Burkina: toute personne qui se trouverait dans une «zone d’intérêt militaire» considérée comme «hostile»

 

Les opérations antijihadistes dans les « zones d’intérêt militaire », ces parcs forestiers protégés situés dans les régions du Sahel et de l’Est du Burkina Faso, vont bientôt débuter. Des populations s’y étaient installées de manière illégale, occasion saisie par les groupes armés terroristes pour s’y réfugier, selon les responsables des forces armées burkinabè. Ces opérations auront pour but d’assainir ces sites à partir desquels les groupes armés mènent les attaques sur le territoire national.

Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani

Le commandant des opérations dans le cadre de la lutte antijihadiste prévient que toute personne qui se trouverait désormais dans ces zones d’intérêt militaire sera considéré comme un ennemi. Les populations qui occupaient encore les aires forestières protégées des régions du Sahel et de l’Est avaient deux semaines pour partir. L’ultimatum est désormais expiré. Ceux qui y résidaient ont été reçus dans des camps et pris en charge, explique le ministre de l’Action humanitaire.

Selon le commandant des opérations du théâtre national, des messages en langues locales ont été diffusés dans les zones concernées pour expliquer aux populations les implications de ces mesures ainsi que les différentes conduites à tenir.

« Toute personne qui se trouverait dans l’une des zones d’intérêt militaire sera considérée comme hostile »

En outre, depuis plusieurs semaines, les gouverneurs des régions concernées ont interdit la circulation des motos de grosses cylindrées et des tricycles. Dans ces notes d’interdiction, les gouverneurs préviennent que « tout contrevenant à ces mesures s’expose aux risques liés aux opérations militaires ».

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Victimes collatérales, ces personnes seront également  poursuivies devant les tribunaux et sanctionnées conformément aux textes en vigueur selon la note. « Désormais toute personne qui se trouverait dans l’une des zones d’intérêt militaire sera considérée comme hostile », a tranché le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni.