Tchad : action de sensibilisation sur les violences faites aux femmes dans un lycée de Ndjamena
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Au Tchad, les cas de violences physiques et sexuelles faites aux femmes sont rapportés quotidiennement dans la presse ces dernières semaines. Une recrudescence notamment de viols sur des fillettes avait obligé le président de la transition Mahamat Idriss Déby à sortir de son silence, fin octobre, et a déclaré que « justice soit rendue aux victimes ». Pendant ces 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre, des associations organisent des actions pour faire passer des messages, notamment dans les lycées.
Avec notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara-Kibangula
« Mort aux violences faites aux femmes et aux filles ! » Sur une estrade, Casimir, un militant associatif, sensibilise une classe bondée d'élèves de terminale. Téléphone en main, il se sert d'une photo pour faire passer son message.
« C’est une femme qui a été violentée par son mari et dont les deux jambes ont été cassées. Donc c’est une situation réelle et si nous n’en parlons pas, si nous n’appelons pas à changer nos comportements, ça ne va pas aller. Est-ce que c’est bien ? »
Au Tchad, un numéro vert a été lancé par les autorités pour dénoncer les violences. Une initiative qui rassure Amina. Il y a quelques mois, elle s'est sentie désemparé quand elle a vu son amie se faire tabasser.
« C’était une de mes amies qui a des problèmes avec son copain. Il l’a tabassé. Je suis intervenue. Quand ça m’a dépassé, j’ai appelé les gens. Maintenant je vais dénoncer. Comme j’ai leur numéro, je vais surement les appeler. »
Dénoncer les violences, c'est tout l'enjeu de cette campagne de sensibilisation. « C’est toujours ce tabou, qu’il faut préserver la dignité de la famille, pointe Epiphanie Diorang, membre de la Ligue tchadienne des droits des femmes. Donc ça fait que les gens n’arrivent pas à parler. Mais maintenant, des voix s’élèvent. Les femmes arrivent à briser ce silence. Donc c’est déjà quelque chose de bon. On sait que ce n’est pas facile, mais on va continuer le combat pour que la génération future puisse vivre librement. »
Au Tchad, 1 femme sur 5 déclare être victime de violence physique selon l'ONU. Et plus de la moitié des femmes sont mariée avant l'âge de 18 ans.