Burkina Faso: après la mort d'une étudiante, une marche blanche contre l'insécurité
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Une marche blanche a été organisée à Ouagadougou le 3 octobre 2021 pour rendre homme à Ina Mounia Drabo, étudiante de 19 ans assassinée dans son quartier. © RFI / Yaya Boudani
Au Burkina Faso, des centaines de personnes ont marché ce dimanche 3 octobre pour exiger plus de sécurité dans les quartiers périphériques de la capitale. Ouagadougou fait face à une montée de l’insécurité urbaine qui inquiète les populations
Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani
Il ne se passe presque pas une semaine sans que les populations de certains quartiers de Ouagadougou, au Burkina Faso, ne subissent des vols à main armée entraînant parfois des morts. Le dimanche 26 septembre dernier, de retour de son sport, Ina Mounia Drabo, une jeune étudiante de 19 ans a été assassinée à quelques pas de son domicile dans le quartier Rimkieta de Ouagadougou.
Ce dimanche, les populations sont descendues dans la rue pour réclamer justice pour Ina et interpeller les autorités communales sur la situation d’insécurité dans leur quartier et les autres quartiers périphériques de la capitale.
Voisins ou camarades de classe… Vêtus de blanc, les manifestants ont déposé une gerbe de fleur sur le lieu où la jeune étudiante de 19 ans a été tuée d’une balle dans la tête par des personnes ayant emporté sa moto.
« Nous sommes tous choqués ici, nous prions pour que son âme repose en paix et que les auteurs de ce crime soient arrêtés et que justice soient faite pour elle et pour toutes les autres victimes », témoigne un participant de la marche blanche. « J’ai battu le pavé avec mes camarades pour que nous puissions dénoncer cette insécurité qui a coûté la vie à Ina et bien d’autres », raconte un autre.
« En plein jour, on peut vous agresser ici »
Impuissant face à cette montée de la criminalité urbaine, Kassoum Simporé le maire du 8e arrondissement en appelle au ministère de la Sécurité : « Notre arrondissement n’a pas, jusqu’à présent, bénéficié d’un commissariat, ni d’une gendarmerie. En plein jour, on peut vous agresser ici. » Rimkieta, comme de nombreux quartiers périphériques de la capitale est confronté à une insécurité galopante malgré le démantèlement de plusieurs réseaux par les forces de sécurité intérieure.
Abdoulaye Sourgou, ex-député sous la transition, estime que la lutte contre le terrorisme, ne doit pas faire oublier la criminalité urbaine. « Nous savons que c’est vrai, les forces de sécurité sont très prises par la lutte contre le terrorisme, mais il faut quand même que les zones civiles soient sécurisées. Ce n’est pas la première fois. Il y a un voisin de quartier aussi qui a été assassiné il n’y a même pas deux mois », explique-t-il.
En visite dans la famille de l’étudiante assassinée, le maire de Ouagadougou a insisté sur la nécessité de mettre en place une police de proximité et des comités de veille dans chaque quartier pour lutter contre l’insécurité urbaine dans la capitale.