Nigeria: une soixantaine de morts dans une milice d'auto-défense dans le nord-ouest
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Au Nigeria, une soixantaine d'hommes, tous membres d’une milice d’auto-défense, ont été assassinés dans le nord-ouest du pays. Ils ont été victimes de ceux qu'on surnomme « bandits » dans la région. Plus d'une centaine de groupes criminels sont actifs entre les États de Zamfara, Niger, Sokoto et Kebbi, où ils multiplient les exactions sanglantes, face auxquelles les forces de sécurité semblent bien impuissantes
Ils étaient en première ligne, face aux groupes armés qui ravagent le nord-ouest du Nigeria depuis des mois. Dans l'État de Kebbi, la milice d’auto-défense « Yan Sa Kai », groupe de combattants volontaires de la zone de Sakaba, comptait, dimanche 6 mars à la nuit tombée, attaquer un groupe de bandits. Il semble que les miliciens s'étaient lancé à la poursuite des hommes armés qui venaient d'attaquer plusieurs villages du district de Sakaba.
L’un des responsables de cette milice, Usman Sani, ancien militaire joint par Reuters, a affirmé que les membres du gang, prévenus de l’attaque, ont préparé une embuscade, profitant du couvert de la forêt qu'ils connaissent bien. Après avoir caché leurs motos, ils ont encerclé les combattants volontaires avant d’ouvrir le feu de plusieurs côtés.
Des volontaires civils très exposés
La police semble plutôt suggérer que ces bandits étaient en train de fuir les bombardements de l'armée dans l'État de Niger, lorsqu'ils ont été pris en chasse par les groupes d'auto-défense. Alors que les bombardements de l'armée peinent à mettre un frein à l'activité meurtrière de ces gangs dans le nord-ouest du Nigeria, les volontaires civils font un travail essentiel, mais sont très exposés sur le terrain, rappelle notre correspondante à Lagos, Liza Fabbi
Le bilan transmis par la milice et confirmé par une source officielle fait état d'une soixantaine de morts. De nombreuses bandes armées opèrent dans tout le grand nord du Nigeria depuis des années. Leur principal mode opératoire est l'enlèvement, notamment d’enfants, pour obtenir des rançons. En janvier, dans le même État de Kebbi, des criminels ont assassiné près de 50 villageois.
Le président nigérian se dit « choqué par ce niveau extrême de criminalité ». Mouhamadou Buhari assure tout faire pour combattre ces monstres.