Tchad: le DNI annoncé au 10 mai ne pourra se faire avec les politico-militaires, selon Evariste Ngarlem Toldé

Les discussions ne progressent pas à Doha où sont rassemblés les mouvements politico-militaires tchadiens participant au pré-dialogue avec le gouvernement. Et le politologue Evariste Ngarlem Toldé craint que ces mouvements soient exclus du prochain Dialogue national inclusif (DNI) si celui-ci s'ouvre le 10 mai comme annoncé.

Les représentants des rebelles ont dénoncé les propos du ministre des Affaires étrangères, qui a laissé entendre que le gouvernement était prêt à organiser le dialogue national inclusif à partir du 10 mai, parallèlement à celles de Doha, qui pourraient néanmoins envoyer des représentants. Est-ce une manière de les exclure du dialogue ?  oui, estime le politologue Evariste Ngarlem Toldé, joint par Esdras Ndikumana, de la rédaction Afrique. Il considère que le DNI sans rebelles n'aurait guère de sens 

« Si jusqu’aujourd’hui, le dialogue national inclusif a été repoussé, c’est pour la simple raison que le pré-dialogue avec les politico-militaires n’a pas pu se tenir et n’a pas pu avoir lieu. Donc, dès l’instant où Doha accueille les politico-militaires et le gouvernement, il faut normalement attendre que les deux partis parviennent à un accord avant d’organiser donc ce dialogue.

Mais un dialogue à cette date voudrait dire que les politico-militaires ne pourront pas prendre part, à ce que je sache, à ce dialogue d’ici le 10 mai tant qu’un accord n’est pas obtenu à Doha et tant que les politico-militaires n’intègrent pas la structure du comité d’organisation qui est donc l’une de leurs revendications.

C’est pourquoi tenir le dialogue le 10 mai revient simplement à exclure les politico-militaires de cette grande messe qui va regrouper les Tchadiens. Le dialogue ne sera pas inclusif. Moins encore, il ne sera pas souverain. »

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