Télécoms – Sénégal : Sonatel, Free et Expresso face à la clémence toute relative du régulateur

L’ARTP a annoncé avoir réduit l’amende infligée en décembre 2021 aux trois opérateurs du pays. Mais, parallèlement, l’Autorité contraint ces derniers à investir davantage que le montant initial de la sanction.

Mis à jour le 20 avril 2022 à 12:27
 
 
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Siège de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), à Dakar. © ARTP

 

Quatre mois après avoir infligé aux trois opérateurs du pays une amende totale équivalant à 31 millions d’euros pour non-respect des engagements relatifs à la qualité de service, l’Autorité de régulation des télécoms et des postes (ARTP) sénégalaise revoit sa copie et propose une nouvelle issue au conflit.

Vendredi 1er avril, l’institution dirigée par Abdoul Ly a indiqué par communiqué qu’en plus d’être revues à la baisse, les différentes amendes à verser au Trésor public par Sonatel, Free et Expresso seront accompagnées d’engagements d’investissements dans les réseaux de chaque opérateur.

Engagement d’investissement

Sonatel se voit ainsi contraint d’investir 20 milliards de francs CFA (environ 30,4 millions d’euros) dans son réseau d’ici à décembre 2023 maximum. De son côté, Saga Africa Holding, qui contrôle Free au Sénégal doit investir près de 2,6 millions d’euros sur la même période. Le troisième opérateur du pays, Expresso, doit quant à lui injecter près de 300 000 euros dans ses infrastructures.

L’ARTP METTRA EN PLACE UN DISPOSITIF DE SUIVI ET DE CONTRÔLE »

« Pour s’assurer du respect strict des engagements des opérateurs, l’ARTP mettra en place un dispositif de suivi et de contrôle, notamment par le recours à un expert choisi par elle-même et dont les honoraires seront à la charge des opérateurs », indique un communiqué de l’institution dirigée par Abdoul Ly.

De plus gros montant à investir

Si le montant total des amendes à verser au Trésor public a effectivement diminué (de 31 millions d’euros exigés, la somme passe à 4,7 millions d’euros), le montant des engagements d’investissements dépasse en revanche le montant initial des sanctions de décembre 2021.

Au total, les opérateurs sont tenus d’injecter près de 35 millions d’euros d’ici à décembre 2023. Contacté par Jeune Afrique, Sonatel n’a pas souhaité commenter la décision, laissant « toute l’initiative de la communication sur le sujet à l’ARTP ». Également contactés, Free a refusé de s’exprimer et Expresso n’avaient pas formulé de réponse lors de la rédaction de ces lignes.