Au Bénin, dix ans de prison ferme requis contre l'ex-patron des services d'immigration
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La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), à Cotonou, au Bénin. AFP - YANICK FOLLY
Le commissaire divisionnaire Florent Agbo est poursuivi pour « abus de fonction » dans une affaire de passeports délivrés à six Camerounais. Ses avocats ont plaidé la relaxe pure et simple. Vingt-deux personnes dont des intermédiaires, des Camerounais et de nombreux policiers sont impliquées dans ce dossier qui remonte à mi-décembre. Verdict lundi.
Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan
Le ministère public n’a pas épargné le haut fonctionnaire de la police. Il a requis contre lui la même peine que les six Camerounais arrêtés avec des passeports béninois mi-décembre 2021 : 120 mois d’emprisonnement ferme avec une amende pour abus de fonction, infraction constituée selon le ministère public.
Quatre avocats ont assuré sa défense. L’ancien bâtonnier Cyrille Djikui explique à la cour : « Mon client est devant vous parce qu’il est serviable. » Puis il lance : « que celui dans cette salle qui n’a pas bénéficié de ses largesses au moment d’établir son passeport, lui jette la première pierre. » Silence dans la salle.
Maître Elvis Dide, conseil de la défense, enchaîne en ces termes : « si des soupçons peuvent justifier une poursuite pénale, la condamnation requiert des preuves indiscutables. » Me Dide conclut que le ministère public a eu son interprétation des faits basée sur des suppositions.
Me Béhanzin va expliquer à la Cour de répression des infractions économiques (Criet) que son client valide les dossiers de passeport sur la base des pièces et dans cette affaire, les six Camerounais ont produit des actes de naissance béninois. Le commissaire Agbo est innocent affirme l’avocat qui demande que le juge le relaxe purement et simplement lundi prochain, jour du délibéré.