Après le départ de Barkhane et Takuba, l’UE gardera-t-elle ses missions au Mali?

 

Une réunion des ambassadeurs européens se penche sur la question. Des deux missions européennes au Mali, c’est EUTM qui se trouve le plus sur la sellette. La mission de formation des forces armées maliennes doit être revue selon le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Il estime que la réponse de la junte malienne aux demandes de précisions quant au rôle futur des militaires maliens formés par les Européens n’apporte pas suffisamment de garanties. 

Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell force en quelque sorte les pays de l’UE à se positionner clairement lorsqu’il affirme que les deux missions vont devoir être recalibrées.

À une extrémité de l’échiquier diplomatique européen se trouvent ceux qui voudraient mettre sur la table l’hypothèse de la fin des deux missions et en tout cas d’EUTM Mali, la mission de formation des forces armées maliennes. Les exactions imputées à certaines unités de ces forces armées sont un argument pour revoir de fond en comble le cœur même du dispositif, voire carrément le mandat qui établit cette mission.

À l’autre extrémité se trouvent des pays plutôt méditerranéens qui veulent se contenter de réduire les entraînements militaires mais ne veulent pas que l’UE s’enfuie à chaque fois qu’elle voit arriver les mercenaires russes de Wagner. Mais la position de ces pays a perdu de sa force depuis que la junte a demandé le départ des troupes danoises.

Une hypothèse intermédiaire pourrait être de réorienter ces missions vers d’autres pays du Sahel et du Golfe de Guinée afin de ne pas renoncer à lutter contre le terrorisme dans la région.

La réunion des ambassadeurs du Comité politique et de sécurité de l’UE ne prendra pas de décision formelle sur l’avenir des missions au Mali mais elle sera déterminante pour connaître l’opinion de chacune des 27 capitales. La décision définitive pourrait être prise lors de la prochaine rencontre des ministres des Affaires étrangères le 11 avril.