Sécurité routière au Burkina Faso: sensibiliser au port du casque à moto

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Au Burkina Faso, c’est la semaine de sensibilisation à la sécurité routière. Sous l’égide de l’Office national de sécurité routière, plusieurs associations, dont Les Motards du Faso, les Casqués, ou l’association Zéro goutte de sang, sensibilisent les populations sur le port du casque et l’utilisation de la ceinture de sécurité.

 

Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani

Plusieurs équipes sont postées aux alentours du rond-point de la jeunesse à Ouagadougou. Pendant que les uns discutent avec les motocyclistes, d’autres font de grands signes aux automobilistes, leur invitant à porter leur ceinture de sécurité. « On les invite, effectivement, à porter le casque, explique Mme Samé, née Yameogo Boudnooma Nina, de l’Office national de sécurité routière. Le casque protège notre tête. Lorsque la tête reçoit le choc, c’est très difficile. » 

Les deux-roues dans le viseur

Il y a aussi la sensibilisation sur l’utilisation d’un dispositif pour retenir les enfants-passagers sur les motocyclettes. Selon Bintou Sanou de l’association des Casqués, cela protège l’enfant en cas de chute. « C’est une ceinture de sécurité pour les enfants, pour les engins deux-roues. En général, les gens prennent les enfants derrière. Ils ont juste les bras pour se maintenir autour de la personne qui conduit alors que ce n’est pas sûr. Et si un enfant s’endort en circulation et qu’il chute ? »

Au Burkina Faso, de nombreux utilisateurs des engins à deux roues accusent par ailleurs les commerçants de vendre les cyclomoteurs sans y associer un casque. « Quand je suis allé acheter ma moto, j’ai réclamé le casque et on m’a dit que ça n’allait pas avec. Donc il faut dépenser encore 15 000 ou 20 000 de plus pour le casque. »

 

Les commerçants ont reçu une copie d’un décret qui impose la remise d’un casque à tout acquéreur d’une motocyclette. Tout contrevenant se verra infliger une amende allant d’un à 25 millions de francs CFA.

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85% des accidentés sont des traumatisés crâniens

L’Office national de sécurité routière entend, avec ses partenaires, multiplier les campagnes de sensibilisation sur le port du casque en direction des populations et des commerçants. « Une étude au niveau du centre hospitalier Tingandogo fait ressortir que plus de 85% des patients victimes d’accidents sont des traumatisés crâniens et 80% de ces victimes sont des conducteurs de deux-roues, justifie Aboubacar Fofana, le directeur par intérim de l’Office national de sécurité routière. Effectivement, nous constatons que certains de ces vendeurs n’intègrent pas le casque lors de la vente. C’est pour cela, d’ailleurs, qu’il a été remis, de façon symbolique, une copie de ce décret-là au syndicat des vendeurs et importateurs de cycles et cyclomoteurs au niveau du Burkina Faso. »

« Dans le texte, effectivement, il y a des sanctions qui sont prévues, mais je pense qu’avec la nouvelle approche, nous n’arriverons pas jusque-là. Je pense que l’ensemble des acteurs, l’ensemble des parties prenantes sont conscients, effectivement, de la nécessité du port du casque. Ils sont prêts, avec l’administration, dans une synergie d’actions, à travailler pour que le poids du casque soit une réalité au Burkina Faso. »

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