conservation de biens culturels en Italie. C’est lors de ses études, entre 1992 et 1993, qu’il anime une émission de radio sur Yaoundé FM 94, faisant ainsi ses premiers pas dans les médias. Yves de Mbella effectue également un bref passage à la télévision publique, la Radiodiffusion-télévision du Cameroun (CRTV), pour présenter le loto.

Suspendu de la chaîne après la diffusion d’un spot jugé blasphématoire, il décide de tenter sa chance en Côte d’Ivoire, encouragé par les influents animateurs et hommes de médias Yves Zogbo et Consty Eka, son compatriote. « Il avait soif de voir autre chose et il était ambitieux. La Côte d’Ivoire avait plus d’opportunités à lui offrir dans l’événementiel et l’audiovisuel à ce moment-là », se souvient l’un de ses proches. Depuis, ce pays l’a adopté.

Décalé et provocateur

Depuis qu’il a commencé sa carrière à radio Nostalgie en décembre 1993 – une chaîne où il continue d’officier aux manettes de « Rien à cacher » –, il a fait de son ton décalé une marque de fabrique.

Plusieurs fois récompensé pour ses talents de présentateur, il a aussi connu quelques bad buzz, suspensions et ennuis judiciaires. Parmi eux, un N’importe quoi Award. Lancé en 2008, il consiste à inviter le public à classer les personnalités les plus nulles, les plus belles, et les plus sympathiques.

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IL EST LE CHEF D’UNE ÉQUIPE, LA FAUTE REVIENT À TOUTE LA RÉDACTION

Depuis 1997, il était l’animateur de miss Côte d’Ivoire. Mais face à la polémique de ce lundi, le comité d’organisation du concours a publié un communiqué indiquant qu’il n’officierait pas ce 4 septembre pour la prochaine élection.

Conspué par certains, Yves de Mbella est défendu par d’autres. « C’est un frère qui a fait une connerie et il a fait son mea culpa », estime l’un des ses anciens collaborateurs. « J’espère qu’on va lui pardonner, déclare un membre de son entourage. Si le but était de sensibiliser sur le sujet, la forme n’a pas été la meilleure. Mais il est le chef d’une équipe. Pour moi, la faute revient à toute la rédaction. »

Mardi 31 août au soir, la NCI a organisé une édition spéciale pour présenter ses excuses et donner la parole à des associations de défense des droits des femmes. Mais dès le lendemain matin, des membres d’associations féministes se sont rassemblées devant la NCI pour condamner « la banalisation du viol ».